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L’E2C : une chance pour trouver sa voie

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L’E2C : une chance pour trouver sa voie

Léo, Ami Louise et Mickaël sont passés par une école de la deuxième chance (E2C). Que ce soit en boulangerie, petite enfance ou métallerie, ils ont tous trouvé leur voie. Entre stage en entreprise, cours de remise à niveau et soutien individuel, ils témoignent.

« Ils m’ont donné envie de me lever le matin, l’envie de travailler et de faire quelque chose de ma vie. Ils m’ont redonné la confiance en moi que j’avais perdu à l’école ». Pour Léo, son parcours en école de la deuxième chance (E2C) a été une véritable chance de trouver sa place dans le secteur de la boulangerie. Les E2C proposent une formation de plusieurs mois, qui alterne cours de remise à niveau, ateliers et stages. L’objectif ? Aider les stagiaires à s’insérer professionnellement ou à reprendre des études. Trois stagiaires témoignent de leurs parcours.

Ne pas rester sans rien faire

Avant d’intégrer une E2C, Léo, 20 ans, a connu plusieurs échecs scolaires. « J’ai suivi un CAP en hôtellerie et services mais je me suis arrêté au bout d’un an parce que je ne supportais plus de rester assis sur une chaise pour suivre des cours. Après ça, j’ai suivi un apprentissage dans le domaine des services qui n’a duré que 3 mois et je me suis retrouvé sans rien ». Même chose pour Ami Louise, 19 ans, originaire du Togo, qui n’a pas pu s’inscrire au lycée à son arrivée en France en 2019. « Je voulais continuer mes études pour devenir infirmière ou sage-femme. Je me suis inscrite à la mission locale pour voir quelle formation je pouvais faire. C'est en me rendant à un « forum job » que j'ai rencontré les écoles de la 2e chance ».

En filière générale au lycée, Mickaël, 18 ans, ne se sent pas à sa place. « J'avais plutôt un bon niveau, mais je ne me voyais pas continuer parce que je ne savais pas du tout vers quel secteur je souhaitais me diriger. Je me sentais vraiment perdu ».

L'E2C se présente alors, pour les trois jeunes, comme une nouvelle chance de se former et de ne pas rester sans rien faire. Avec pour objectif à la clé : une insertion professionnelle ou une reprise d'études.

Multiplier les stages pour trouver sa voie

En E2C, le parcours propose à la fois des cours de mise à niveau (en mathématiques, en français, en informatique...) et le développement de compétences professionnelles. « On se fait une idée de la vie en entreprise, on apprend à mieux communiquer, à être plus professionnel, on travaille notre CV, lettre de motivation et les entretiens. Cela nous aide pour notre future vie professionnelle » explique Mickaël. « Pour moi l'E2C a été une vraie chance, car aujourd'hui j'ai des connaissances et des compétences que je n’avais pas avant ».

Léo a pu faire de nombreux stages en entreprises qui lui ont permis de trouver le secteur qui lui correspond. « J'ai fait plusieurs stages dans différents domaines : dans le périscolaire, en boulangerie et en grande distribution. Et finalement, c'est en boulangerie que je me suis senti le mieux. J’ai adoré le contact avec la clientèle ». Le jeune homme a pu suivre des stages plus longs dans ce secteur. « Ce n'était plus de la simple découverte mais je pratiquais vraiment le métier de vendeur ».

Pour Ami Louise, c'est le secteur de la petite enfance qui s'est révélé à elle. « J'ai fait mon premier stage chez un fleuriste qui s'est bien passé. Le patron voulait me prendre en apprentissage mais ce n'était pas vraiment ce que je voulais faire. J'ai refusé sa proposition. J'ai pu ensuite un stage d'observation dans une micro-crèche franco-allemande. Ça s'est très bien passé, que ce soit avec mes collègues ou avec les enfants. Ma référente E2C m'a ensuite donné des conseils et des outils pour m'améliorer pour mes prochains stages. Au total j'en ai fait 5 dans des crèches différentes ».

En arrivant en E2C, Mickaël ne sait pas du tout quoi faire, ni vers quel secteur se diriger. « Je voulais tout découvrir donc j'ai cherché des stages dans plusieurs domaines. J'ai fait mon premier stage en menuiserie. Puis j'ai fait un stage en métallerie et c'est là que j'ai trouvé ma voie. Au total, j'ai fait trois stages dans ce secteur ».

En E2C : bienveillance et soutien

La particularité de l'E2C est qu'elle propose un accompagnement individualisé au plus près des besoins de chaque stagiaire. « Au départ j’étais réticent à intégrer une E2C parce que je pensais que l’ambiance y était trop stricte » se souvient Léo. « Mais quand j’ai commencé mon accompagnement, j’ai tout de suite aimé parce qu'il y a une vraie bienveillance des formateurs dans leur façon de parler, dans leurs conseils. Ils cherchent des solutions pour nous faire avancer et sont dans le dialogue permanent ce qui est très important ».

Très réservée et timide, Ami Louise a gagné en confiance en elle. « C’était la première fois que je venais en France. J’allais devoir me confronter aux autres et à la culture que je ne connaissais pas. A l'E2C les formateurs avaient confiance en moi. Ils m'ont donné la force de m'ouvrir ».

Se projeter dans l'avenir grâce à l'E2C

A l’issue de toutes ces expériences, le patron de la boulangerie a proposé un CAP en contrat d’apprentissage à Léo. « Je l'ai validé et aujourd’hui je prépare un bac pro en apprentissage dans la même entreprise. Demain je ne sais pas encore ce que je ferai : soit j’essaierai d’obtenir un CDI dans mon secteur, soit je continuerai mes études en BTS ».

Ami Louise a multiplié les candidatures dans des crèches. La jeune femme aimerait continuer en CAP "petite enfance". « Pour le moment j'ai reçu une réponse positive où on m'a même proposé un CDI ! Mais j'aimerais d'abord passer mon diplôme ».

Mickaël souhaite également poursuivre ses études dans le secteur de la métallerie. « Après l'E2C, j'aimerais intégrer les compagnons du devoir. Je commence déjà à rechercher un patron pour mon alternance ».

Marine Ilario © CIDJ
Article mis à jour le 25-02-2021 / créé le 25-02-2021