Jérémy, 27 ans, comptable reconverti en esthéticien

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Jérémy, 27 ans, comptable reconverti en esthéticien

Jérémy aurait pu devenir comptable. Après un bac pro comptabilité, il travaille quelques années dans le secteur, jusqu'à ce qu'un licenciement économique lui donne l'envie de se reconvertir. Doué pour les massages, passionné par les soins et l’esthétique, il se jette à l’eau et contrarie les idées reçues en préparant un CAP esthétique-cosmétique parfumerie.

“Installez-vous vite, s’il vous plaît… Aujourd’hui, cours de manucure et de modelage des mains”, annonce à ses étudiants Angélique Lagadec, professeur de pratique esthétique à l’école Élysées-Marbeuf, à Paris.

Jérémy allonge Sandrine sur le fauteuil de soin, puis prépare les vernis, le dissolvant, la lime, les cotons… Depuis septembre, Jérémy prépare un CAP esthétique-cosmétique-parfumerie. Un homme en école d'esthétique ? C'est rare, mais cela existe : “Seules quelques écoles privées acceptent les hommes dans ces formations. Les cours se font en binôme, l’un s’exerçant sur l’autre. Alors, pour préserver l’intimité des jeunes filles, les écoles préfèrent souvent ne pas prendre de garçons”, explique Angélique Lagadec.

Le rêve de Jérémy : devenir praticien en spa

À l’adolescence, Jérémy aimait déjà masser sa famille et ses amis, mais il était loin de songer à en faire son métier. Il passe un bac pro comptabilité et trouve un poste d’aide-comptable.

En 2011, il est licencié. “Le déclic ! Je me suis dit que c'était le moment de faire ce qui me plaisait vraiment. Je me suis beaucoup renseigné sur le diplôme qui me formerait le mieux au métier que je vise : praticien en spa. Le CAP esthétique correspond bien à ce que je voulais apprendre, et il me permettra de poursuivre une formation plus spécialisée de praticien spa.

Dans l'entourage de Jérémy, personne n’est surpris, et sa famille le soutient dans sa décision. “Ils sont ravis de me servir de modèles !”

Un garçon dans une classe de filles

Jérémy est accepté à l’école Élysées-Marbeuf, l'un des rares établissements d'esthétique à accepter les garçons.

“Le jour où l’école m’a appelé pour me dire que j’étais pris est l’un de mes plus beaux souvenirs. C'était parti pour une nouvelle vie ! Mais j’avais quand même quelques appréhensions, je me doutais que je serais l’un des rares garçons, voire le seul de ma classe. Comment allait se passer mon intégration en tant qu'homme ?”

Mais l’inquiétude est de courte durée, Jérémy étant parfaitement accepté par les filles de sa classe. “C’est même très agréable d’avoir un garçon dans la classe ! Il apaise les tensions qui se créent parfois dans une classe de filles”, raconte Angélique Lagadec.

Il aimerait monter sa propre entreprise dans quelques années

Quand Jérémy pose délicatement le vernis sur les ongles de Sandrine, son binôme, sa main tremble un peu. “La manucure nécessite une certaine dextérité que je n’ai pas encore acquise… Mais pour les soins, le maquillage ou l'épilation, je m’en sors plutôt bien !”

Jérémy aura son CAP dans un an. Il compte enchaîner sur une formation de praticien en spa et se voit chef de sa propre entreprise dans quelques années…

Regardez le reportage de Jérémy, en CAP esthétique-cosmétique-parfumerie :

Valérie François © CIDJ
Article mis à jour le 15/03/2018 / créé le 19-11-2012