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Soft Skills : la carte à jouer lors d'un recrutement

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recrutement avec les softskills

Dans le monde du travail, les compétences professionnelles ne suffisent désormais plus. Il devient indispensable de développer ses « soft skills », c’est-à-dire son savoir-être. Une responsable de cabinet de recrutement, une conseillère du CIDJ et un chef d’entreprise vous expliquent pourquoi ils deviennent si importants et comment les développer.

softskillsNathalie Deshayes, présidente du cabinet de recrutement Perfhomme Normandie

Pourquoi les soft skills sont-ils importants ?

Aujourd’hui ce qu’on appelle les « hard skills », c’est-à-dire les compétences professionnelles, évoluent très vite. Il faut s’adapter à la technologie qui change continuellement, au travail en mode projet ou encore au turnover régulier de collègues. Les employeurs demandent donc à leurs salariés de savoir travailler en équipe, d’avoir de bonnes capacités d’adaptation et d’être autonomes. Le savoir-être, également appelé « soft skills », est donc devenu aussi important que le savoir-faire.

 

Comment faites-vous pour repérer ces soft skills ?

Aujourd’hui un excellent CV ne suffit plus. Un chargé de recrutement cherche à identifier ce qui n’est pas écrit. Pour cela, il y a la fameuse question : quelles sont vos qualités et quels sont vos défauts ? On peut la poser de plusieurs façons : si j’interrogeais votre maître de stage, que dirait-il de vous ? Comment vos amis vous décriraient-ils ? Nous utilisons aussi les entretiens situationnels : racontez-moi la fois où vous avez du faire face à telle situation ? Comment réagiriez-vous si vous aviez à résoudre ce problème en l’absence de votre manager ? On peut aussi simuler un entretien téléphonique avec un client. Cela permet de détecter la façon dont réagit une personne face à une situation qui illustre un soft skill recherché. Enfin, les tests de personnalité qui étaient jusqu’alors réservés aux cadres supérieurs sont dorénavant pour tout le monde.

Quels conseils donneriez-vous à des lycéens ou des étudiants qui souhaitent développer leurs soft skills ?

L’école s’est adaptée à cet enjeu. On leur demande de plus en plus de faire des présentations, des travaux de groupe, etc. Pour évaluer vous même vos soft skills, demandez à des personnes de confiance (amis, profs, parents…) ce qu’ils pensent de vous. On peut aussi s’aider entre copains. Chacun écrit sur un morceau de papier les 3 principales qualités des autres ainsi que des axes de progression. Identifier et travailler ses points faibles est aussi important que de connaître et améliorer ses points forts. Pour que cela marche, il faut rester bienveillant. Le but est de se faire progresser mutuellement.


soft skillsValérie Deflandre, conseillère au CIDJ nous parle des soft skills 


Pourquoi les soft skills sont-ils si importants pour les employeurs ?

Les recruteurs se sont rendus compte que les jeunes diplômés recherchent du sens dans leur emploi. Les Ressources Humaines essaient donc de faire valoir leur marque employeur en mettant en avant leurs valeurs. Pour les incarner, il faut trouver les candidats qui ont le bon diplôme et qui sont en phase avec ces valeurs. Les recruteurs ne cherchent plus une tête bien faite mais plutôt une personnalité. Les soft skills vont donc faire la différence, y compris dans les grands groupes.

Comment mettre en avant ses soft skils dans un CV ?

Les soft skills sont le pivot d’un CV. Lorsqu’on n’a pas d’expérience professionnelle et qu’on est à la recherche d’un stage ou d’une alternance, il est très important de les mettre en avant. On peut le faire dès l’accroche ou bien les faire apparaître dans la rubrique « centres d’intérêt » ou « informations complémentaires ». Il ne faut pas se contenter de marquer « cinéma, sport, lecture », il faut aller beaucoup plus loin. Un sport mais lequel ? À quel niveau ? Bénévole ? Délégué de classe ? Blogging ? Théâtre ? Musique ? Toutes ses expériences valorisent le CV.  Elles permettent de se démarquer et de démontrer son esprit d’équipe, sa capacité d’adaptation, son autonomie, sa créativité. Ces qualités rassurent l’employeur sur l’aptitude à s’investir et participer à la vie de l’entreprise. Ne perdons pas de vue que si le CV n’accroche pas, la lettre de motivation ne sera pas lue.

Comment développer ses soft skills ?

Il est important de s’investir dans une activité, peu importe laquelle. Au lycée, il faut laisser parler ses passions et ses motivations. Le principal est de ne pas rester chez soi. C’est un bon moyen de s’ouvrir aux autres et de se créer un réseau. Plus tard, au cours des ses études, on peut être un peu plus stratégique en fonction des secteurs et métiers que l’on vise. Grâce aux offres d’emploi, repérez les qualités attendues pour bien les mettre en valeur sur le CV. Travailler ses compétences comportementales aide à se présenter à l’oral et à répondre à la fameuse question : quels sont vos qualités et vos défauts ?  


softskillsLuc Pierart, créateur de PKvitality : le recrutement et les softs skills

Dans votre entreprise, les soft skills sont-ils aussi importants que les compétences professionnelles ?

Dans le cadre d’un recrutement, mon équipe se charge de vérifier les compétences professionnelles des candidats. Une fois cette partie validée, je les reçois en entretien. Mon seul objectif est alors de détecter les soft skills attendus pour bien s’intégrer à l’entreprise. Ils sont très importants pour nous.

Quels sont les soft skills les plus recherchés par les entreprises ?

Chez PKvitality, nous avons une charte qui définit un certain nombre de comportements attendus chez nos salariés. Nous en parlons à l’entretien d’embauche. Si des personnes ne se sentent pas en phase avec la charte, elles ne pourront pas travailler chez nous. Il y a 3 qualités que je veux absolument détecter durant l’entretien. En premier lieu, la créativité, que j’associe aussi à l’autonomie. J’ai besoin de personnes capables de résoudre elles-mêmes un grand nombre de problèmes, sans faire constamment appel à leur manager. Nous cherchons aussi des personnes tenaces, car la créativité demande de la persévérance. Enfin, le dernier élément auquel j’accorde de l’importance est la capacité à savoir gérer les conflits. Le véritable enjeu qui se joue derrière les soft skills est le bien-être au travail. Un salarié heureux ne travaillera pas forcément plus mais il le fera de façon plus efficace et pertinente.

Quels conseils donneriez-vous pour développer ces soft skills ?

Si vous savez quel métier vous souhaitez exercer, renseignez-vous sur les soft skills recherchés dans les entreprises. On n’attend pas les mêmes qualités d’un commercial et d’un informaticien. Ensuite, la meilleure façon de tester ses soft skills est de se lancer dans des projets en dehors de l’école : association étudiante, junior-entreprise, projet associatif, entrepreneurial… Montez votre projet en ayant en tête certains soft skills à travailler, comme l’écoute des autres, la capacité à travailler en équipe ou la créativité. Ce sont des compétences qui sont nécessaires dans quasiment tous les métiers.

 

Valérie François © CIDJ
Article mis à jour le 22-01-2020 / créé le 06-01-2020