C'est son job d'été ! Loan, opérateur d’accrobranche
En bref
- Tout l’été, nous partons à la rencontre des multiples facettes des jobs saisonniers.
- Opérateur d’accrobranche, Loan travaille de février à novembre en tant que saisonnier dans un parc de Rueil-Malmaison (92).
- Un travail en plein air, qui allie la sécurité à la pédagogie.
Un saisonnier à l’année
« Je suis arrivé presque par hasard : un ami en alternance ici m’a parlé de cette opportunité. » À seulement 25 ans, Loan semble déjà avoir tout vécu. Étudiant de licence en administration économique et sociale, il avoue avoir perdu, petit à petit, le goût de l’école : « Je faisais des « études-études », simplement pour avoir un diplôme. Comme je ne savais pas vers quel master m’orienter, je me suis mis à travailler. » Il occupe à tour de rôle un poste de commercial, un job « de bureau » offrant une belle paie, mais durant lequel il frôle le burn-out, effectue des missions de fleuriste, travaille dans la restauration… Jusqu’à se retrouver au pied du mur –ou plutôt de l’arbre- en devenant opérateur d'accrobranche.
Le poste coche toutes les cases : être en plein air, une bonne ambiance entre collègues, l’esprit « colonie de vacances »… Mais aussi les moins reluisantes : des horaires à rallonge (9h30-19h), une météo parfois capricieuse et un emploi du temps en dents de scie. Car Loan ne travaille pas seulement l’été : pour lui, la saison commence en février et se termine fin novembre. « L’hiver, le parc ferme plus tôt, donc on fait moins d’heures, et ça se répercute sur la paie. » En lissant sur l’année, le jeune gagne un Smic, un salaire « suffisant », car il vit encore chez ses parents.
Allier la sécurité à la pédagogie
Avoir entre ses mains la sécurité des usagers n’impressionne en rien Loan. Il faut dire qu’aujourd’hui, le risque de chute est quasi nul : avec les nouveaux systèmes de « ligne de vie », la sûreté des parcours est assurée. En cette matinée de juillet, une quarantaine d’enfants venus des centres aérés voisins gambadent dans le parc. « Les accidents ne dépendent pas du nombre de personnes présentes : il peut y avoir cinq jeunes et cinq accidents, comme 200 enfants et aucun problème. C’est au petit bonheur la chance ! » De la chance, peut-être, mais surtout des consignes : les saisonniers équipent les usagers, les briefent sur les règles de sécurité puis les surveillent depuis le point central, à terre. « Ici, on dit qu’une bonne intervention se fait depuis le sol », précise Loan. « On doit pouvoir aider et rassurer les jeunes sans avoir à monter. »
De temps en temps, leur intervention reste néanmoins indispensable, comme cette fois où une femme souffrant de phobie du sang s’est évanouie sur une plateforme, se souvient l’opérateur, qui a dû la descendre en rappel. Pour veiller au bon entretien des structures, certains saisonniers ont passé le CQPOPAH, le certificat de qualification professionnelle d’opérateur de parcours acrobatique en hauteur. Loan en fait partie. Chaque matin, il vérifie l’état des parcours avant l’arrivée des clients. Rebelote le soir. Jusqu’à quand ? « Je me sens très bien ici, mais à long terme, je ne pense pas faire ma carrière comme saisonnier. » La tête dans les arbres, mais les pieds sur terre.