C'est son job d'été ! Joyce, au service des personnes âgées en Ehpad
En bref
- Tout l’été, nous partons à la rencontre des multiples facettes des jobs saisonniers.
- Durant le mois de juillet, Joyce a enfilé sa blouse d’agente sociale pour prêter main forte au sein de l’Ehpad Alice Prin, à Paris.
- En plus de veiller à la bonne hydratation des résidents, l’étudiante en gestion des entreprises prend le temps de discuter avec les personnes les plus isolées.
Une fille au grand cœur
« Les premiers jours, je me suis mise à pleurer. » Le job d’été de Joyce touche à sa fin et les émotions de ses débuts lui reviennent en mémoire. Alors novice sur le marché du travail, l’étudiante de BUT Gestion des entreprises et des administrations troque le 1er juillet son ordinateur pour une tenue d’agente sociale. Dans le cadre du « renfort canicule », elle travaille pendant un mois à l’établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) Alice Prin, dans le 14e arrondissement de la capitale. Armée de ses pichets à eau et de ses sirops à la fraise, Joyce est loin de se douter de la détresse de certains résidents. « Quand j’ai vu pour la première fois la solitude et le désespoir de certaines personnes âgées, ça m’a fait beaucoup de peine… J’avais l’impression de ne rien pouvoir faire. »
Pourtant, sa présence change petit à petit la donne, en soulageant les aides-soignantes présentes et allant au chevet des résidents. Après avoir distribué de l’eau et vérifié les systèmes de climatisation, Joyce en profite pour donner un coup de main pour le repas du midi : « Les missions d’un agent social ne s’arrêtent pas à l’hydratation des personnes, confirme Sabine Mota, directrice adjointe de l’Ehpad. L’objectif consiste aussi à prendre le temps de discuter avec les personnes seules, à s’intéresser à elles… ». Une mission accomplie pour Joyce, à en croire les mots de Zoubida, une résidente : « Les agentes ici sont extras ! Joyce a un grand cœur. » Tant bien que mal, l’étudiante tente d’apporter du réconfort : « J’ai appris à découvrir leur vie d’avant, j’ai rencontré leurs enfants… Et je connais la préférence de boissons de chacun ! » Si une de ses collègues propose en rigolant du « whisky ou du gin » aux résidents, ce sont bien du sirop de fraise et du jus de fruit qui sont servis !
Gagner en responsabilité
À 19 ans, Joyce n’imaginait plus ne pas travailler de l’été. En vacances avec ses parents durant le mois d’août, elle souhaite prendre ses « responsabilités » en participant aux frais. Ce premier job, elle l’a trouvé grâce à sa mère, qui travaille aussi dans l’établissement. L'étudiante prend vite ses marques, en retrouvant quelques similitudes avec ses missions de son bénévolat auprès de jeunes enfants : « C’est un lieu à l’opposé de l’enfance, et pourtant certaines tâches se ressemblent. »
Ici, elle acquiert des compétences professionnelles, notamment un certain sens de l’organisation qui lui manquait cruellement : « On doit être efficace dans son travail. Les résidents veulent tout et tout de suite », plaisante l’étudiante. Une qualité nécessaire ? La communication. « Certaines personnes ne parlent pas ou n'entendent pas, on communique avec des gestes et des regards ». À cela s’ajoute le besoin de polyvalence : l’étudiante a dû effectuer des missions qui n’étaient pas sur sa fiche de poste pour participer à la vie de l’Ehpad. « Cela ne me dérangerait pas, mais il faut savoir s'adapter rapidement et être autonome.» Des responsabilités récompensées d’un salaire de 1 800 € net, pour un mois.
En plus d’avoir acquis de nouvelles compétences, Joyce reconnaît avoir mûri : « Certaines personnes souffrent quotidiennement, d’autres trouvent ça dégradant d’avoir une aide permanente… On est là pour leur rappeler qu’ils sont des êtres humains comme les autres, et qu’on est là pour eux. »
Focus
Où postuler pour travailler dans un Ehpad ?
Chaque été, des saisonniers sont engagés dans les Ehpad de la Ville de Paris en tant que « renfort canicule », pour veiller à l’hydratation des résidents. Le poste d’agent social est ouvert aux jeunes majeurs, sans qualification nécessaire. « Il faut surtout avoir une appétence pour le contact avec des personnes âgées », explique Sabine Mota, directrice adjointe de l’Ehpad Alice Prin. Des qualités comme la bienveillance, la politesse et la polyvalence sont attendues. Pour Sabine Mota, cette expérience peut permettre à un jeune intéressé par ce domaine de confirmer sa vocation. Pour postuler, l’envoi d’un CV, d’une lettre de motivation et d’un extrait de casier judiciaire vierge sont demandés.