Travailleur indépendant Quel statut choisir pour devenir freelance en 2025 : guide complet pour travailler à son compte
En bref
- Le mot « freelance » est souvent utilisé pour désigner une personne qui travaille à son compte, en dehors du salariat classique.
- On l’entend partout : dans les annonces de mission, sur les réseaux sociaux ou dans les conversations entre jeunes actifs. Mais attention, freelance n’est pas un statut juridique.
- Dans cet article, découvrez quel est le cadre le plus adapté à votre projet et les démarches à accomplir pour vous lancer en tant que freelance.
Micro-entreprise, EI, portage salarial… Quels statuts choisir pour devenir freelance ?
Plusieurs options s’offrent à vous pour vous lancer. La micro-entreprise (anciennement appelée auto-entreprise) est souvent la solution la plus simple pour démarrer. Elle permet de commencer rapidement, avec des démarches allégées et un régime fiscal avantageux. Vous ne payez des cotisations sociales que si vous avez des revenus, et vous pouvez gérer votre activité vous-même, sans comptable. Néanmoins, il y a des limites : les plafonds de chiffre d’affaires sont assez bas, vous ne pouvez pas déduire vos frais professionnels, et vous êtes imposé sur votre chiffre d’affaires brut, pas sur vos bénéfices. Et la micro-entreprise étant une forme simplifiée d’entreprise individuelle, elle est soumise à des seuils de chiffre d’affaires (en 2024 : 77 700 € pour les prestations de services, 188 700 € pour les activités commerciales). S’il n’est pas possible de déduire ses charges réelles, un abattement forfaitaire est appliqué pour le calcul de l’impôt sur le revenu.
Autre possibilité : l’entreprise individuelle (EI). Elle fonctionne un peu comme la micro-entreprise, mais sans les plafonds de chiffre d’affaires ni le régime simplifié. Elle est plus adaptée si vous avez des charges importantes ou si vous prévoyez de développer votre activité. Mais, dans certains cas, vos biens personnels peuvent être engagés en cas de dettes. À noter que 2022, la résidence principale se trouve automatiquement protégée contre les créanciers professionnels, mais pas le reste du patrimoine, sauf déclaration d’insaisissabilité supplémentaire.
Vous pouvez aussi choisir le portage salarial. C’est un statut hybride : vous êtes autonome dans votre activité, mais salarié d’une entreprise de portage. Elle facture vos clients à votre place, puis vous reverse un salaire. Vous bénéficiez ainsi d’une protection sociale complète (maladie, retraite, chômage), tout en gardant votre liberté. C’est une bonne solution pour tester un projet ou sécuriser ses débuts. En contrepartie, la société de portage prélève une commission, et les charges sociales sont plus élevées que dans d’autres statuts.
Enfin, vous pouvez créer votre propre société, comme une SASU ou une EURL. Cela demande plus de gestion et des démarches plus longues, mais permet de renforcer votre crédibilité, notamment auprès de certains clients. Vous pouvez adapter votre fiscalité, vous verser un salaire ou des dividendes. Mais attention, les obligations comptables sont plus strictes, et vous devrez probablement vous faire accompagner.
Focus
Pigiste, artiste-auteur, intermittent… Quelle différence avec le freelance ?
On confond souvent le statut de freelance avec d’autres formes d’activités : pigiste, artiste-auteur, intermittent du spectacle… Pourtant, ces cadres sont très différents. Le pigiste est salarié, payé à l’article ou à la mission, notamment dans les médias. Il signe généralement un contrat de travail à durée déterminée pour chaque collaboration. L’artiste-auteur (illustrateur, écrivain, photographe…) a un statut spécifique, ni salarié ni travailleur indépendant. Il relève d’un régime social distinct et cotise à des régimes particuliers. Quant à l’intermittent du spectacle, il enchaîne des contrats courts (CDD d’usage, cachets) et peut bénéficier d’un régime d’assurance chômage spécifique, selon les heures travaillées. Ces statuts ne sont pas incompatibles avec une activité freelance, mais ils ne la remplacent pas. Avant de vous lancer, assurez-vous de bien identifier votre situation.
Quel statut freelance pour garder sa protection sociale (maladie, chômage, RSA) ?
Être freelance ne veut pas dire être sans protection : vos droits dépendent du statut choisi. Si vous êtes en micro-entreprise ou en entreprise individuelle, vous cotisez à l’Urssaf : cela vous ouvre des droits à l’assurance maladie, à la retraite de base et à d’autres prestations. Mais vous ne cotisez pas automatiquement au chômage, sauf si vous êtes en portage salarial, ou si vous avez aussi un emploi salarié à côté.
Car oui, il est possible de cumuler un job salarié et une activité freelance, à condition que votre temps de travail reste légal et que votre employeur soit d’accord. Cela peut être un bon moyen de sécuriser vos revenus au début. Attention à bien lire les conditions de votre contrat de travail qui peut contenir une clause d’exclusivité ou de non-concurrence qui interdirait une autre activité.
Si vous êtes inscrit à France Travail, vous pouvez parfois conserver une partie de vos allocations chômage tout en lançant votre activité. Il existe deux aides possibles : le maintien partiel de l’ARE (vos droits sont recalculés selon vos revenus d’indépendant) ou l’Arce, qui permet de toucher une partie de vos allocations sous forme de capital.
Enfin, si vos revenus sont faibles ou irréguliers, vous pouvez demander la prime d’activité ou le RSA. Ces aides restent accessibles aux indépendants, et leur montant dépend du chiffre d’affaires que vous déclarez tous les trimestres. Il est donc important de suivre de près vos rentrées d’argent.
Comment créer son statut freelance : les démarches à suivre en 2025
Vous avez choisi le statut qui vous convient ? Il ne reste plus qu’à vous lancer !
Si vous optez pour la micro-entreprise, vous pouvez vous inscrire gratuitement sur le portail officiel de l’INPI. Vous devrez fournir une pièce d’identité, remplir un formulaire avec les infos sur votre activité, et choisir votre régime fiscal (en général, le régime micro-fiscal classique). Une fois votre inscription validée, vous recevrez votre numéro SIRET dans une à deux semaines. Vous pourrez alors créer votre compte sur le site de l’Urssaf et commencer à travailler en tant que freelance.
Si vous passez par le portage salarial, les démarches sont encore plus simples : vous signez un contrat avec une société de portage, trouvez une mission… et c’est parti.
En choisissant une EI, une SASU ou une EURL, les démarches sont plus complexes : rédaction de statuts, ouverture d’un compte bancaire professionnel, dépôt de capital, immatriculation auprès du greffe… Il vaut mieux, dans ce cas, se faire accompagner par un expert-comptable ou un service spécialisé pour éviter les erreurs.
Travailler en freelance peut rimer avec liberté, autonomie et diversité dans les missions. Mais pour que ça se passe bien, il est essentiel de poser les bonnes bases dès le départ. Choisir le bon statut, comprendre ses droits et bien gérer ses démarches, c’est se donner toutes les chances de réussir… en toute légalité.
Focus
Freelance : les bons réflexes avant d’accepter une mission
Avant de dire oui à une mission, prenez le temps de vérifier ce qu’on vous propose. Même si ce n’est pas un vrai contrat, formalisez un accord écrit pour éviter les malentendus. Lisez bien les missions attendues : sont-elles claires ? Le tarif est-il défini (à l’heure, au forfait, au mot) ? Les délais sont-ils raisonnables ? Que se passe-t-il en cas de retard ? Si vous créez du contenu (texte, design, vidéo) vérifiez ce qui est prévu sur l’utilisation de vos créations. Qui les exploitera ? Pendant combien de temps ? Regardez aussi les conditions de paiement : délai, acompte, pénalités en cas de retard… Évitez les clauses floues ou abusives, comme une exclusivité illimitée. Et si vous avez un doute, n’hésitez pas à demander conseil à un juriste, un syndicat ou un service d’accompagnement. Il vaut mieux prévenir qu’avoir des problèmes ensuite.