• actualité

Mode : 95% des mannequins ne dépassent pas la taille 36

  • Consommation - Argent
Malgré le décret de 2017, les maisons de luxe continuent de présenter des mannequins très maigres dans leurs défilés.

Le dernier rapport de Vogue Business sur les défilés de la saison printemps-été 2024 tire des conclusions inquiétantes sur la maigreur des mannequins. Parmi toutes les fashion week, une grande majorité (environ 95%) des mannequins ne dépassait pas la taille 36. Les maisons de couture se sont pourtant engagées à concevoir des vêtements plus inclusifs. 

Elle se veut plus inclusive, et pourtant la mode ne trompe personne. Les défilés de cet automne n’en sont que le triste reflet. Qu’ils aient pris place sur le sol américain, à New York, ou en terres européennes, à Paris, Milan et Londres, les défilés n’ont présenté que très peu de mannequins dites "plus-size" cette saison. Le dernier rapport de Vogue Business ne comptabilise que 0,9% d’entre elles.

Une maigreur dans les défilés de mode qui ne reflète pas la société

230 défilés, 9 584 looks, et seulement un infime pourcentage de mannequins "plus size" (à savoir, l’équivalent d’une taille 46 en France). Les tailles au-dessous, du 38 au 42 en France, ne correspondent qu’à 3,9% de l’effectif total. En effet, l'immense majorité des mannequins ne dépassaient pas la taille 36, reflétant une maigreur parfois extrême. Des chiffres très peu représentatifs de la société actuelle, à en croire la dernière campagne de menstruation organisée par l’Institut français du textile et de l’habillement (IFTH). D’après le rapport, plus d’un tiers des femmes en France (37%) portent un 40 ou un 42. À l’inverse, seuls 5% des femmes ont une taille 36 et 9% une 46. Vous voyez le problème?

Des engagements, mais peu de réels changements

Ce n’est pas la première fois que les maisons de grandes coutures sont épinglées sur le sujet. La plupart s’étaient pourtant engagées à modifier leurs fonctionnements. En 2017, la publication d’un nouveau décret obligeait les mannequins à fournir un certificat médical attestant de leur bonne santé. Il a été suivi par la mise en place d’une charte, signée notamment par la maison de luxe LVMH, dans laquelle les marques s’engagent à supprimer de leurs castings la taille 32. Six ans après, les résultats laissent à désirer. Bien que le rapport de Vogue Business souligne l’apport des jeunes designers pour une mode plus inclusive.

Perrine Basset Fériot © CIDJ
Actu mise à jour le 24-10-2023 / créée le 24-10-2023

Crédit photo : Raden Prasetya - Unsplash