Devenir danseur hip-hop : les conseils des danseurs de la compagnie Käfig

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Devenir danseur hip-hop : les conseils des danseurs de la Compagnie Käfig

Entraînements intensifs, hygiène de vie irréprochable, répétition, spectacles, tournées… Pour devenir danseur hip-hop professionnel, il faut accepter de consacrer une bonne partie de son temps à sa passion. Explications en texte et en vidéo avec les danseurs de la compagnie Käfig lors de la répétition du spectacle Pixel au Centre des bords de Marne (94).

Contrairement à d’autres styles de danse, il n’existe pas d’écoles reconnues dans le domaine du hip-hop. La plupart des danseurs ont appris dans la rue. « D’excellents danseurs sont autodidactes et se sont formés dans la rue. Actuellement, il est question de mettre en place une formation institutionnalisée de danseur hip-hop au conservatoire » précise Marjorie Hannoteaux, l’assistante du chorégraphe Mourad Merzouki de la compagnie Käfig. 

Un rythme soutenu

Ne pas suivre de formation ne veut évidemment pas dire ne rien faire. Pour devenir danseur professionnel, il faut passer du temps à s’entraîner, à répéter, à apprendre de nouvelles techniques, à s’ouvrir à d’autres styles...
Étirements, repos, alimentation, les danseurs mettent en avant l’importance d’avoir une vie saine pour tenir le coup et éviter les blessures d’autant plus que le rythme des tournées est également fatigant.

Intégrer une compagnie

Pour recruter leurs danseurs, les compagnies diffusent des annonces notamment sur les réseaux sociaux. Après les avoir présélectionnés, elles leur font passer des auditions. « Il faut passer un maximum d’auditions. Même si on est recalé au premier tour, ce n’est pas un problème. Un chorégraphe peut avoir une idée de silhouette type à laquelle on ne correspond pas. Ce n’est pas parce que l’on se fera recaler 3, 4 ou même 20 fois que l’on n'arrivera jamais à être danseur. Il faut aller de l’avant ; ne pas baisser les bras », conseille Ludovic Lacroix, danseur interprète dans la compagnie Käfig.

Gagner sa vie

Pour parvenir à vivre de son métier, l’objectif est de parvenir à travailler au moins 507 heures sur 10 mois et demi afin d'obtenir le statut d’intermittent. « On peut très bien gagner sa vie dans ce milieu. Tout dépend avec quelle compagnie on travaille. Il y a des compagnies qui payent mal, d’autres qui payent très bien. Lorsque j’étais en Angleterre, j’étais nourri, logé, je touchais un salaire et un per diem, un défraiement journalier : je gagnais très bien ma vie, même si le statut d’intermittent n’existe pas là-bas. L’intermittence, ça ne dure pas toute la vie, ça dure 10 mois. Après il faut renouveler le statut. Parfois on n’y arrive pas et on perd son intermittence. Mais dans ce milieu, quand on veut trouver du travail, ça peut aller très vite si on a les capacités techniques », résume Sabri Colin Leblata, danseur interprète dans la compagnie Käfig.

La carrière d’un danseur

« Il y a des enfants qui commencent la danse à 4 ans en éveil corporel au conservatoire, d’autres, comme dans cette compagnie, qui ont commencé sur le tard, à 17 ans et qui sont aujourd’hui des danseurs émérites. L’âge de fin de carrière est aussi variable. Un de nos danseurs a 38 ans. Il est toujours très actif et virtuose. Tout dépend de comment on entretient son corps », souligne Marjorie Hannoteaux.

Penser à la reconversion

Parce qu’ils exigent beaucoup de leur corps, les danseurs professionnels ont généralement une carrière plus courte que d’autres  professions. À l’opéra, l’âge de départ à la retraite des danseurs est de 42 ans. Il est donc recommandé de penser à la reconversion assez tôt. « Il y en a qui décident de quitter complètement la danse, d'autres qui gardent un pied dans le milieu et travaillent pour une compagnie, dans l'administration, les relations publiques... Certains deviennent danseur, chorégraphe ou assistant chorégraphe. Personnellement, je préfère ne pas trop y penser pour le moment mais je pense que je ne quitterai pas le milieu artistique... », conclut Sabri Colin. 

La compagnie Käfig actuellement en tournée
Dirigée par Mourad Merzouki, la compagnie Käfig est basée au Centre chorégraphique National de Créteil et du Val-de-Marne. Le spectacle Pixel est actuellement en tournée dans toute la France. Pour connaître les prochaines dates, c'est ici

Isabelle Fagotat © CIDJ
Article mis à jour le 26/02/2018 / créé le 23-10-2015