C'est son job d'été ! Sur la route du Tour : Élie, pilote de la voiture poireau

À seulement 22 ans, Élie s’est retrouvé propulsé au cœur de la caravane du Tour de France, au volant de l’inimitable voiture poireau d’une enseigne. Jusqu’ici, il n’avait jamais vraiment suivi le Tour de France à la télévision. « Ce qui m’intéressait, c’était la caravane publicitaire. Je ne ratais jamais une occasion d’y aller quand j’étais petit et qu’elle passait près de chez moi. » confie-t-il. Son aventure commence sur TikTok :  « J’ai vu passer la campagne de recrutement, ça m’a intrigué », raconte-t-il, sourire aux lèvres. Il envoie son CV, enchaîne les entretiens et décroche le poste parmi près de 1900 candidats. En matière de job, Élie n’en est pas à son coup d’essai. Depuis ses 15 ans, il enchaîne les contrats saisonniers. « J’ai commencé dans l’emballage de pêches et d’abricots, c’est ce qu’il y a beaucoup autour de chez moi », explique-t-il. Il a ensuite vendu des fruits et légumes sur les marchés et dans les cabanes de bord de route avant de faire du service pour un traiteur lors de mariages. « J’en ai vécu des choses, mais des comme ça, c’est quand même vachement sympa. » Concernant la rémunération, l'étudiant préfère rester discret. « Ce qui compte, c’est l'ambiance et l’expérience vécue. Le salaire est secondaire », explique-t-il lorsqu'on l'interroge sur ses revenus. Sur ce point, une attachée de presse de l’évènement précise : « un caravanier, toutes marques confondues, gagne environ 2 000 euros par mois ». 

Le quotidien d’Élie va bien au-delà de la simple conduite. « Mon job consiste à conduire le véhicule du départ jusqu’à l’arrivée, mais il y a aussi toute la partie logistique  », explique-t-il. Chaque matin, il vérifie l’état de la voiture, la nettoie, recharge les paniers repas et les boissons pour les invités. « La sécurité, c’est primordial. On a des règles à respecter. Pour les lanceurs de goodies, interdiction d’en lancer dans les zones protégées. Et pour les pilotes, garder les deux mains sur le volant ! » précise-t-il. Alors sur le parcours, faute de pouvoir saluer la foule d’un geste, il multiplie les « salut, bonjour » à tue-tête.
Sa monture ne passe pas inaperçue : une Renault Zoé électrique de six mètres de long « décorée avec du polystyrène recouvert de résine, c’est assez impressionnant », s’amuse-t-il. La manutention fait aussi partie intégrante du poste . « Préparer les sacs de goodies, nettoyer les véhicules, monter et démonter les chars, ça prend du temps, mais on forme une super équipe. Même dans l’effort, il y a toujours des moments de partage. » En moyenne, Élie passe cinq heures par jour au volant, entrecoupées d’une pause pour souffler et garder sa bonne humeur. Un rythme soutenu, mais qui n’effraie pas ce jeune étudiant, fraichement diplômé en architecture d’intérieur. S’il conduit peu le reste de l’année, il a tout de même participé l’année dernière au 4L Trophy, un rallye solidaire sur les pistes marocaines : « Alors, même pas peur ! »

Pour Élie, ce premier Tour de France est une révélation. « C’est une grande découverte, ça sort complètement de l’ordinaire. On ne peut pas s’imaginer tout ce qu’il y a à faire et tout ce qu’on vit ici », s’enthousiasme-t-il. Ce qu’il retient avant tout, c’est la richesse des rencontres et la cohésion de la caravane : « On est comme une grande famille. Le plus sympa, c’est de donner le sourire, de voir les gens heureux sur le bord de la route. »
Son contrat s’achèvera à Paris, le 27 juillet. Et après ? « J’ai fini mes études, alors pourquoi pas un autre job d’été en août, puis me lancer dans la vie active à la rentrée ou pourquoi pas partir une année à l’étranger », conclut-il, plein d’énergie et de projets. « Mais en attendant, je profite avec des expériences comme celle-ci ».