C'est son job d'été ! Neil, vendeur de beignets et chouchous sur la plage
En bref
- Tout l’été, nous partons à la rencontre des multiples facettes des jobs saisonniers.
- Étudiant en musicologie à Montpellier pendant l’année, Neil passe son été à vendre des beignets sur la plage.
- Endurance, contact avec les vacanciers et liberté : un job d’été sportif… dans un décor de carte postale.
Sous le soleil de l’Occitanie
Du sable chaud, le bruit des vagues, le soleil qui tape… et un plateau de beignets à écouler ! Cet été, Neil arpente les plages de La Grande-Motte avec ses douceurs sucrées sous le bras – ou plutôt, sur la tête. À 26 ans, ce Perpignanais vit son deuxième été consécutif comme vendeur ambulant de beignets. Un job d’été qui sent bon les vacances, mais qui demande de l’endurance, un sens du contact… et une bonne paire de pieds. Avant de se tourner vers la musique, Neil s’est cherché : arts de la scène à Paris, pâtisserie, vendeur à la Fnac… C’est en 2023 qu’il décide de reprendre ses études à Montpellier, en licence de musicologie. « Je compose, je chante, et je fais aussi un peu de prestidigitation. » Mais l’été, pas question de rester sans activité. Grâce à une connaissance, il fait la rencontre de Thierry Martin, fondateur de Loulou Beignets, une entreprise familiale qui régale les plages de l’Hérault depuis quatre décennies. « Il m’avait dit : si un jour, tu veux bosser, appelle-moi. Je l’ai fait. »
Un job d’été sportif et sucré
Résultat : deux saisons à vendre des beignets tout frais et faits maison, tout en profitant d’un cadre de travail exceptionnel. « C’est physique, mais bien mieux que de rester enfermé entre quatre murs. » Chaque matin, Neil emballe les beignets à l’atelier, les met dans des sachets, les charge dans ses glacières, puis prend la direction de la plage. Sans oublier les célèbres chouchous, cacahuètes caramélisées prisées des vacanciers. Il installe son dépôt, pose son plateau sur la tête et commence sa tournée. « C’est comme un marathon. » Il marche dans le sable, sous le soleil, en scandant « Loulou, beignets, chouchous ! » pour attirer l’œil et ouvrir l’appétit. La tenue est étudiée pour résister à la chaleur : chaussures de marche, des vêtements assortis aux couleurs de Loulou Beignets, un bob, des lunettes de soleil, une gourde en bandoulière, et un petit tabouret accroché à sa ceinture, grâce à un ingénieux système aimanté, qui lui permet de poser son plateau. « Certains le font pieds nus, moi je préfère éviter sur le sable brûlant. »
De salarié à vendeur indépendant
En moyenne, Neil passe quatre heures à arpenter la plage en parcourant jusqu'à 13 kilomètres par jour, mais en comptant la préparation, l’emballage des beignets et le transport, ses journées peuvent durer jusqu’à sept heures. Et parfois, une surprise surgit entre deux serviettes : la police. La maréchaussée veille en effectuant des contrôles pour s'assurer que les vendeurs ambulants détiennent bien la carte délivrée par la mairie, indispensable pour exercer sur le sable. L’été dernier, il travaillait comme salarié pour Loulou Beignets. Cette année, il a franchi un cap en devenant autoentrepreneur. « J’achète les beignets à l’entreprise et je les revends moi-même. Je suis plus libre, je gagne un peu plus… mais si je ne vends pas tout, c’est à mes frais. » Un pari risqué, mais assumé. En haute saison, son chiffre d’affaires atteint environ 2 000 euros par mois. « Ce n’est pas un job de tout repos. Il faut aimer marcher, avoir le contact facile, garder le sourire et ne pas avoir peur de transpirer. » Mais travailler en plein air, face à la mer, ça n’a pas de prix.