Témoignage J'habite chez une personne âgée : vos témoignages
En bref
- Pas forcément évident de s'imaginer en coloc avec une personne âgée ! Certains sont réticents ou découragés par l'obligation de présence en soirée ou la difficulté de recevoir ses amis. D'autres se laissent tenter, attirés par le caractère humain de l'expérience et les loyers intéressants proposés. Audrey et Antoine sont de ceux-là. Ils vous racontent.
"Depuis septembre, j'habite chez Odette, qui a 86 ans. Je suis loin de mes proches à cause de mes études et c'est une bonne solution pour ne pas vivre seule. Comme ça, je peux papoter", confie Audrey, 18 ans. Comme elle, Antoine a décidé de chercher un logement intergénérationnel. Ils ont tous les deux choisi de s'adresser à des associations spécialisées : Le Parisolidaire Lyon et Nantes'Renoue.
Audrey, 18 ans : "J'habite près de Lyon avec Odette, 86 ans."
Je dois être présente tous les soirs et un week-end sur deux. Le soir, je mange avec Odette, on regarde la télé, on parle de tout et de rien. Pour les médicaments, la cuisine, la douche et le ménage, elle a des aides. Je réchauffe juste ses repas, je fais un peu de vaisselle et je ferme les volets.
Les avantages ?
Sa présence me rassure, ce n’est pas toujours simple de vivre seule. En plus, même si j'habite chez elle, j’ai une grande chambre et une pièce avec un bureau, et j’ai accès à tout le reste de la maison pour seulement 50 € de charges par mois et 300 € environ de frais d’inscription annuels à l’association. C’est vraiment intéressant !
Les inconvénients ?
Je ne peux pas sortir le soir et cela joue forcément sur ma vie sociale. Même si j'explique ma situation et que les gens se montrent généralement compréhensifs, c'est tout de même contraignant.
Des conseils pour ceux qui voudraient sauter le pas ?
Vivre avec une personne âgée est un véritable engagement qu'il ne faut pas prendre à la légère. Il faut se demander si le fait de ne pas pouvoir sortir le soir n'est pas trop contraignant.
Antoine, 20 ans : "J'ai vécu à Nantes avec Marie-Jo, 88 ans."
Mon cas est particulier puisque Marie-Jo a la maladie d’Alzheimer. Comme c'est un peu lourd à gérer, nous étions deux étudiants à vivre avec elle. Cela nous permettait de nous occuper d’elle à tour de rôle et de nous arranger pour nos sorties. J’ai adapté mon rythme de vie au sien : je me levais tôt et déjeunais avec elle. Le soir, je lui préparais son repas et l’aidais à se coucher vers 19h. Je dînais plus tard. J’étais en contact régulier avec sa famille que je pouvais appeler en cas de souci. Et elle avait aussi des aides ménagères pour s’occuper du reste.
Les avantages ?
Je pense avoir beaucoup gagné en autonomie. Vivre avec Marie-Jo m’a aussi permis de changer ma vision des personnes âgées : je les trouve généralement très chaleureuses. Et financièrement, j’ai fait de belles économies : je payais 25 € de charges par mois et environ 200 € annuels pour l’inscription à l’association.
Les inconvénients ?
Dans mon cas, il n’y avait pas vraiment d’inconvénient. J’ai simplement eu besoin d’un temps pour m'adapter au rythme de Marie-Jo, qui se levait généralement à 7h30, même le week-end ! Mais le fait d'être à deux nous laissait davantage de temps libre. Pour celui qui vit seul avec la personne âgée, c'est certainement un peu plus compliqué.
Des conseils pour ceux qui voudraient sauter le pas ?
Je conseille de chercher un logement de ce type à des personnes plutôt autonomes ! Si vous craignez que cette cohabitation soit difficile à gérer, notamment pour votre indépendance et votre intimité, renseignez-vous bien sur les formules existantes. Vous pouvez avoir un logement séparé à côté et vous engager à être seulement présent la nuit… L’an prochain, par exemple, j’aurai mon propre logement dans un immeuble social partagé. Ma mission sera de dynamiser l’espace commun en initiant les personnes âgées à l’utilisation d’internet...
Focus
Si vous souhaitez en savoir plus sur les logements intergénérationnels, contactez votre Crous. Certains, dont le Crous de Poitiers, proposent à leurs étudiants des chambres chez des personnes âgées.
Et si vous n’êtes pas boursier, de nombreuses associations vous permettent aussi d’en bénéficier, notamment Ensemble2Générations. Le réseau Cosi en édite notamment une liste importante.