Trouver un emploi à l'étranger : adaptez votre candidature pour postuler

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Trouver un emploi à l'étranger : adaptez votre candidature pour postuler

Olivier Briard, consultant en matière d’emploi à l’étranger au ministère des Affaires étrangères et du Développement internationnal (MAEDI), vous conseille dans votre recherche d’emploi. Interview.

Faut-il se rendre dans le pays pour réussir sa recherche ?

Si vous souhaitez travailler dans l’Union européenne, mieux vaut effectuer votre recherche sur place : vous pourrez plus facilement vous renseigner sur le marché du travail et passer des entretiens d’embauche. Mais c’est impossible en dehors de l’Union européenne, puisque dans ce cas le visa de résident et le permis de travail ne sont accordés que si vous bénéficiez déjà d’une promesse d’embauche.

Est-il facile de chercher un emploi à distance hors UE ?

Bien que plus difficiles, les recherches de l’extérieur sont loin d’être impossibles, puisque entre 60 et 70 % d’entre elles aboutissent. L’essentiel est d’organiser votre démarche, de développer votre réseau (filiale étrangère de votre entreprise, réseau universitaire…) et de vous renseigner sur les habitudes, les méthodes d’embauche du pays (en Espagne, par exemple, évitez les candidatures spontanées) et sur son marché du travail (secteurs porteurs, profils recherchés…).

Vos conseils pour rédiger un CV destiné à un employeur anglo-saxon ?

Pour les États-Unis, le Canada et l’Australie, vous ne devez jamais joindre de photographie à votre CV, ni fournir votre statut civil et votre origine ethnique – à l’exception du Royaume-Uni, où ces informations peuvent vous être demandées. Vous devez présenter vos diplômes sans donner les équivalences, mais en expliquant votre niveau, votre domaine d’études et votre programme complet. Et n’oubliez pas de toujours indiquer le site de votre établissement.

Faut-il indiquer dans son CV tous les jobs et stages effectués ?

A priori, la réponse est oui pour les pays anglo-saxons car l’une des qualités les plus recherchées est l’adaptabilité. À la différence des recruteurs français, qui recherchent généralement des spécialistes et assimilent souvent la polyvalence à de l’instabilité, les recruteurs anglo-saxons privilégient les profils polyvalents et adaptables. Ils prévoient que le candidat évoluera dans l’entreprise et ne veulent donc se fermer aucune porte.

Dans une lettre de motivation, faut-il mettre en avant le fait qu’on est étranger ?

En effet, il est judicieux de rédiger un paragraphe consacré à votre motivation et à votre envie de travailler dans le pays en tant qu’étranger. Mais il faut présenter des arguments positifs (langue, culture, méthodes de travail…), et surtout pas synonymes d’une fuite en avant (chômage en France…). L’objectif est de créer un lien avec l’employeur étranger et de le rassurer, car beaucoup d’expatriés ne s’acclimatent pas et reviennent très vite en France.

Quels sont les pièges à éviter lors de l’entretien d’embauche ?

Évitez le doute, le manque de clarté, les informations abstraites… Par exemple, évitez de dire que vous “possédez de l’expérience” sans donner aucun chiffrage. Pour le reste, c’est au cas par cas, selon les pays et le secteur d’activité. Mais, d’une façon générale, n’utilisez jamais de verbes au conditionnel, employez plutôt le futur, et soyez concret et technique, surtout dans les pays anglo-saxons, où la culture professionnelle est celle du résultat et où les compétences priment sur le reste.

Propos recueillis en 2011.

Laura El Feky © CIDJ
Article mis à jour le 21/05/2018 / créé le 01-12-2011