C’est son job ! Stéphane, éducateur à l’école des chiens guides d’aveugles

Zoé Ruffy
Publié le 18-09-2025

En bref

  • Stéphane Renaud travaille aux côtés des chiens depuis son adolescence.
  • De dresseur à maître de chiens dans l’armée, cet amoureux des animaux a finalement rejoint l’école des chiens guides d’aveugles d’Ile-de-France en janvier 2025.
  • Il nous présente son métier à l’occasion de la Journée des chiens guides : le 28 septembre 2025, les 14 centres français ouvriront leurs portes au public.
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En 2025, une dizaine de chiens guides ont été formés par l'école de Coubert (Seine-et-Marne). Crédit : Zoé Ruffy - CIDJ
Stéphane, éducateur de chiens guides, présente son métier aux jeunes. Crédit : Zoé Ruffy - CIDJ

Quatre décennies passées aux côtés des chiens

“Parfois, je comprends mieux les chiens que les humains !” Après 40 années passées au contact des animaux, Stéphane Renaud a ça dans le sang. “Ma vie tourne autour des chiens, du matin au soir,” martèle l’éleveur, tout en serrant la patte de Titan. En cette fin du mois de septembre, l’heure de la rentrée a sonné aussi pour l’ancien élève de l’école de Coubert (Seine-et-Marne). Du haut de ses trois ans, le golden retriever est devenu la mascotte du centre des chiens guides d’aveugles d’Ile-de-France. “Il nous accompagne pour exposer notre travail au grand public,” explique l’éducateur, avant de lancer Titan sur un parcours d’obstacles. Bordures, passages piétons, panneaux et barrières temporaires : rien ne doit lui échapper. “Les chiens permettent aux personnes en situation de handicap visuel de se déplacer plus facilement qu’avec une canne, tout en garantissant un haut niveau de sécurité.” Derrière le binôme, toute une équipe pluridisciplinaire veille. “Moniteurs, animaliers et éducateurs travaillent main dans la main,” afin d’assurer les soins, la formation et de superviser la remise gratuite des chiens aux bénéficiaires.

Des clubs de dressage à l’armée de terre

“Un métier qui a du sens,” résume ainsi Stéphane, qui a rejoint l’école francilienne il y a seulement sept mois. “Il n’osera pas l’avouer, mais c’est une star dans le secteur du chien,” intervient Nathalie, salariée à l'école des chiens guides. C’est en effet dès l’adolescence que Stéphane, déjà passionné, se lance dans l’élevage. “Je me suis d’abord inscrit dans des clubs de dressage destinés à la compétition.” À 18 ans, il s’engage dans l’armée de terre comme maître de chien, avant de mettre son expertise au service de la sécurité privée. En 2001, le spécialiste prend son indépendance en créant sa propre entreprise de dressage, avant de rejoindre enfin la fédération des chiens guides. “Je suis désormais payé pour faire une bonne action !” Si l’amour des chiens est indispensable, cela ne suffit pas. “Il faut toujours garder en tête que l’on travaille au service des humains, certains jeunes dresseurs ont tendance à l’oublier.” Patience, autorité et pédagogie sont indispensables, car l’éducateur doit, en plus d'entraîner le chien, préparer le bénéficiaire à accueillir et travailler avec l’animal.

Un secteur niche qui recrute

L'empathie et la connaissance du handicap sont d’autres qualités essentielles au bagage de l'éducateur. Il doit enseigner les bons gestes de déplacement à adopter par l'humain avec son guide à quatre pattes. Il faut aussi faire preuve de recul. “On est parfois confrontés à des situations de vie très douloureuses qu’on doit savoir accueillir avec professionnalisme.” Les nouvelles recrues sont toujours prévenues, mais toutes ne parviennent pas à aller jusqu’au bout de leur formation. Pourtant, la fédération recrute. “On a besoin de monde pour former davantage de chiots.” En 2025, à peine une dizaine de chiens ont été remis à autant de bénéficiaires. « Au centre francilien, 70 % des chiens sont réorientés », déplore Nathalie. Les vingt salariés et des bénévoles œuvrent au quotidien pour inverser la tendance, grâce à un centre financé uniquement par les dons et les legs. “Faire connaître nos missions, c’est donner à plus de personnes la chance de gagner en autonomie.”

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