Jeunesse engagée Les jeunes, moteurs du bénévolat associatif
En bref
- En 2025, 3 jeunes sur 10 donnent régulièrement de leur temps à une association, selon un nouveau baromètre.
- Le rapport révèle un lien étroit entre le fait de s'engager et d'avoir une vie épanouie.
- Il met également en avant une certaine fatigue militante face à des enjeux anxiogènes.
Bien-être et engagement : un cercle vertueux
Les jeunes déjouent une fois de plus les clichés ! Le baromètre publié par la Direction de la jeunesse, de l'éducation populaire et de la vie associative (Djepva) en septembre 2025 montre que les 15-30 ans s’impliquent massivement dans le bénévolat, plus encore que leurs aînés.
L’étude met en lumière un lien frappant : les jeunes qui estiment mener une vie conforme à leurs attentes s'engagent beaucoup plus nettement dans le bénévolat régulier (32 %) que ceux qui se déclarent insatisfaits (22 %). De même, les jeunes confiants en l'avenir s'investissent davantage (31 %), que ceux exprimant un manque d'optimisme (23%). Le sentiment de mener une vie épanouie semble donc constituer un terreau propice à l'engagement.
Ces écarts rappellent que l’engagement n’est pas qu’une affaire de volonté : il est conditionné par des ressources matérielles, culturelles et relationnelles. Les jeunes issus de foyers à faibles revenus, sans diplôme ou en situation de chômage restent ainsi moins présents dans toutes les formes d’engagement. Seuls 58 % de ceux vivant dans des ménages modestes se disent satisfaits de leur vie, contre 76 % des plus aisés.
Focus
Une parité progressive
Sur le front de l'égalité, une évolution encourageante se dessine. L'écart de participation entre jeunes hommes et femmes bénévoles se réduit : 30 % des premiers donnent régulièrement de leur temps, contre 26 % des secondes. En 2024, cet écart atteignait encore 8 points. Cette convergence traduit une répartition de plus en plus équilibrée des formes d’engagement. Des disparités persistent néanmoins dans les domaines investis. Les jeunes hommes restent surreprésentés dans le bénévolat sportif (38 %, contre 25 % des femmes), tandis que les jeunes femmes s'orientent davantage vers la jeunesse et l'éducation (21 % contre 16 % des hommes). Des différences reflétant des logiques genrées encore très ancrées et qui dépassent le seul champ associatif.
Fatigue militante et renouvellement associatif
Si le niveau d’engagement bénévole associatif reste élevé, l’engagement « multi-domaines », en forte progression en 2024, connaît un repli important cette année (- 17 points en 1 an). Parmi les terrains de jeu préférés des jeunes engagés, le sport reste le premier domaine d’implication (32 %), suivi de la jeunesse et de l’éducation (18 %). En 2025, les causes humanitaires et environnementales reculent nettement après le pic post-crise sanitaire. Selon, le rapport, cette baisse reflète une fatigue militante face à des enjeux anxiogènes : les jeunes bénévoles se verraient ainsi « confrontés à un sentiment d’impuissance ou à une fatigue de l’urgence. »
Parallèlement, la plupart des autres formes de participation (manifestation, grève, représentation de pairs) déclinent également, à l’exception de la signature de pétitions et de la défense de causes en ligne, qui restent les pratiques les plus répandues.
Malgré le recul des formes traditionnelles d’implication, les jeunes s’imposent, en 2025, comme le moteur du bénévolat associatif. 28 % d’entre eux s’engagent régulièrement, contre 19 % des 31 ans et plus. Depuis 15 ans, les lignes bougent : la part des bénévoles de plus de 65 ans est tombée de 38 à 24 %, tandis qu’elle progresse de 16 à 23 % chez les moins de 35 ans. Un véritable croisement des courbes générationnelles.