Coup de froid Alternance : les solutions pour décrocher son contrat
En bref
- En cette fin d’année 2025, trouver une alternance relève de plus en plus du casse-tête pour de nombreux étudiants.
- Contexte économique incertain et baisse des aides à l’embauche freinent les entreprises dans la création de nouveaux postes.
- Comment décrocher son contrat malgré la pagaille ? Quelles alternatives si je n’y parviens pas ? Le CIDJ vous éclaire !
Alternance : beaucoup de demandes pour peu de résultats
À force de rafraîchir sa boîte mail, Ayoub a fini par compter : 200 candidatures envoyées, une poignée de retours négatifs, et aucun contrat signé. Comme beaucoup de jeunes, en cet automne 2025, l’étudiant en informatique navigue entre espoir et découragement, dans une quête d’alternance devenue un véritable parcours du combattant. Après une première année en apprentissage couronnée de succès, le Parisien espérait être repris par sa start-up, mais l’incertitude économique a changé la donne. “Mon entreprise n’a pas pu me garder, et ne m’a prévenu qu’en juillet. Depuis, je rame.” La recherche d’alternance devient un marathon émotionnel pour le jeune homme : “À force de ne pas avoir de réponse, ça joue sur le moral.” Lindsay, 21 ans, vit la même lassitude : depuis juin, l’étudiante en BTS multiplie les démarches. CV, portfolio, lettres de motivation retravaillées avec des conseillers d’orientation, sans succès : “j’aimerais juste qu’une entreprise me dise ce qui manque à ma candidature pour progresser.” Sur les réseaux sociaux, comme dans les salons pour l’emploi, ces témoignages se multiplient. Les écoles, malgré leurs partenariats, ne suffisent plus à garantir un placement.
La fin de l’âge d’or de l’alternance
“Dès le mois de juin, on a vu débarquer un afflux de jeunes” constate Valérie Deflandre, conseillère d’orientation au CIDJ. “On a été étonnés par l'arrivée de nouveaux profils, plus diplômés et plus expérimentés qu’habituellement.” Étudiants en école d’ingénieurs, d’informatique, en ressources humaines… Tous se retrouvent face au mur. En cause, selon elle : la réduction des aides à l’embauche, entrée en vigueur à l’été 2025, qui a freiné l’élan des entreprises. “Les employeurs considéraient que ces aides compensaient le temps passé à former les alternants. Sans elles, beaucoup ont préféré recruter des CDD expérimentés.” La conseillère évoque aussi un contexte économique tendu : entreprises en sous-effectif, budgets restreints et priorités redéfinies. “Elles travaillent en flux tendu, avec moins de temps pour encadrer.” Les chiffres officiels confirment ce ressenti. En septembre 2025, l’INSEE anticipait déjà la suppression de 65 000 postes d’alternants d’ici la fin de l’année. Une étude du 6 novembre 2025 vient appuyer ce constat : entre juin et septembre, l’emploi salarié privé a reculé de 0,3 % (soit 60 600 postes en moins), une baisse largement portée par le repli des contrats en alternance qui représentent, à eux seuls, près des deux tiers de cette diminution.
Résultat : seules les candidatures les plus solides ou les profils déjà expérimentés passent la première sélection. Après des années de croissance soutenue, l’âge d’or de l’alternance semble derrière nous. Pour autant, Valérie Deflandre se veut nuancée : “L’alternance reste une voie d’avenir, mais on revient à un équilibre.”
Optimiser sa candidature : CV, relance et entretien réussi
Face à cette réalité, la conseillère insiste sur la nécessité de revoir sa stratégie : “on met le paquet sur le CV. Il doit accrocher dès les premières lignes.” Oublier la prudence, montrer toutes ses réalisations concrètes, adapter chaque candidature à l’entreprise visée : tels sont les mots d’ordre. “Une candidature générique, envoyée à la chaîne, n’a plus aucune chance.” De plus en plus sollicités, les employeurs valorisent également l’autonomie des candidats. Dans un milieu concurrentiel, cet atout devient même un critère déterminant pour se démarquer. Les candidats sachant faire preuve d’initiatives et menant leurs missions sans supervision constante sont ceux qui attirent le plus l’attention.
Valérie Deflandre recommande aussi de cibler les sites spécialisés plutôt que les jobboards généralistes. Miser sur les candidatures spontanées peut également s’avérer payant. “Elles peuvent arriver au bon moment, par exemple, si un alternant quitte son poste durant une période d’essai.” Pensez aussi au marché caché : “Certaines entreprises ne publient pas leurs offres, par stratégie ou confidentialité.” Votre candidature pourra alors faire la différence.
Enfin, il faut garder un plan B : rentrée décalée, job alimentaire, séjour à l’étranger ou volontariat peuvent nourrir un futur dossier. “L’important, c’est de rester actif, de continuer à apprendre et d’enrichir son CV.”
Pour Ayoub et Lindsay, l’attente se poursuit, mais la motivation reste intacte. “Si on veut vraiment faire quelque chose, il ne faut pas oublier le but”, répète la future graphiste. Dans une période où le marché de l’alternance se resserre, votre persévérance fera toute la différence.