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Actualité Jeux vidéo : les lootboxes de nouveau dans le viseur des associations de consommateurs

Marine Ilario Marine Ilario
Publié le 29-06-2022

En bref

  • Ouvrir des coffrets surprises dans un jeu vidéo contre quelques euros. De plus en plus d’éditeurs de jeux utilisent des lootboxes. Mais pour l’UFC-Que choisir, ces pratiques doivent être davantage encadrées.
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Jeux vidéo : les lootboxes de nouveau dans le viseur des associations de consommateurs Crédit : Ashin K Suresh - Unsplash

Ouvrir des coffres avec l’espoir d’obtenir du contenu premium ou rare pour avancer dans son jeu vidéo favori. Nombre de joueurs s’adonnent à cette pratique avec l’espoir d’obtenir l’objet tant convoité contre quelques euros. Les lootboxes, ces pochettes surprises digitales, font de nouveau l’objet de critiques. L’association UFC-Que choisir ainsi que 19 autres associations de consommateurs européennes, alertaient au début du mois de juin sur ces pratiques jugées « trompeuses ».

Plutôt acceptées dans les jeux vidéo free to Play, c’est-à-dire les applications de jeux gratuites sur mobile, les lootboxes font surtout parler d’elles lorsqu’elles se retrouvent dans des jeux payants. Car en plus de débourser une somme d’argent conséquente pour l’achat d’un jeu vidéo (en moyenne une soixantaine d’euros), les joueurs doivent de nouveau mettre la main au porte-monnaie pour l’achat de lootboxes.

Débloquer un niveau supplémentaire dans un jeu d’aventure, gagner des skins rares pour augmenter le niveau de son personnage, obtenir une voiture plus puissante dans un jeu de courses… Difficile de résister à l’ouverture d’une lootboxe quand on est gamer. Souvent, ces coffrets surprises sont proposés à des petits prix (allant d’1,99 € à 9,99 €) mais leur contenu étant totalement aléatoire il faut parfois en acheter plusieurs avant d’obtenir l’objet désiré.

C’est notamment ce côté imprévisible qui fait l’objet de critiques. Dès 2017, l’association UFC-Que choisir dénonçait le système des lootboxes dans les jeux vidéo en demandant à ce que « cette pratique soit soumise à la régulation concernant les jeux de hasard : le contenu des lootboxes étant aléatoire, le joueur ne sait pas, au moment de payer, s’il recevra un objet intéressant ou non ». Aux Etats-Unis ce lien entre lootboxes et jeu de hasard a été rejeté car le joueur est assuré d’obtenir quelque chose, même s’il ne sait pas exactement quoi. En Europe, le PEGI (le système d’évaluation européen des jeux vidéo) a donné tout pouvoir aux autorités nationales de contrôle pour évaluer l’existence ou non de ce lien. Depuis 2018, en Belgique et aux Pays-Bas, les lootboxes sont associées à un jeu d’argent et de hasard et sont interdits.

Depuis mai 2020, la présence de lootboxes doit être écrite de manière explicite sur les boîtes de jeux vidéo qui en contiennent ainsi que sur les versions dématérialisées, via la mention "achats intégrés : inclut des contenus aléatoires". Mais hormis cette mention, en France, cette pratique ne fait pas encore l’objet d’une réglementation spécifique.

Un rapport du Conseil norvégien des consommateurs, rendu public le 31 mai dernier, plaide pour une législation européenne claire dans la pratique des lootboxes afin de protéger les consommateurs, notamment mineurs, peu armés face aux risques d’addiction à l’appât du gain.

Ce rapport recommande aussi davantage de transparence dans les achats. De nouvelles pratiques consistent à payer les lootboxes avec de l’argent virtuel utilisable uniquement dans le jeu vidéo. « Mais les éditeurs ne s’embarrassent pas de retranscrire le prix en euros avant l’achat : tout est organisé pour faire oublier au consommateur le prix du contenu qu’il paye » peut-on lire dans le communiqué de l’association UFC-Que choisir.

En 2020, ce type d’achats intégrés dans les jeux vidéo a généré plus de 15 milliards de dollars de chiffre d’affaires.

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