Paramédical : des métiers en mode libéral

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Paramédical : des métiers en mode libéral

Kiné, orthophoniste, pédicure-podologue, psychomotricien… Les  métiers du paramédical s'exercent souvent en libéral. Environ 75% des professionnels de ce secteur ont fait le choix d'être leur propre patron, après avoir démarré comme assistant-collaborateur ou remplaçant. Zoom sur ces différents statuts avec Émilie Le Pennec, toute jeune kiné de 25 ans.

Où peut-on travailler après des études de kiné ?

Un jeune kiné peut travailler en tant que salarié dans un hôpital, une maison de retraite ou un centre de rééducation. Mais la plupart débutent en libéral comme remplaçant dans un cabinet. La suite logique est de devenir assistant-collaborateur d'un kiné, puis de monter son propre cabinet.

Quelles différences entre remplaçant et assistant-collaborateur ?

Les deux statut sont en libéral mais très différents.
Le remplaçant travaille ponctuellement dans différents cabinets pour remplacer un kiné en vacances ou en congé maladie. Il n'a pas de carte professionnelle, puisqu'il utilise celle du kiné qu'il remplace. Il est payé en fonction du nombre de patients qu'il reçoit et reverse une commission de 25 à 40% au cabinet dans lequel il travaille.

L'assistant-collaborateur, lui, travaille toute l'année chez un kiné qui met à disposition les locaux, paye les charges et gère le matériel. Il lui permet surtout de bénéficier de sa patientèle. En contrepartie, l'assistant lui reverse une commission de 25 à 40% sur ses honoraires. L'assistant est néanmoins un travailleur indépendant : il choisit ses horaires, prend des vacances quand il le souhaite, possède une carte professionnelle et paye ses charges (URSAFF, impôts).

Quels sont les avantages du statut de remplaçant ?

Pour débuter, c'est une bonne solution. Tout d'abord, le remplaçant n'a pas besoin d'obtenir de carte professionnelle, ce qui lui évite dans un premier temps les démarches auprès de la Sécurité sociale et du conseil de l'ordre. C'est aussi plus simple au niveau comptable car les honoraires sont payés au titulaire du cabinet qui les reverse ensuite au remplaçant. Ses dépenses sont donc limitées aux frais de véhicules, charges sociales personnelles, téléphone, contribution économique territoriale (qui remplace la taxe professionnelle)… C'est aussi un excellent moyen d'acquérir une expérience variée dans différents cabinets. Enfin, ce statut offre une grande liberté : le remplaçant travaille quand il veut et sur la durée qui lui convient.

Pourquoi devenir assistant-collaborateur ?

Le statut de remplaçant reste précaire, il n'est donc pas rare qu'il veuille devenir assistant. En ce qui me concerne, j'apprécie cette stabilité. J'ai ma place dans le cabinet et aussi une grande liberté, car j'exerce mon activité de kiné pour mon propre compte. J'apprécie de pouvoir suivre mes patients sur plusieurs mois, ce que ne peut pas faire un remplaçant. Devenir assistant est également une expérience très formatrice pour ensuite monter son propre cabinet.

Quels sont les salaires en libéral ?

Un kiné en libéral gagne plus qu'un kiné salarié qui, lui, gagne entre 1 500 et 2 500 € net selon son ancienneté (le revenu moyen net d'un kiné libéral en 2010 était estimé à 3 500 €, NDLR). Mais, en libéral, nous travaillons souvent plus, nous n'avons ni RTT ni congés payés, contrairement aux salariés. Et si le cabinet ne marche pas, nous ne touchons pas le chômage ! Heureusement, il y a toujours du travail dans ce secteur.

Valérie François © CIDJ
Article mis à jour le 21/05/2018 / créé le 30-09-2013