Ne pas tomber dans le panneau Colocation : 5 arnaques courantes (et nos conseils pour les éviter)
En bref
- La recherche de location ou de colocation peut vite devenir stressante, au point que certains montent des arnaques ciblant les jeunes.
- Même si certaines pratiques restent légales, elles peuvent tourner au piège pour qui n’est pas bien informé.
- Arnaque au mandat cash, sous-location douteuse, fausses promesses de logement à bas prix... voici cinq situations dans lesquelles il est préférable de passer son chemin.
Payer pour réserver un logement... qui n’existe pas
En cherchant une colocation sur un site de petites annonces, vous tombez sur une pépite : appartement en plein cœur de ville, loyer plus que raisonnable... L’offre reste crédible, bien rédigée, avec quelques photos qui inspirent confiance. Ni une ni deux, vous contactez le propriétaire pour programmer une visite. Problème : il vit dans une autre région ou à l’étranger, vous explique qu’il s’est déjà fait arnaquer par des locataires par le passé et qu’il faut lui envoyer un mandat cash pour réserver la visite ou bloquer le logement. Une fois l’argent envoyé, inutile de vous faire un dessin : le soi-disant propriétaire vous ghoste totalement.
Un mandat cash permet d’envoyer de l’argent liquide via un service de transfert. Une fois l’argent retiré, impossible de l’annuler ou de retrouver le destinataire puisque ce dispositif ne passe pas par un compte bancaire. Un moyen idéal pour soutirer de l’argent à distance sans risque de se faire repérer. D’autant plus que certains arnaqueurs s’organisent bien et vous redirigent vers un site d’apparence officielle pour vous mettre en confiance.
Retenez une règle simple lors de vos recherches de logement : la loi empêche les propriétaires de réclamer une somme d’argent avant la signature du bail. Refusez donc de payer quoi que ce soit, au moins avant d’avoir visité le logement. Méfiez-vous également des offres un peu trop alléchantes et n’hésitez pas à bien vous renseigner sur les prix pratiqués dans la zone géographique que vous visez. De manière générale, réservez les mandats cash aux transactions avec des personnes de confiance (famille, amis...), jamais pour une location.
De l'argent contre du vent
Votre recherche d’appartement devient urgente et vous ne trouvez rien sur les sites de petites annonces ? Pour diversifier vos recherches, vous envisagez de vous tourner vers un marchand de listes. Ce système, développé dans les années 1970 pour répondre à la crise du logement, reste parfaitement légal, mais certaines pratiques se révèlent douteuses.
Professionnel de l’immobilier, le marchand de liste doit posséder une carte professionnelle avec la mention spécifique « marchand de listes ». Ce métier consiste à vendre une liste d’offres de logement correspondant aux critères du client avec les coordonnées des propriétaires. En théorie, les listes présentent des coordonnées à jour, mais dans la pratique, les déconvenues sont fréquentes : logements déjà loués, coordonnées erronées, propriétaires injoignables... Souvenez-vous aussi que, même si vous disposez d’une liste actualisée, c’est à vous que reviennent les démarches pour décrocher le logement. Le marchand de listes n’intervient pas en tant qu’intermédiaire pour contacter le bailleur ou organiser la visite.
Si, malgré tout, vous décidez de recourir aux services d’un marchand de liste, exigez un contrat écrit précisant les critères que les offres doivent réunir, le nombre proposé et les modalités de remboursement si aucun logement ne correspond.
Sous-location : légale, sous certaines conditions
Sur les réseaux sociaux, surtout en période estivale, certains utilisateurs publient ou relaient des annonces de sous-location. Cette pratique consiste, pour un locataire, à louer son logement à une autre personne, par exemple quand il part en vacances ou pour un stage dans une autre région. Une bonne affaire pour le locataire, moins bonne pour le sous-locataire si certaines conditions ne sont pas remplies.
En tant que telle, la sous-location est autorisée, mais uniquement si le propriétaire du logement a donné son accord écrit. Même si vous versez un loyer régulier au locataire, aucun droit ne vous sera reconnu s’il n’existe pas un contrat en bonne et due forme. De même, impossible de demander des aides au logement, une indemnisation en cas de sinistre ou de contester une expulsion puisque vous n’êtes pas censé occuper le logement.
Pour que tout se déroule sans accroc, demandez à consulter le bail d’origine avant d’emménager ou l’accord écrit du propriétaire. Le mieux reste, si vous le pouvez, de contacter directement le propriétaire. Il reste un risque de vous faire escroquer en sous-location : le montant du loyer. Le locataire ne peut pas se faire de bénéfices sur la sous-location. Autrement dit, le montant de votre loyer ne peut pas dépasser le sien. N’hésitez donc pas à lui demander une preuve, comme une quittance de loyer.
Quand le propriétaire ne veut pas que de l’argent
Celles et ceux qui ont déjà recherché un logement le savent : compulser les annonces, c’est aussi s’exposer au jargon immobilier. Dans les annonces de location, on peut tomber sur des « logements atypiques » mais aussi sur des logements contre « temps partagé », « moments complices » ou tout simplement « contre services ». Généralement, l’offre paraît intéressante financièrement parlant, mais reste assez vague. Après installation, les demandes se précisent : un repas cuisiné, puis des massages, puis des gestes déplacés...
Même si certaines formules, comme la colocation intergénérationnelle, peuvent légalement inclure des services en échange d’un loyer réduit (courses, repas, présence le soir...), tout doit être mentionné dans un contrat écrit. De plus, ces services, consentis par les deux personnes, ne doivent jamais concerner la vie intime ou affective. N’acceptez jamais une colocation de ce genre sans contractualisation.
Comme dans le cas de l’arnaque au mandat cash, ne tombez pas dans le piège de l’annonce trop belle, voire gratuite, ou avec des termes vagues. De manière générale, essayez de ne jamais vous rendre seul à une visite de logement. Si vous subissez une pression ou des avances non désirées de la part de votre propriétaire, signalez immédiatement les faits aux autorités ou à une association d’aide aux victimes.
Gare à vos données personnelles !
Ça y est, vous avez trouvé chaussure à votre pied ! Il ne reste plus qu'à réunir toutes les pièces justificatives que le bailleur vous demande pour postuler. Vous ne comprenez pas pourquoi votre propriétaire a besoin de votre carte Vitale, mais soit, vous voulez absolument ce logement ! Quelques semaines plus tard, vous recevez un appel d’une banque : vous avez souscrit un prêt de plusieurs milliers d’euros. Vous êtes victime de ce qui s’appelle une usurpation d’identité, et les démarches pour prouver cette fraude se révèlent éprouvantes...
Pour vous en protéger, retenez bien que les bailleurs ne peuvent pas vous demander toutes les pièces justificatives possibles et imaginables. Concrètement, pour un dossier de location, vous pouvez être amené à fournir :
- une pièce d’identité : carte d’identité, passeport, permis de conduire... ;
- un justificatif de domicile : quittance de loyer, attestation d’hébergement de vos parents... ;
- un justificatif de situation professionnelle : carte étudiante, certificat de scolarité, contrat de travail ou de stage... ;
- un justificatif de ressources : avis d’attribution de bourse, avis d’imposition, 3 dernières fiches de paie...
Si vous disposez d’un garant, le propriétaire peut lui demander les mêmes documents. Mais il ne peut pas vous demander votre relevé d’identité bancaire (RIB), votre numéro de Sécurité sociale ou d’autres pièces qui ne présentent aucun intérêt pour louer un bien. Pour se protéger des vols d’identité, transmettez toujours vos documents via une plateforme sécurisée. Et si vous avez besoin de plus d’infos sur les droits des locataires, contactez un comité local pour le logement autonome des jeunes ou l’Agence nationale d’information sur le logement.
Focus
Étape indispensable : le dossier de location
Pour louer un logement, vous devrez dans la plupart des cas constituer un dossier de location. Pour que ces démarches soient plus simples à réaliser, le gouvernement dispose d’un site dédié. Après avoir créé votre compte, vous pouvez joindre vos pièces justificatives et obtenir un lien ou un fichier PDF que vous remettez au bailleur.