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En France, une hausse inédite des températures est à redouter

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En France, une hausse inédite des températures est à redouter

Une équipe de chercheurs projette des hausses spectaculaires des températures en France à l’horizon 2100. Étés caniculaires, sécheresses au long cours, paysage agricole bouleversé. Cette hausse attendue de 3,8 °C ne sera pas sans conséquence.

Quand de nouvelles méthodes de calcul font chauffer les ordinateurs, c’est la planète qui brûle. En effet, par une approche inédite, des chercheurs établissent un bilan alarmiste du climat hexagonal à l’orée 2100. À savoir, une hausse de 3,8 °C de la température moyenne, soit 50 % de plus que les scénarios existants. Et pour en arriver à cette estimation, une équipe du CNRS, de Météo France et du Centre européen de recherche et de formation avancée en calcul scientifique a employé une récente méthodologie, celle exploitée par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). À partir d’un éventail de simulations climatiques, il s’agit, en substance, d’identifier celles qui concordent avec les mesures de température relevées depuis plus d’un siècle. Selon ces spécialistes, c’est la garantie d’établir des projections robustes grâce aux données collectées depuis 1899 par une trentaine de stations météorologiques réparties sur tout notre territoire national.

La pollution liée aux hydrocarbures limite l’augmentation de la température

À partir de cette masse de données, le groupe de travail estime qu’en réalité la température moyenne française actuelle se porte à 1,7 °C de plus que celle calculée pour la période 1900-1930. Là où le GIEC évalue sur la même période, à l’échelle du globe tout en excluant les océans qui se réchauffent moins vite que les continents, une hausse de 1,6 °C. À peu de choses près, le même niveau qu’en France. Bonne nouvelle ? Pas franchement, car les chercheurs ont fait une découverte étonnante : ils ont identifié que les aérosols, ces particules en suspension provenant surtout de la combustion de carburants fossiles (automobile, industrie), empêchaient les rayons solaires de toucher le sol. De quoi refroidir la planète pendant la seconde moitié du XXe siècle ! Or, si les efforts récents de limitations des émissions de CO2 avec notamment le développement de véhicules électriques réduisent les aérosols et donc les risques sanitaires pour les humains, ils entraînent une augmentation en flèche des températures.

Les canicules deviendront monnaie courante

Là où le GIEC dans ses récents rapports a projeté le pire — une planète exploitant sans relâche le gaz, le charbon et évidemment le pétrole — comme le meilleur où la neutralité carbone serait atteinte en 2050, les chercheurs ont préféré une voix intermédiaire. Un monde où nous maintiendrions le niveau actuel d’émissions de carbone, ce qui serait selon eux, le scénario le plus plausible. Et c’est sur cette base qu’ils affirment qu’en 2100, la température moyenne sera plus élevée de 3,8 °C qu’au début du XXe siècle. Et gare aux étés qui seront chauds, très chauds, avec une hausse de +5 °C en moyenne nationale. Sécheresses et pics de chaleur deviendront monnaie courante. De quoi poser de sérieuses questions sur la collecte et l’usage de la plus précieuse des ressources, l’eau. Avec une telle hausse des températures, le paysage agricole sera profondément bouleversé, préviennent les chercheurs. Ils appellent donc à une réelle prise de conscience pour adopter des politiques adéquates. Pour favoriser des mesures locales, ils s’apprêtent à exploiter leur méthode pour simuler l’avenir climatique de toutes les régions hexagonales. On connaît désormais l’échéance, reste à déterminer les plans d’urgence à activer pour freiner les funestes conséquences.

 

Selon cette projection, la hausse des températures en France atteindra 3,8°C d'ici 2100

 

La rédaction © CIDJ
Actu mise à jour le 28-10-2022 / créée le 28-10-2022

Crédit photo : leolintang - iStock