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Pour la première fois en France, des étudiantes ont accès à des congés menstruels

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Une femme sur deux souffrent de règles douloureuses.

Le 13 septembre dernier, lors de sa conférence de rentrée, l’université d’Angers (49) a annoncé une bonne nouvelle à ses élèves : les étudiantes pourront bénéficier de 10 jours de congés par an en cas de règles douloureuses, sans justificatif nécessaire.

Autrefois taboues, les règles se font petit à petit une place dans le monde universitaire... Il y a deux ans, la ministre de l’Enseignement supérieur Frédérique Vidal mettait en place des distributeurs de protections hygiéniques dans les établissements. En cette rentrée étudiante, c’est le campus d’Angers qui met la barre très haute : depuis cet été, il a été décidé d’introduire 10 jours de congés menstruels par an aux élèves. Avec, comme seul justificatif, une simple déclaration.

La fin des justificatifs médicaux

« Nous sommes la première université en France à proposer une autorisation d’absence spéciale de 10 jours annuels », se réjouit Adrien Maslet, vice-président Étudiant∙es sur le site de l’université. Pour bénéficier de ce congé menstruel, la démarche a été simplifiée : passer par la case « médecin » n’est plus obligatoire, et l’université ne demande qu’une déclaration sur le service de scolarité, via un espace numérique dédié.

Cette décision est justifiée par l’établissement par la pénurie de médecins, et la difficulté à prendre en charge d'importantes douleurs, comme l’endométriose. Les élèves concernées seront d’ailleurs redirigées vers les services de santé universitaire pour être davantage accompagnées.

60% des jeunes femmes souffrent de règles douloureuses

Cette solution a aussi été prise dans l’objectif de réduire les discriminations envers les jeunes femmes : l'étude IFOP « Cachez ce sang que je ne saurai voir », datant de 2021, rapporte qu’une femme sur deux a des règles douloureuses. Les résultats du sondage précisent que « ce taux s’élève à 60% chez les plus jeunes femmes, âgées de 15 à 19 ans, dont 20% déclarant avoir des règles très douloureuses ».

Auparavant, les absences injustifiées en cours pénalisaient les étudiantes dans leurs notes, voire même dans l’attribution de leurs bourses (qui peut être liée au taux de présentéisme). La commission formation et vie universitaire d’Angers est donc allée jusqu’à modifier sa charte des examens, afin d’autoriser les congés menstruels pendant les évaluations. Les personnes concernées bénéficieront de séances de rattrapages.

Si le congé menstruel est récemment entré dans la loi espagnole et qu'il est de plus en plus adopté par les entreprises françaises, reste à voir si d'autres universités suivront l'exemple d'Angers... 

Perrine Basset Fériot © CIDJ
Actu mise à jour le 27-09-2023 / créée le 27-09-2023

Crédit photo : Canva