Assistant vétérinaire n'est pas un métier de tout repos !

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Assistant vétérinaire

Notre fiche métier sur l'auxiliaire vétérinaire est dans le top 10 de nos fiches métiers les plus consultées ! Mais l'idée que vous vous en faites est parfois éloignée de la réalité. Sophie, qui exerce cette profession depuis vingt ans en clinique vétérinaire et en refuge, nous raconte son quotidien. Témoignage.

“J'ai deux chiens, un chat, une tortue, deux furets, des poules et un coq… Oui, je crois qu'on peut dire que j'aime beaucoup les animaux ! C'est d'ailleurs nécessaire pour faire ce métier, mais cela me joue aussi des tours : voir un chat malade que l'on doit garder enfermé en cage pendant des semaines ou un chien mourant sur une table d'opération, ça peut être difficile, même avec l'habitude !”

Clinique vétérinaire et refuge, j'ai testé les deux écoles !

“En fait, j'ai appris mon métier sur le tas. J'ai suivi des cours par correspondance, mais c'est avec la pratique et l'ancienneté que j'ai acquis de nouvelles compétences : en plus des missions classiques de l'auxiliaire spécialisée vétérinaire (ASV), je suis maintenant capable de faire des castrations, des détartrages, des tatouages…

J'ai longtemps travaillé en clinique, et les missions que j'avais alors étaient très différentes de celles que l'on me confie aujourd'hui dans le refuge SPA de Gennevilliers (92). Par exemple, je m'investissais davantage dans des interventions chirurgicales parfois impressionnantes. En refuge, je passe surtout du temps à distribuer des médicaments. L'autre différence, c'est qu'ici on garde les animaux plus longtemps qu'en clinique, où ils ne faisaient que passer. Et, comme je m'en occupe beaucoup, je m'y attache forcément.”

Il m'arrive encore de pleurer…

“Même après des années de métier, l'échec reste dur à encaisser. Je pleure parfois quand le vétérinaire et moi n'arrivons pas à sauver un chat. À l'inverse, je me réjouis quand nous parvenons à les soigner et à les faire adopter, surtout les vieux chats. Avec les chatons, c'est nettement plus simple, mais personne ne veut d'un vieux chat ! Il y a quelques mois, une dame a emmené Luna, une chatte de 15 ans. J'ai des nouvelles d'elle régulièrement et je suis très contente de ce placement.

Aujourd'hui, je suis plutôt spécialisée dans les soins des chats, mais ça n'a pas toujours été le cas. Il faut savoir s'adapter aux tendances. Je me souviens que, quand la mode des furets a débuté, j'en avais peur. Ils mordaient, étaient souvent coriaces… Avec le temps, je m'y suis faite : j'en ai même deux à la maison !”

Un assistant vétérinaire est debout toute la journée

“J'aime mon métier, mais je reconnais qu'il n'est pas de tout repos. De 9h à 17h, je suis tout le temps debout, sauf pendant ma pause déjeuner. Et encore, j'emmène les chiens se promener au parc quand il faut beau… Il faut bien qu'ils sortent un peu !

En clinique, certains jours sont plus calmes que d'autres dans la semaine, alors qu'en refuge je n'ai pas vraiment de répit. Je suis seule pour gérer jusqu'à 110 chats ! Le vétérinaire me donne des fiches de soins après les avoir examinés, et à moi de jouer !”

Et le salaire ?

“Je ne gagne pas beaucoup d'argent en tant qu'assistante vétérinaire. Du coup, il m'arrive d'aller gérer des urgences en clinique la nuit, en plus de mon travail : des torsions d'estomac, des accidents… Ça me plaît aussi. Le jour où j'ai été le plus triste, c'est quand j'ai quitté ma clinique vétérinaire parce que j'avais décidé de changer de voie et que je commençais des études d'infirmière. D'ailleurs, j'ai renoncé : les animaux me manquaient trop !”

Mis à jour en 2017/ Propos recueillis en 2012.

Laura El Feky © CIDJ
Article mis à jour le 22/09/2023 / créé le 02-07-2012