À portée de train Cet été, William, Raphaël et leur bande ont voyagé à travers l'Europe

Laura El Feky
Publié le 19-08-2025

En bref

  • William, Raphaël et leurs amis, tous âgés de 19 ans, se connaissent depuis la 5ᵉ, mais n’avaient encore jamais partagé de vacances tous ensemble.
  • Lauréats du concours DiscoverEU, ils ont gagné des pass Interrail qu'ils ont utilisés cet été.
  • Destination : l’Europe, en train.
William, Raphaël et leurs amis
Cet été, William (au milieu), Raphaël (à droite) et leurs amis ont parcouru une petite dizaine de villes européennes. Crédit : William
William et Raphaël
Amis depuis la 5e, William et Raphaël ont remporté des pass Interrail au concours DiscoverEU Crédit : William
William et ses amis
Pour leurs premières vacances ensemble, deux semaines d'Europe au programme Crédit : William
Les longs trajets en train
Au total, la bande d'amis a passé une soixantaine d'heures dans les trains Crédit : William

Plus libres qu’avec les parents

Voyager en Europe, en sac à dos et billets Interrail en poche, c'est le pari qu'ont relevé Raphaël, William et leurs amis : "on s’est dit que voyager en train, c’était un peu roots et que ça pouvait être sympa, autant pour la découverte que pour l’expérience" explique Raphaël. Pour William, le défi était aussi personnel : "c’est la première fois qu’on voyage seuls, sans nos parents. Partir solo, ça peut faire peur, mais en groupe, on partage les expériences. Et c’est plus facile d’aller vers d’autres voyageurs." Rapidement, un objet s’est imposé : un ballon de foot. Simple, mais efficace. "C'est la meilleure idée qu’on ait eue d'en acheter un. Ça nous a permis de sociabiliser avec beaucoup de monde, de parler avec des locaux" explique William. "On a fait une dizaine de rencontres. On a aussi rencontré d'autres voyageurs Interrail avec qui on a partagé nos expériences, nos galères, nos stratégies". Leur règle d’or : pas de planning serré. "Avec les parents, il y a souvent un programme. Là, on est libres", résume Raphaël. À chacun son rythme, selon ses envies. À Amsterdam, les uns ont choisi le Rijksmuseum, les autres la Johan Cruyff Arena. À Stockholm, certains ont préféré le parc d’attractions. "Ce sont des vacances, on ne va pas se brider," répètent-ils.

Petites tensions et grands moments

Voyager à plusieurs n'a cependant pas toujours été simple. "On s'est embrouillés une fois à propos d'un repas" avoue Raphaël. L'épisode est devenu une anecdote culte du voyage : "on avait acheté 2,4 kilos de pâtes à Budapest pour anticiper les prix plus chers à Vienne. Mais arrivé dans le logement, après 50 minutes de marche pour certains, surprise : pas de plaque de cuisson, seulement une petite bouilloire ! Il a fallu trouver un supermarché pour acheter des nouilles instantanées... sauf qu'après, il nous manquait les couverts. Et là, personne ne voulait se dévouer pour y aller." L'épisode digéré, le groupe a retrouvé sa cohésion. Sur le budget aussi, il a fallu trouver un équilibre ensemble. "Certains avaient travaillé cet été, donc on a essayé de profiter. On ne s'est pas fait de resto tous les jours, mais on s'est fait plaisir", précise William. Pédalo à Prague, thermes à Budapest... des petits extras qui ont marqué le voyage, sans plomber leur budget. Pour l'hébergement, l'option la plus souvent choisie a été l'hôtel ou la location meublée, jugée plus rentable à cinq. Deux nuits seulement ont été passées en auberge de jeunesse, mais partout, l'accueil a été chaleureux. "Même quand on restait entre nous, les gens venaient nous parler. En France, ça arrive moins", observe William. Seule frustration : la vie nocturne. "À Stockholm, on s’est fait refouler des boîtes de nuit. Comme à Copenhague, ils n’acceptent pas les moins de 20 ans. On a tous 19 ans, donc impossible d’entrer" regrette Raphaël qui envisage déjà de repartir l'été prochain, cette fois avec un autre groupe d'amis, "plus noctambules". Sourire en coin, il fait le bilan : "là, on a fait 3 ou 4 sorties bar ou boîte en 14 jours... Avec eux, ce sera sûrement quotidien."

Sept pays et soixante heures de train

De ville en ville, leur périple les a conduits d'Amsterdam à Prague, puis Budapest, Vienne, Hambourg, Copenhague, Stockholm et enfin Berlin, où nous les avons interviewés à distance, la veille de leur retour en France. En deux semaines, ils ont passé près de 60 heures sur les rails. "Au début, on jouait beaucoup à Undercover. Sinon, on sortait les cartes ou on faisait un Make it Meme. Les longs trajets en groupe créent des souvenirs mémorables", raconte William. Les galères ont aussi laissé leur trace. "Entre Vienne et Copenhague, pas de couchettes disponibles. La clim à fond, la lumière allumée, beaucoup de bruit… Impossible de dormir. On essayait de s’allonger où on pouvait, parfois par terre", se souvient-il. Autre mésaventure : "une autre fois, un contrôleur avait fermé un wagon alors que le train était complet. On a passé le trajet assis dans le sas entre deux wagons. Pas agréable sur le moment, mais les galères, c’est ce dont on se souvient le plus". Au fil des rails, ils ont forgé leur propre philosophie de voyage : relativiser et profiter. Leur mantra ? "T’inquiète. Quand il y a un problème, on se dit qu’on verra plus tard", rient-ils.

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