Greenpeace France : rencontre avec un jeune militant

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Greenpeace France : rencontre avec un jeune militant

Greenpeace, organisation internationale qui a pour mission la protection de l’environnement, agit localement grâce à son réseau de militants. Nous nous sommes rapprochés du groupe local de Paris et y a rencontré Solen, 20 ans. Ce jeune militant de Greenpeace France vous révèle comment s’organisent les actions et pourquoi il s'est engagé.

En France, les militants de Greenpeace participent aux actions de l’organisation à travers un réseau de groupes locaux, répartis dans 25 grandes villes. Les membres du groupe local de Paris se réunissent chaque mois. Parmi eux, des bénévoles de tous âges, dont certains militent depuis plusieurs dizaines d’années, et d’autres, comme Solen, depuis 2 ans.

S’informer entre militants pour mieux convaincre

"Je milite à Greenpeace parce que je suis d’accord avec l’objectif de l’organisation qui est la protection de l'environnement, bien sûr, mais surtout avec le principe de non-violence dont dépendent ses actions", explique Solen, 20 ans.

Cet étudiant en médiation culturelle avoue passer ses week-ends, ses soirées, voire une partie de ses nuits, à sa nouvelle activité de militant."Ce soir, par exemple, nous nous retrouvons pour une réunion mensuelle afin de nous mettre au courant, entre militants, de toutes les informations concernant les thèmes sur lesquels Greenpeace s’implique en France."

Les militants se rassemblent, en sortant des cours ou après le travail, dans un petit local aux murs recouverts d’affiches Greenpeace, pour discuter des sujets d’actualité liés aux océans, aux forêts, aux OGM (organismes génétiquement modifiés), au nucléaire, à l’énergie, et au changement climatique.

"L’objet de ces réunions est de s’informer afin d’être capable d’argumenter et de convaincre lorsque nous allons à la rencontre du public", ajoute Solen.

Militer pour Greenpeace c'est sensibiliser le public

L’activité principale des militants de Greenpeace consiste à informer et sensibiliser les passants dans la rue, en leur distribuant des tracts tout en discutant avec eux de sujets liés à l’environnement.

"Il y a quelques semaines, nous avons profité du Salon de l’automobile pour interpeller les visiteurs qui en sortaient sur les positions d’un grand constructeur européen par rapport à la limitation des gaz à effet de serre", raconte Solen. L’objectif était de sensibiliser les potentiels clients de ce constructeur et, par conséquent, de "faire pression" sur l’entreprise qui, selon Greenpeace, n’est pas assez transparente sur ce sujet. "Les consommateurs doivent savoir que ce constructeur exerce une très grosse pression sur la Commission européenne pour bloquer les projets de loi."

"Le plus difficile lorsque l’on milite, constate Solen, c’est de parfois se trouver nez à nez avec des personnes qui ne sont pas du tout réceptives à notre message. Avec eux, il vaut mieux parfois laisser tomber."

Au-delà des actions de rue, au cours desquelles ils portent les T-shirts et distribuent les tracts et autocollants que leur fournit Greenpeace, les militants sont aussi très actifs sur internet. Ils envoient des pétitions par e-mail ou partagent des articles sur les réseaux sociaux. Voir notre article : "S’engager et militer avec Facebook et Twitter".

Militer, c’est aussi participer à des actions plus musclées

Au Salon de l’automobile, l’activité des jeunes militants ne s’est pas limitée à du simple tractage. "L’après-midi, nous sommes allés poser des autocollants à l’intérieur du salon pour dénoncer les positions de ce constructeur, raconte fièrement Solen. Greenpeace nous a fourni des pass pour pouvoir entrer et nous en avons collé partout. Le but était d’en mettre le plus possible !"

"L’un des militants s’est fait repérer et expulser, confie Solen. Moi, j’ai réussi à rester discret et, avec mon binôme, nous avons même pris des photos que nous avons ensuite diffusées sur internet."

De militant à activiste pour Greenpeace, il n’y a qu’un pas

La spécificité d’une organisation militante comme Greenpeace est qu’il s’agit d’une organisation "descendante". C’est donc la direction de Greenpeace qui décide des actions à mener et qui déploie, auprès des groupes locaux, les moyens et les modes opératoires pour les mener à bien.

"Comme le groupe local de Paris est l’un des plus gros, nous sommes beaucoup sollicités, précise Solen. Nous nous organisons essentiellement par e-mail, car nous avons tous des vies bien occupées à côté de notre activité militante."

À terme, Solen souhaite devenir activiste pour Greenpeace, c’est-à-dire s’impliquer encore plus pour l’organisation. "Être activiste, c’est participer à des actions à la limite de la légalité voire illégales mais que nous considérons comme légitimes, explique-t-il. C’est aussi donner encore plus de son temps à l’organisation, suivre des formations et engager sa propre responsabilité pénale en cas d’arrestation."

"Je me sens prêt à devenir activiste, à donner encore plus de mon temps et de ma personne, confirme Solen, y compris à l’étranger, pour prêter main-forte aux actions de Greenpeace."

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Article mis à jour le 03/07/2018 / créé le 12-11-2012