Conseils Comment briller au Grand oral du Baccalauréat ? Méthode et astuces de prof

Perrine Basset Fériot
Publié le 27-05-2025

En bref

  • À un mois du lancement du Grand oral, qui aura lieu entre le 23 juin et le 2 juillet, les élèves finalisent leur présentation.
  • Inaugurée en 2021, cette épreuve du baccalauréat a pour particularité de pouvoir intégrer les enseignements de spécialité du candidat dans le choix du sujet.
  • Mathias Burgé, professeur d'histoire-géographie, géopolitique et sciences politiques au lycée Rabelais (Meudon), dévoile ses conseils pour la dernière ligne droite.
Pour le Grand oral, le lycéen passe devant deux jurés.
Lors du Grand oral, le lycéen doit tenir 10 minutes de présentation. Crédit : Canva - CIDJ
Chaque année des lycéens s'exercent à l'art de l'éloquence. Reportage. Crédit : Perrine Basset Fériot - CIDJ

Combien de temps faut-il s'y prendre à l'avance ?

Dans l’idéal, je conseille à mes élèves de s’y prendre dès l'année de première ! Il n’est pas tant question de travailler sur le fond, car les sujets sont liés au programme de la classe de terminale, mais plutôt sur la forme. Par exemple, je leur propose de s’entraîner pendant les cours d’enseignement moral et civique (EMC), avec des analyses de discours et des présentations orales des uns et des autres. On établit ensemble une liste de critères de ce qu’il faut faire et ne pas faire, on analyse les gestes parasites… C’est grâce à cet entraînement qu’ils acquièrent une aisance à l’oral. Quant au choix des deux sujets, les vacances de printemps sont le moment idéal pour définir une problématique et un plan. Même si les élèves ont tendance à être davantage absorbés par les révisions des épreuves écrites, qui ont aussi lieu au mois de juin.

Dans le cadre du Grand oral, le candidat doit présenter deux sujets liés à ses enseignements de spécialité. Il a la possibilité de cibler une discipline, ou de combiner les deux au sein d’un même sujet. Mais réussir un oral sur une thématique purement scientifique, comme les mathématiques ou la physique, peut être compliqué. On encourage alors les lycéens à coupler leur sujet à une autre matière. Cette épreuve repose sur des codes littéraires durant laquelle l’élève doit formuler une problématique, établir un plan, comme dans une dissertation. Allier les maths à l’histoire ou aux SES simplifie les sujets. Je me souviens d’un élève qui s’est demandé comment les mathématiques pouvaient prédire l’issue d’une bataille, sur le modèle de Lanchester, et d’un autre qui travaillait sur la manière dont les mathématiques ont permis de décrypter le code Enigma, qui servait aux Allemands pendant la Seconde Guerre mondiale. À l’inverse, une lycéenne souhaitait travailler sur l’influence des sports automobiles en Australie, mais le sujet s’éloigne trop du programme d'histoire-géographie, géopolitique et sciences politiques (HGGSP). En tant que professeurs, nous conseillons les élèves, mais ils restent maîtres de leur choix final.

Une fois que le jury a fait son choix entre les deux sujets proposés, l’élève dispose de 20 minutes pour préparer sa présentation. Ce temps est très important pour la suite : c’est le moment de griffonner ses notes, son plan, quelques mots d’introduction ou de conclusion... Selon la matière, il est possible de rédiger une citation importante ou un calcul, pour ne pas oublier de le mentionner lors de l’oral. En cas de stress, je propose aux jeunes d’écrire le début de leur introduction. Les premières minutes de l’examen peuvent être impressionnantes, et avoir un texte sous les yeux rassure. Une fois l’oral commencé, l’angoisse s’envole !

Pour cela, il n’y a qu’une seule solution : l’entraînement ! Le lycéen dispose de dix minutes pour faire sa présentation. Pour tenir ce timing, il faut s’être entraîné auparavant et savoir combien de temps dure chaque partie. Je dis à mes élèves de passer environ 1’30 minute sur l’introduction, puis 2 à 3 minutes sur chaque partie pour enfin terminer avec 30 secondes de conclusion. Lors du temps préparatoire, il ne faut pas hésiter à écrire ces indications à côté du plan. Avoir une montre ou un chronomètre permet de savoir si on va trop vite, ou pas assez. Mais oubliez le téléphone comme minuteur, il sera interdit !

Dans la notation, la forme compte plus que le fond ! Un discours bien prononcé sera valorisé. Il faut particulièrement faire attention à sa première et sa dernière phrase, pour donner une bonne impression aux correcteurs. Par exemple, ne pas dire « Je vais vous parler de… » mais attaquer directement avec une citation. De la même manière, la conclusion doit se terminer avec une phrase d’ouverture, et non un « J’ai terminé ». Tout au long de l’oral, l’élève doit réussir à se détacher de ses notes et ne pas réciter du par cœur. Il ne faut pas oublier que le jury est composé d’un professeur référent d’une des matières et d’un autre professeur, dit « naïf », qui n’y connait rien. Le lycéen doit faire un effort de pédagogie pour rendre son sujet compréhensible. Enfin, les dix dernières minutes sont consacrées aux questions. La plupart du temps, le jury interroge le candidat sur le choix de son sujet et sur les sources utilisées. Il faut avoir en tête trois ou quatre références, pour montrer que l’on a bien travaillé le sujet… Et que ce n’était pas un simple copier-coller d’une IA !

Nous rencontrer Nous rencontrer

Le réseau Info jeunes est accessible à tous les publics (collégiens, lycéens, étudiants, salariés, demandeurs d'emploi...) mais aussi à leurs parents, à leurs enseignants et à tous les travailleurs sociaux. L'accès est libre et gratuit.