Voyage studieux Six mois en Erasmus : « J'ai 16 colocs pour apprendre l'anglais ! »
En bref
- Quitter son village de 600 habitants ou sa station de ski pour l’étranger, c’est le pari de Robin et Billy, deux étudiants partis en Erasmus.
- À 19 ou 23 ans, ils ont choisi de sauter le pas : l’un commence un stage de cuisine en Italie, l’autre termine son cursus d’ingénieur en Norvège.
- Pendant ces six mois à l’étranger, l’étudiant et l’apprenti espèrent autant progresser en langue que multiplier les rencontres.
Du village à la capitale : les défis des étudiants Erasmus
« Ce n’était pas forcément un rêve de travailler à l’étranger, mais une opportunité que je n’ai pas pu refuser. » Avant ce mois de septembre, Robin Lanoë, 19 ans, n’avait jamais mis les pieds en Italie. Son brevet professionnel (BP) de cuisine en poche, le jeune mayennais décide alors de saisir l’occasion qui se présente à lui : partir six mois en stage à l’étranger. Un défi de taille : l’apprenti ne connaît que « les bases » de l’italien, dont il apprend le vocabulaire sur des applications, et quitte sa petite commune de 600 habitants pour s’installer à Rome, capitale environ 4 000 fois plus peuplée.
De son côté, Billy Villeroy a choisi de se réfugier à l’autre bout de l’Europe : « Je fuis la chaleur ! », plaisante-t-il. L’étudiant en 5ᵉ année d’ingénieur à l’INSA Lyon a jeté son dévolu sur la Norvège, pour y passer sa dernière année d’études. Un choix reflétant son parcours de vie : « J’ai grandi à La Plagne Tarentaise (73), une station de ski. J’avais envie de retrouver des paysages blancs et la sensation d’apaisement que j’avais perdue pendant mes études à Lyon. » Billy découvre la Scandinavie en 2023 lors d’un roadtrip avec ses parents. Un coup de cœur : « J’étudie à Trondheim, c’est une grande ville norvégienne, mais qui garde des allures de village. » Depuis son arrivée fin août, l’appréhension a laissé place à l’excitation de commencer une nouvelle vie.
Préparer ses bagages et son budget : le coût de la vie en Erasmus
Avant de partir, les jeunes ont dû préparer leurs bagages. Un casse-tête plus ou moins compliqué, selon les profils. Si Robin s’y est pris « la veille », les listes de Billy étaient prêtes plusieurs jours à l’avance : « Je ne savais pas quel type de vêtements emmener : la Norvège oscille entre 20° en août et 0° en octobre. » S’ajoutent à cela ses nombreuses paires de chaussures, « en pointure 45 ! », que l’athlète de haut niveau balade partout.
« En France, mes études étaient adaptées à mes séances d’athlétisme. Ce n’est plus le cas ici, mais j’ai trouvé un stade pour continuer mes entraînements ! »
À chacun son pays, à chacun son mode de transport. Robin a opté pour l’avion, Billy a préféré le train. Conscience écolo ? « C’est le cas pour Théo –un ami avec qui il est parti en Erasmus-, mais en ce qui me concerne, c'était davantage pour prendre le temps de voyager. » Le duo de copains a traversé l’Europe avant d’atteindre leur destination. Économiquement parlant, Robin et Billy se sont reposés sur leurs bourses Erasmus, qui couvrent en moyenne leurs loyers. L’apprenti cuisinier n’est pas rémunéré –la bourse fait office de salaire-, mais il touche l'allocation chômage de France Travail. L’ingénieur s’aide, quant à lui, de sa bourse régionale et de ses économies pour faire face au coût de la vie, environ 20% plus cher qu’en France. « Ici, le brie coûte 10 euros ! »
L'immersion linguistique et les rencontres : réussir son stage et ses études Erasmus
Dès leurs premiers jours sur place, les deux expatriés ont été confrontés à la barrière de la langue. Le nouveau patron de Robin lui a fait visiter son lieu de travail, « Le Carré Français » : « J’ai toujours travaillé dans des petits restaurants où on était 3-4. Ici, il y a 11 salariés, ce qui ajoute de la pression en plus des difficultés de compréhension. » L’apprenti peut cependant compter sur deux de ses collègues qui parlent couramment français.
En Norvège, Billy découvre ses nouveaux cours de data, de neurosciences... et ses lacunes en anglais. Il le comprend mieux qu’il ne le parle ! En colocation avec d’autres Erasmus, dont des Belges, Néerlandais, Italiens, Finlandais, le jeune de 23 ans espère rapidement progresser. « J’ai la chance d’avoir 16 colocs pour apprendre l’anglais ! » Vivre en communauté ne lui fait pas peur, et il a déjà prévu un voyage avec eux aux îles Lofoten. Pour celui qui rêve d’aventures et d’aurores boréales, cette expérience Erasmus va lui permettre de « revenir avec un œil nouveau », fort de nouvelles rencontres. Pour Robin, ce stage rime avec accumulation d’expériences. Rome lui ouvre de nouvelles portes : celles de la cuisine comme de la culture.