Conseils de psy Rentrée 2025 : « Pour éviter le stress, la clé, c’est d’anticiper ! »
En bref
- À l’approche de la rentrée, le stress monte.
- Peur de l’échec, de ne pas se faire de nouveaux amis, de s'être trompé de voie...
- Mathilde Malgrange, psychologue de l’Éducation nationale, donne ses conseils pour préparer au mieux cette journée.
Pourquoi stresse-t-on à l'approche de la rentrée ?
Il est tout à fait normal de stresser à l’approche de la rentrée scolaire. Cette journée est synonyme de changements, de nouveautés… Et même les adultes n’aiment pas ça ! Après avoir passé deux mois en vacances, les jeunes ont parfois « oublié » ce que signifiait être un élève, et même comment se comporter en groupe classe. Il existe de nombreux fantasmes sur les années étudiantes, autant liés à la réussite scolaire que sociale. Les séries nous apprennent qu’on va y trouver nos meilleurs amis, ou qu’on va y atteindre l’excellence. Mais, parfois, la filière empruntée ne nous correspond pas et il faut savoir s’écouter. Le stress vient aussi nous alerter sur un possible malaise, quelque chose qui ne va pas.
Comment distingue-t-on le stress « naturel » d’un mal-être plus profond ?
La différence réside dans la place que ce sentiment prend dans la vie du jeune. À l’approche d’un moment important, il peut ressentir une forme d’appréhension. Mais cette impression disparaît vite lorsqu’il est occupé, le temps d’un match de foot par exemple. Je pense qu’il faut dédramatiser ce stress-là : il fait partie de nos émotions, comme la colère ou la tristesse. Prenez l’exemple des montagnes russes : cela peut être stressant comme expérience, mais il y a aussi quelque chose de grisant, qu’il faut vivre pleinement. Ce n’est pas toujours négatif… À l’inverse, si l’élève ressent ce stress de manière permanente, à chaque instant de son quotidien, alors le mal-être n’est peut-être pas seulement lié à l’évènement ponctuel de la rentrée, mais à quelque chose de plus profond.
La veille de la rentrée, quelles sont les astuces pour faire retomber le stress ?
La clé est de ne pas attendre la veille justement, et d’anticiper ! Si on a passé notre été à nous coucher à deux heures du matin, il faut reprendre progressivement un rythme pour habituer notre corps à ces nouveaux horaires. Je conseille aussi de se « resociabiliser » doucement, en contactant ses amis pour les voir en amont du retour en classe. Il faut voir la veille de la rentrée comme une veille d’examen : si le jeune a bien préparé son sac, sa tenue, il peut alors se faire confiance et se détendre… Tout se passera bien !
L’orientation scolaire, étape charnière en troisième et terminale, peut conduire à une peur de l’échec…
Le stress ressenti à la rentrée est fortement lié aux attentes qui reposent sur ces années, comme pour l’orientation scolaire. Malgré le jeune âge, il est soudainement question de construction professionnelle et de réussite. Le déni semble être l’astuce préférée des jeunes, qui pensent pouvoir remettre ces choix à plus tard. Il faut faire attention à ne pas tomber dans cet état d’esprit. Il ne s’agit pas seulement de formuler des « vœux », mais bien de s’approprier un projet professionnel et de le faire mûrir. C’est un peu comme un bébé, qui met neuf mois à arriver ! Autour de lui, le jeune dispose d’énormément de ressources et il peut aussi se renseigner auprès de ses professeurs, les psychologues de l'Éducation nationale… Les professionnels sont là pour eux !