Couvreur, Clément a trouvé sa voie chez les Compagnons du Devoir

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Couvreur, Clément a trouvé sa voie chez les Compagnons du Devoir

Clément, 21 ans, a toujours rêvé d'un métier varié qui lui permettrait de se dépenser et de travailler à l'extérieur. Après avoir commencé un BTS CGO (comptabilité et gestion des organisations), c'est finalement chez les Compagnons du Devoir qu'il a trouvé sa voie en devenant couvreur. Témoignage.

“J’ai passé un bac STG (sciences et technologies de la gestion) en 2009 et enchaîné en première année de BTS CGO. Mais à cause de problèmes de santé j’ai dû redoubler. Au fil des semaines, je voyais bien que ces études ne me plaisaient pas. J’avais du mal à rester toute la journée sur une chaise, et j’ai fini par abandonner en cours d’année.”

Le métier de couvreur, c'est exactement ce que je voulais faire

“L’été, pour gagner de l’argent, je travaillais comme déménageur. J’aimais être dehors, faire un travail physique, me dépenser. J’avais envie de voyager, de bouger… J’ai commencé à chercher des informations dans un CFA pour faire un CAP plomberie, pensant pouvoir intégrer ensuite la Marine nationale.

Mon père m’a alors conseillé de me renseigner également chez les Compagnons du Devoir. J’ai rencontré le prévôt* de Tours, qui m’a présenté les différents métiers. Finalement, je me suis rendu compte que couvreur correspondait parfaitement à mes attentes ! Un métier où l’on travaille dehors par tous les temps, sur différents supports et matériaux. C’était exactement ce que je voulais faire !”

Cette première année chez les Compagnons m’a transformé

“En entrant chez les Compagnons, on part pour plusieurs années de formation et un but : faire son tour de France. Avant d’entamer ce fameux tour, j’ai été envoyé à Nantes pour passer mon CAP. Je vivais en communauté dans la Maison des compagnons.

La formation se fait en alternance, 6 semaines en entreprise, 2 semaines dans le CFA des compagnons. Comme j’étais bachelier, j’ai passé mon CAP en un an. Cette année m’a transformé ! Je travaillais le soir, le week-end, j’avais envie de me lever avec plaisir. Mes parents ne me reconnaissaient pas !”

Avant d’entamer son tour de France, il faut être “adopté”

“Notre adoption comme aspirants compagnons marque le début de notre tour de France. Pour être adopté, il faut présenter un travail d’adoption, en général une maquette, qui montre le savoir-faire acquis pendant notre CAP. Il est jugé par le compagnon sédentaire** et les aspirants vivant dans la maison. Chacun donne son avis.

J’ai été adopté un jour de juin. On nous donne une couleur (écharpe) qui varie en fonction du métier et sur laquelle sont frappés des symboles. La couleur des couvreurs est le blanc. On nous donne aussi une canne à laquelle est attachée une cordelette de la même couleur que l'écharpe.

Cette cérémonie d'adoption est symbolique. D'ailleurs, une partie de la cérémonie est secrète, et je ne dévoilerai rien ! Mais, au-delà du symbole, elle marque aussi le début de notre engagement et de la confiance que l’on nous accorde.”

Le tour de France, un formidable apprentissage

“Je viens d’arriver à Toulouse. Le tour de France dure entre 3 et 5 ans. Je vais passer la première année entière dans la même ville, ensuite je changerai tous les 6 mois. C’est un formidable apprentissage qui nous pousse à aller vers l’inconnu.

En travaillant dans différentes régions de France, je vais découvrir de nouvelles techniques, de nouveaux matériaux, apprendre chaque jour de nouvelles choses. C’est passionnant ! Quand je me sentirai plus à l’aise dans mon métier, je partirai certainement à l’étranger.”

 

* Compagnon en fin de tour de France, responsable d’une Maison de compagnons.
** Compagnon qui a terminé son tour de France et s’est fixé en un lieu déterminé.

Valérie François © CIDJ
Article mis à jour le 07/03/2018 / créé le 14-09-2012