C'est son job d'été ! Lou, sauveteuse en mer

Laura El Feky
Publié le 01-08-2025

En bref

  • Tout l'été, nous partons à la rencontre des multiples facettes des jobs saisonniers.
  • À 20 ans, Lou enchaîne déjà sa troisième saison en tant que sauveteuse en mer.
  • Si travailler en plein air, les pieds dans le sable, fait rêver, son job ne s'improvise pas, une formation préalable est indispensable.
Sauveteur en mer un job qui recrute
Comme Lou, environ 1 600 sauveteurs de la SNSM travaillent sur les plages l'été. Crédit : CIDJ
Les sauveteurs en mer de la SNSM sont formés et affectés par l'association, mais sont rémunérés par les communes qui les emploient pour l'été. Crédit : CIDJ

Surveiller la plage, une mission estivale

Cet été, pour la troisième année consécutive, Lou vit au rythme des marées, les pieds dans l’eau. Mais à 20 ans, la jeune étudiante en licence accès santé n’est pas là pour flâner sur la plage comme une simple vacancière : son job d’été, c’est sauveteuse en mer à Luc-sur-Mer, une station balnéaire du Calvados. Identifiable à son t-shirt orange, son sifflet, sa radio VHF et son “rescue tube”, elle surveille sans relâche, depuis le sable, la vigie ou la terrasse du poste de secours, les 300 mètres de plage ainsi qu’une zone de baignade s’étendant jusqu’à 300 mètres au large. “Dès qu'il y a des baigneurs, nous nous relayons toutes les 30 minutes au bord de l’eau, même lorsqu’il pleut. C'est alors le moment de sortir le k-way”, plaisante-t-elle. 

Chaque matin, dès l'ouverture du poste de secours à 11 heures, Lou et son équipe affichent les informations essentielles sur le tableau météo : "on note la température extérieure, celle de l’eau, les horaires des marées, et surtout, on hisse le drapeau attendu par les baigneurs : vert quand il n’y a pas de danger, jaune pour appeler à la prudence, rouge quand la baignade est interdite et violet en cas de pollution". Après avoir passé un été à Omaha Beach puis un autre sur la côte bretonne, Lou a été recrutée pour un mois comme cheffe adjointe de poste par la mairie de Luc-sur-Mer, contre un salaire "d'environ 1 600 à 1 700 euros net". "Le salaire varie selon les communes, précise l'étudiante. Idem pour les jours de repos. Ici, j'ai un jour de repos et demi par semaine. Le reste du temps, on travaille, y compris le dimanche et les jours fériés." Son rôle ? Veiller à la sécurité des baigneurs, en assurant la prévention et le secours. Elle ajoute : “même quand la baignade est interdite, on reste vigilants. Par contre, si quelqu’un brave l’interdiction, il le fait à ses risques et périls. On ne doit pas non plus se mettre en danger.”

Focus

Sauveteur en mer et maître-nageur, deux métiers distincts !

Il ne faut pas confondre le sauveteur en mer avec le maître-nageur. Ce dernier intervient principalement dans les piscines et les espaces aquatiques surveillés où il assure la sécurité des baigneurs, mais aussi l'enseignement de la natation et l'animation d'activités aquatiques. 

Les pieds dans l'eau et un œil sur tout

Sur cette portion du littoral, pas de vagues puissantes ni de baïnes dangereuses, la plage est réputée tranquille. Mais les sauveteurs en mer ne relâchent pas leur attention pour autant. “On garde un œil sur les phoques qui s’approchent parfois de la côte, on alerte sur les épis glissants et on surveille les plateformes au large, très appréciées des enfants.” Lou reste surtout vigilante face aux nageurs isolés ou peu assurés : “on repère vite quand quelqu’un n’est pas à l’aise dans l’eau.” Un autre piège à surveiller : le vent de terre, susceptible d'emmener au large les baigneurs sur leurs bouées ou matelas gonflables. Si la plupart des interventions concernent plutôt des "petits bobos", Lou et ses collègues sont préparés à gérer des situations bien plus graves, comme les noyades ou arrêts cardiaques.

C'est la raison pour laquelle une formation est indispensable. En terminale, Lou a suivi celle de l'association de sauvetage en mer, la SNSM, qui coûte "environ 1 000 euros" et qui comprend 300 heures de cours pratiques et théoriques. "On en ressort avec six diplômes, dont le BNSSA, indispensable pour surveiller les plages, les piscines et les plans d’eau", précise Lou, ancienne pratiquante de water-polo et de natation. Cette qualification est un véritable gage d’employabilité : “Avec la SNSM, on est quasiment sûr de décrocher un job chaque été. Pour choisir la plage, on passe par une plateforme d’affectation, un peu comme Parcoursup, où l’on fait ses vœux.” Autre avantage : un logement gratuit est mis à disposition par les communes. Cet été, Lou partage un appartement à 5 minutes de la plage, avec deux autres collègues dont Moea, sa meilleure amie d'enfance. Proche de sa famille et de son copain qui vivent à Caen, Lou savoure cet été normand, tout en rêvant d'ailleurs : "l'année prochaine, j'aimerais bien tenter la Corse. Soleil garanti, et pas de marées !" Pour l'heure, son contrat s'achèvera le 10 août, de quoi s'offrir un moment de calme plat avant de replonger dans sa licence accès santé, avec l'objectif de devenir dentiste.

Focus

Job d'été : comment devenir sauveteur en mer ?

En France, la SNSM assure la surveillance d'environ un tiers des plages du littoral. Chaque été, comme Lou, près de 1 600 nageurs sauveteurs formés par l'association veillent sur les baigneurs. S'ils sont encadrés et affectés par la SNSM, ces sauveteurs sont rémunérés par les communes qui les emploient pour la saison estivale. À noter que cette rémunération ne concerne que les missions de surveillance sur la plage. En mer, au-delà de la bande des 300 mètres, les sauveteurs sont bénévoles et interviennent tout au long de l'année, 24h/24.

https://www.snsm.org/

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