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Tag-bombing : la nouvelle arme pour épingler les entreprises polluantes

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Tag-bombing : la nouvelle arme numérique pour épingler les polluants

L’inaction climatique des entreprises les plus polluantes vous énerve ? Pire, le greenwashing dont certaines font preuve vous met hors de vous ? Vous pouvez leur faire savoir en les affichant sur leur compte Instagram !

À l’heure où le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) vient de sortir son 6e rapport (le 20 mars 2023), certains persistent dans le déni. De grandes entreprises à l’activité polluante n’agissent pas assez. Ou font semblant d’agir. Pour les mettre face à leurs responsabilités, la dernière tendance, c’est le tag-bombing. Explications.

Interpeller les entreprises qui polluent sans vergogne

Bloquer le périph’ parisien, balancer le contenu d’une boîte de conserve sur une œuvre d’art, faire un concert en haut des cimes… Les militants écologistes ne manquent pas d’idées pour alerter sur le changement climatique et la nécessité d’agir. Si vous ne vous sentez pas d’aller jusque-là, il existe un moyen à la portée de tous ceux inscrits sur les réseaux sociaux : le tag-bombing. Une manière ludique de faire porter le message pour laquelle a opté le média engagé Climax, le 21 mars dernier. TotalEnergies, Lafarge, Michelin, Société Générale, EDF… et d’autres encore ont eu la mauvaise surprise de se faire afficher sur leur compte Instagram.

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Tag-bombing : mode d’emploi

Lauren Boudard, co-fondatrice de Climax en explique le principe sur Radio Nova. Il s’agit de « poster une photo sur votre compte Instagram qui renvoie vers le dernier rapport du Giec et d’identifier sur cette photo les entreprises pollueuses pour pourrir la section Mention de leur compte ». Et voilà le tour est joué ! Pour rendre l’action encore plus percutante visuellement, une photo ne saurait suffire. Climax a vu grand en imposant une mosaïque de 9 photos, soit 9 publications d’un coup. Accompagnées d’un message : « Au fait, vous avez lu la synthèse du rapport du Giec ? ». Effet garanti.

Interpeller les pollueurs sur les réseaux sociaux est une pratique qui éclot depuis quelques années déjà. On parlait alors de « greentrolling » en réaction au « greenwashing » employé par des entreprises. La compagnie pétrolière BP en aurait fait les frais en 2019, lorsque sur son compte Twitter, elle incitait les internautes à calculer leur empreinte carbone. Une activiste américaine, Mary Annaïse Heglar, lui avait retourné son initiative « Et la vôtre, alors ? », relate le média Uskeb&Rika.

Loin d’être l’apanage de l'industrie du pétrole ou de l’énergie, nombre de secteurs y ont recours dans leurs publicités ou leur communication. Une campagne de pub d’une marque de lingerie vantant abusivement un maillot de bain écoresponsable a été épinglée fin 2022 par l’Autorité de régulation professionnelle de la publicité (ARPP)… suite à la plainte d’un particulier. Comme quoi chacun peut agir à son niveau.

Odile Gnanaprégassame © CIDJ
Actu mise à jour le 05-04-2023 / créée le 05-04-2023

Crédit photo : Capture d'écran Instagram - @climax_fanzine