De la candidature à l’embauche Les étapes pour trouver son job d’été
En bref
- Le 15 avril dernier se tenait le forum des jobs d’été, organisé par le CIDJ à Saint-Ouen.
- L’occasion pour les futurs saisonniers de rencontrer des entreprises qui recrutent, et de distribuer leurs CV en mains propres.
- Mais, lorsqu'on a peu d'expérience professionnelle, comment convaincre un recruteur ?
Bien rédiger sa candidature
Arrivée tôt au forum des jobs d’été, organisé par le Centre d’information et de documentation jeunesse (CIDJ) le 15 avril dernier, Lia, 18 ans, se dit prête à accepter « n’importe quel travail » pour l’été. Honoré, son camarade de classe de Sciences-Po, précise en rigolant : « On est désespérés ». Grâce au bouche-à-oreille, ils ont entendu parler du forum et ont sauté sur l’occasion, curriculum vitæ (CV) en main. Candidater est une grande première pour ces jeunes, qui n’ont encore jamais travaillé.
L’absence d’expérience ne consiste pas un frein en soi pour Valérie Deflandre. À condition de bien savoir identifier ses qualités et ses compétences. Devant la vingtaine de jeunes qui sont venus assister à la conférence qu’elle anime, la conseillère du CIDJ insiste sur l’importance d’adapter son CV au poste recherché : « Même si la base de la candidature peut être la même, vous devez ajouter des mots-clés qui proviennent de l’offre de poste ». Le CV doit avant tout être « visuel ». On y retrouve des thématiques, rangées par date chronologique, ainsi qu’un titre et une accroche.
Lors d’une candidature à un job d’été, la lettre de motivation n’est pas toujours demandée. Assis derrière son stand aux couleurs de l’Association des familles d'enfants handicapés et leurs amis (Afeh), pour qui il travaille, Seth Brisard--Prevost rassure les jeunes : un CV suffit amplement. Le coordinateur vacances propose des postes d’animateurs de colonies et de personnels de service et de cuisine. Dans les deux cas, peu de compétences sont attendues : « Tout se joue sur la motivation du jeune : il doit être prêt à évoluer dans des conditions de travail difficiles, 6 jours sur 7, de 8 à 23 heures », prévient-il. Avant d’ajouter que c’est une « expérience de vie en collectivité très forte », ayant lui-même commencé comme animateur quelques années auparavant.
Focus
À partir de quel âge peut-on travailler ?
Avec l'autorisation de ses parents et de la préfecture, un jeune peut travailler dès ses 14 ans. Mais attention, ce n'est possible que pendant les vacances scolaires ! En réalité, les recruteurs embauchent surtout à partir de 16 ans, pour des emplois agricoles notamment, voir à la majorité pour le reste. Pensez à vous renseigner !
Mille et unes façons de trouver des offres de jobs d'été
Pour postuler à un job d’été, il faut d’abord le trouver ! Pour Valérie Deflandre, la première étape consiste à savoir où chercher le fameux job. Aller directement se présenter ? « C’est tout à fait possible ! En allant donner son CV dans un commerce, l’employeur a un premier contact avec nous, et ça peut se révéler productif ! » Demander à ses parents ? « Les proches sont d’une grande aide et peuvent connaître des opportunités d’emploi. » S’aider d’Internet ? « Évidemment ! Sur des sites comme Jobs d'été, France Travail, Jobaviz, mais aussi les onglets « Rejoignez-nous » des plateformes des entreprises ».
Parmi les secteurs qui recrutent, plusieurs sont présents au forum, dont la vente, le service à la personne mais aussi le monde agricole. Jaurès N’Guessan, chargé de communication à l’Agence nationale paritaire pour l’emploi et la formation en agriculture (ANEFA), est venu au forum pour présenter son secteur : « Les jeunes l’oublient parfois, mais l’agriculture représente 500 métiers différents ! » Parmi eux, des postes qualifiés, comme la conduite d’engins, mais aussi de nombreuses opportunités pour les jeunes novices.
Jaurès N’Guessan cite ainsi la cueillette, l’assemblage du foin, le nettoyage de la ferme… L’occasion, selon lui, de découvrir pendant l’été un métier « qui a du sens » : « Il y a un grand besoin de main d’œuvre, car la population agricole est vieillissante. Puis, les tâches sont moins rudes qu’avant avec le progrès des machines ! » Une pénibilité qui n’effraye en rien Honoré, qui espère bien passer son été à faire des tâches « plus manuelles ». À peine majeur –il aura 18 ans en juillet- le jeune se rêve guide de montagne en refuge, ou employé de restauration. Bien que le dernier restaurant contacté ne lui ait jamais donné de retour : « Cela fait trois semaines que j’attends ! »
Focus
Le contrat de travail, un outil précieux et obligatoire
Qui dit embauche, dit... contrat de travail ! Ce document, qui doit être remis maximum 48h après le premier jour de travail, symbolise l'accord entre le jeune salarié et son employeur. Il décrit les missions du poste, les horaires, la durée, mais aussi le salaire. Le contrat de travail est là pour protéger l'entreprise comme le saisonnier. « Il ne faut pas hésiter à le réclamer, insiste Valérie Deflandre. C'est un gage de confiance entre les deux parties. »
À l'entretien, mettre en avant sa personnalité
Claire, étudiante en géographie, se souvient de son premier entretien d’embauche : « Je m’étais tenue très droite pour paraître sûre de moi. » Une technique comme une autre, mais qui nécessite quand même de bien préparer sa présentation : « Je propose aux jeunes de retenir des phrases d’accroche, pour être plus en confiance », explique Valérie Deflandre. Seth Brisard--Prevost attend du candidat qu’il reste lui-même : « On cherche à connaître la personnalité du jeune, pour savoir s’il pourra bien s’insérer dans un groupe d’animateurs ». De son côté, Andréa Goncalves, salariée chez Mutuaide Assistance (Groupama), conseille de « faire des ponts » entre des appétences personnelles et les missions de l’offre : « Je me souviens d’une jeune étudiante en psychologie, qui a fait le lien entre son envie d’aider les gens et le rôle du chargé d’assistance ».
La chargée de recrutement a l’habitude de recevoir des candidatures de jeunes. Pour choisir les futurs chargés d’assistance, poste qui consiste à prendre en charge les appels des bénéficiaires en difficulté sur leurs lieux de vacances, elle fait un premier tri avec un entretien téléphonique. Puis les managers reçoivent les postulants, mais sans avoir vu leurs CV au préalable. Cette étape se déroule sous forme de session collective : « C’est l’occasion pour le jeune de se vendre, tout en étant dans une ambiance conviviale ».
L’entretien demeure un échange réciproque, et le moment pour le candidat de poser des questions sur son futur emploi : quelles sont les prochaines étapes du recrutement ? Quelle est la composition de l’équipe ? Est-ce que je peux être amené à travailler le soir ou les week-ends ? Avec un point de vigilance sur les conditions de logement du job d’été : « Dans beaucoup de cas, les structures agricoles proposent une solution d’hébergement pour les saisonniers », précise Jaurès N’Guessan. Un plus, pour ne pas « gaspiller tout son salaire » dans un logement trop cher !
