Chef, oui, chef ! JDC 2025 : une expérience plus militaire pour préparer les jeunes à la défense
En bref
- Chaque année, près de 800 000 jeunes entre 16 et 25 ans sont appelés à participer à la Journée défense et citoyenneté (JCD).
- Le nouveau format inclut des ateliers pratiques, un forum des métiers et… une ration militaire.
- Sa généralisation en métropole est en cours depuis septembre 2025.
Une immersion complète dans le monde militaire
Créée en 1997 pour remplacer le service militaire obligatoire, la Journée défense et citoyenneté (JDC) va progressivement changer de format. Cet événement, conçu pour sensibiliser les jeunes aux valeurs de citoyenneté et à la défense nationale, intègre désormais certains codes militaires.
Finie la demi-journée en vigueur depuis le 1er août 2024 ! La JDC s’étend désormais sur sept heures et commence par une cérémonie solennelle comprenant la levée du drapeau, le chant de la Marseillaise et la lecture des droits et devoirs du citoyen. Suivent des ateliers pratiques, comme le tir laser, des jeux de simulation tactique ou encore une immersion en réalité virtuelle lors d’un entrainement ou d’une opération militaire. Un forum des métiers de la défense permet également de découvrir les différentes carrières civiles et militaires au sein de la défense.
Même le déjeuner se fait au pas puisqu’il est composé d’une ration militaire. Lors de cette journée, les jeunes passent également des tests de français et peuvent bénéficier d’un accompagnement dans leurs démarches administratives. En fin de journée, un Bleuet de France leur est remis, comme symbole de « solidarité avec les anciens combattants ».
Focus
La JDC : une étape obligatoire pour les jeunes Français
Entre leur 16e et 18e anniversaire, les jeunes reçoivent une convocation indiquant la date et le lieu de leur participation, qui se déroule près de leur domicile. En cas d’indisponibilité, une demande de changement doit être faite dans les 15 jours suivant la réception de la convocation. Pour les jeunes vivant à l’étranger, la convocation est envoyée 3 mois à l’avance et toute impossibilité doit être signalée au consulat ou à l’ambassade. Peuvent être exemptés, les jeunes titulaires d’une carte de mobilité inclusion mention « invalidité » ou d’une carte d’invalidité, ainsi que ceux en situation de handicap, sur présentation d’un certificat médical justifiant de leur incapacité à participer à la JDC.
Une généralisation progressive
Le nouveau format de la JDC est entré en vigueur en métropole en septembre et s’étendra aux territoires ultramarins en janvier 2026. Une application dédiée, DEFENSE+, vient compléter le dispositif : elle propose des contenus pédagogiques, des informations pratiques ainsi que des offres de stages, d’alternance et d’engagements au sein des armées et de leurs partenaires institutionnels.
Derrière cette refonte, l’ambition est claire : moderniser la JDC et renforcer le lien entre jeunesse et défense nationale. Une dynamique déjà amorcée avec le service national universel (SNU) et les nombreuses campagnes de recrutement ciblées. Le contexte semble favorable : selon une étude d’avril 2024, conduite par la sociologue Anne Muxel pour le compte de deux organismes rattachés au ministère des Armées, les jeunes (alors interrogés en 2023) expriment une forme de réceptivité à l’idée d’engagement et même à un retour éventuel du service militaire pour une majorité (62%).
Pour l’heure, ce sont près de 8 000 sessions de JDC nouvelle génération qui sont prévues en 2026, chacune rassemblant environ 100 jeunes. Pour assurer ce déploiement, le recrutement de 1 000 réservistes est programmé d’ici à 2028. Ce qui ne change pas, en revanche, c’est le fait que la JDC reste obligatoire : elle est indispensable pour s’inscrire au baccalauréat, au permis de conduire ou aux concours de la fonction publique. Passer à côté n’est donc pas une option.
Focus
La fin du SNU
Le gouvernement a annoncé la « mise en extinction » du Service national universel (SNU), avec la suppression de la délégation générale chargée du dispositif prévue au 1er janvier 2026. Créé en 2019, ce dispositif ne sera finalement pas généralisé et devrait être remplacé par un « parcours d’engagement citoyen » et la création prochaine d’un service militaire volontaire.