Artificier : un métier et une formation axée sur la sécurité

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Artificier - un métier et une formation axée sur la sécurité

Pour devenir un créateur de feu d’artifice, le certificat C4T2 est indispensable. Formation courte ouverte à tous les profils, elle met l’accent sur l’importance du risque zéro

L’artificier conçoit et tire les feux d’artifice commandés à l’occasion de différents événements : célébrations, fêtes privées, commémorations, … Véritable artiste il compose le spectacle. Parce qu’il utilise des matières explosives, l’artificier doit suivre une formation spécifique pour savoir pallier les risques et les situations imprévues.

Une formation ouverte à tous ?

La formation n’impose aucun niveau de diplôme spécifique. Seul prérequis ? Avoir plus de 18 ans. « Que l’on soit matheux, scientifique, littéraires ou même pompier on peut être intéressé par cette formation » explique Bertrand Julhès, président et artificier de la société de pyrotechnie Fêtes et feux.

Malgré l’absence de prérequis, posséder plusieurs expériences sur des chantiers peut être un plus pour réussir la formation. « Avant de se lancer dans cette formation, il faut prendre les devants et contacter une société de pyrotechnie pour assister à des chantiers » explique Bertrand Julhès. « Au départ vous ne serez que de simples observateurs. Mais au fil des chantiers on peut vous montrer les gestes simples comme la manipulation des canons ». Après avoir assisté et peut être participé à plusieurs chantiers, vous pouvez vous lancer dans la formation. « Ces expériences permettent aussi de voir si vous êtes capable de vous intégrer à une équipe, une qualité essentielle dans ce métier » indique Bertrand Julhès.

La priorité donnée à la sécurité

La formation prépare au certificat C4T2 nécessaire à la pratique du métier d’artificier depuis 2010. Vous pouvez vous former au niveau 1 ou au niveau 2. Dans le premier cas vous serez restreint pour l’utilisation de certains produits.

La formation pour le certificat niveau 1 et niveau 2 dure 5 jours et se compose de cours théoriques (connaître la législation en vigueur, les démarches administratives nécessaires, connaître les produits utilisés, gérer l’organisation d’un tir connaître les règles de sécurité, …) et pratiques (essais pyrotechniques, tirs d’un feu de nuit ou encore réaliser les artifices d’une scène, …). « Dans notre cahier des charges nous mettons l’accent sur la sécurité » explique Bertrand Julhès. « Car il faut bien avoir en tête que quelle que soit la beauté du spectacle, on ne doit absolument pas mettre en danger le public ».

A l’issue de la formation, un test est organisé. « Il s’agit d’un QCM où les questions relatives à la sécurité sont éliminatoires », indique Bertrand Julhès.

Artificier : gérer les imprévus

L’un des objectifs de la formation est d’être capable de gérer des situations imprévues. « C’est par exemple le cas lorsqu’il y a du mauvais temps » explique Bertrand Julhès. « Lorsqu’il y a de l’orage ou du vent qui peut mettre en danger l’équipe ou le public ». Mais il s’agit aussi de pannes qui peuvent survenir avant le tir ou pendant. « Il m’est déjà arrivé d’avoir les lignes coupées par des animaux juste avant le tir » se souvient le président de Fêtes et feux. Les produits peuvent être défaillants et exploser au sol et non en l’air, « ce qui risque de couper les lignes pendant le tir et cela implique de les réparer en seulement quelques minutes » indique-t-il.

Le certificat est délivré par la préfecture du département où vous avez passé votre formation. En revanche, ce diplôme vous permet de tirer des feux d’artifice dans toute la France.

Marine Ilario © CIDJ
Article mis à jour le 11/04/2019 / créé le 02-06-2016