Mal-être à l'école Burn-out scolaire : 15% des lycéens touchés, les conseils d'une psychologue pour en sortir

Perrine Basset Fériot
Publié le 22-10-2025

En bref

  • Le burn out scolaire toucherait près de 15 % des lycéens.
  • Pression des évaluations, charge de travail et stress de l'orientation, les signes d’alerte (épuisement, désengagement, anxiété) se multiplient.
  • Aline Vansoeterstede, maîtresse de conférences en psychologie à l'Université Paris Nanterre, donne les facteurs comme les solutions pour aider les jeunes à sortir du burn-out scolaire.
Le burn-out scolaire intervient lorsque le jeune se désintéresse de ses études.
Les réformes du baccalauréat et l'arrivée de Parcoursup augmentent le stress des élèves. Crédit : Canva
Antidépresseurs, séances chez le psy... Les jeunes parlent sans tabous de leur santé mentale ! Crédit : Caroline Féral Palma - CIDJ
L'association Premiers secours en santé mentale France dispense des formations pour repérer les troubles mentaux. Crédit : Perrine Basset Fériot - CIDJ

Quelle est la définition du burn-out scolaire ?

Aline Vansoeterstede, maîtresse de conférences en psychologie à l'Université Paris Nanterre : Le burn out touche plusieurs domaines : il peut être professionnel, parental, militant, mais aussi scolaire. Ce syndrome s’articule autour de trois axes : le premier est l’épuisement physique et émotionnel, suivi d’un désengagement vis-à-vis de l’école, qui se traduit par une perte de sens et un détachement des enseignements. Enfin, il s’accompagne parfois d’un sentiment de ne pas être à la hauteur, d’inadéquation.

Burn-out scolaire : quel est le pourcentage de lycéens touchés ?

AV : Le stress est subjectif : il provient de la combinaison entre une situation et la capacité de la personne à réagir à cette situation. En 2021-2022, à travers la recherche que j’ai menée dans un échantillon non représentatif de lycéens (540), j'ai déduit que 15,6% des élèves présentant un profil proche du burn out scolaire. Certains profils sont plus susceptibles d’être touchés par le burn out scolaire que d’autres. Un jeune moins compétent sur le plan scolaire va être davantage stressé par une évaluation. C’est aussi le cas s’il ne reçoit aucun soutien de la part de ses parents ou de ses professeurs. On observe alors un décalage entre les exigences attendues par le système scolaire et les ressources de l’élève.

Quels sont les causes et les facteurs de risque du burn-out scolaire ?

AV : Durant mes recherches, j’ai mis deux principaux facteurs en avant : la charge de travail, avec les devoirs, les horaires surchargés, et le stress des évaluations dont les notes pèsent sur l’orientation scolaire. D’autres facteurs, plus secondaires, comme les relations avec les enseignants, les classes trop pleines ou le bruit, peuvent aussi entrer en jeu. L’école reste très centrée sur la performance et l’évaluation continue. Depuis l’arrivée de Parcoursup et des réformes du lycée, on constate une montée de l’anxiété chez les élèves. D’après certains témoignages d’enseignants, une simple évaluation peut suffire à provoquer des pleurs ou des crises d’angoisse en classe.

Burn-out et anxiété : comment faire la distinction ?

AV : Il est souvent difficile de distinguer les deux. Il faut d’abord se demander si les angoisses sont liées uniquement à l’école ou à d’autres aspects de la vie. Ensuite, on peut distinguer un stress passager, qui est lié à un événement en particulier, comme un accident de la route, d’un stress chronique, qui est présent en continu dans notre vie. D’autres signes doivent alerter : troubles du sommeil, sautes d’humeur, anxiété persistante lors des contrôles… Ces symptômes s’installent et plongent l’élève dans un cercle vicieux. De manière générale, ces signes de mal-être doivent nous encourager à aller consulter un professionnel, ou à nous tourner vers le psychologue de notre établissement pour recevoir de l’aide.

Comment se soigner et sortir durablement du burn-out scolaire ?

AV : À court terme, un jeune en souffrance peut réfléchir à un arrêt temporaire, ou demander un allègement de son emploi du temps pour ne pas être noyé sous le travail. Sur le long terme, il faut penser à changer d’environnement de travail. Cela passe notamment par le fait de prendre le temps de réfléchir à son orientation scolaire et de se demander : de quoi ai-je besoin ? Si je n’ai pas bien vécu mes années au collège, peut-être qu’aller en lycée professionnel est plus adapté. Si je suis en terminale, je dois me demander vers quelles études je souhaite me diriger, comme la fac, prépa, BTS… et trouver un environnement qui me convient.

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