Marie-Laure, ingénieure : “L'industrie cherche des femmes ingénieures”

  • Egalité homme-femme
Marie-Laure, ingénieure : “L'industrie cherche des femmes ingénieures”

Ingénieure dans l’industrie aéronautique, Marie-Laure, 29 ans, a toujours eu envie de “comprendre le fonctionnement des choses”. En prépa, elle se passionne pour la mécanique des fluides, puis se fait une place dans ce “monde d’hommes”. Aujourd’hui, elle est reconnue pour ses compétences et son professionnalisme. Témoignage.

“En 1994, à l’occasion des 25 ans du premier pas de l’homme sur la Lune, j'ai eu la chance d'aller visiter la Nasa avec mes parents. J’avais 11 ans, j’ai été très impressionnée et passionnée par ce que j’ai vu. Je n’ai pas eu envie d’aller sur la Lune, mais j’ai voulu comprendre comment c'était possible. Je pense que cette visite a été le déclencheur de ma vocation d’ingénieure.”

J’étais bonne élève et j’aimais les sciences, alors pourquoi pas ?

“Après mon bac S, la suite de mes études me semblait plutôt évidente : j’étais une bonne élève, j’aimais les sciences, alors je suis partie en maths sup/maths spé.

Mon intérêt pour la mécanique des fluides, je le dois à un de mes professeurs de prépa. J’ai choisi d’intégrer l’École d'hydraulique et de mécanique de Grenoble (ENSHMG), qui proposait une spécialisation modélisation numérique des fluides et des solides.”

Pas besoin d'avoir un fort tempérament pour travailler avec des hommes

“Mes parents m’ont toujours soutenue dans mon projet. Ma mère, notamment, pensait que ce métier me correspondait bien. Je précise qu'il n’est pas nécessaire d’avoir un fort tempérament pour travailler avec des hommes – d'ailleurs, j’ai des collègues timides qui s’en sortent très bien ! –, mais avec mon caractère bien trempé je savais que je trouverais ma place de toute façon !”

Le sentiment de devoir être plus convaincante que les autres

“Dans mon école, nous étions environ 30 % de filles, mais dans ma spécialisation nous n’étions que deux !

Je n'ai eu aucun problème pour me faire accepter par les garçons de la classe, mais c’est devenu plus compliqué quand j’ai commencé à travailler. En réunion, par exemple, j’avais parfois le sentiment de devoir être plus convaincante que les autres. Je ressentais une certaine défiance, en particulier de la part des hommes plus âgés. Il a fallu que je m’impose pour que ma parole compte autant que celles des autres.”

Je réalise des calculs pour des freins et des roues d’avion

“Quand je suis entrée chez Safran, j’étais chargée de réaliser des simulations en 3D de roues et de freins d’avion. Je pense que de plus en plus de femmes peuvent s’intéresser à ces domaines. Lorsqu’on évoque la mécanique, on pense tout de suite qu’on va mettre les mains dans le moteur. Mais le métier change !

Aujourd’hui, tout se fait sur ordinateur : on crée des modèles en 3D très visuels, avec de superbes rendus de couleur… D’ailleurs, je réalise des calculs pour des freins et des roues, mais je pourrais tout aussi bien le faire pour des pots de yaourt !”

Des postes de cadre qui permettent d’adapter ses horaires

“Nous recevons de plus en plus de CV de femmes ingénieures. Le secteur de l’industrie cherche des femmes ! On pourrait penser que ces métiers sont peu compatibles avec l'éducation des enfants, mais, en tant que cadres, nous n’avons pas d’horaires fixes. Homme ou femme, il suffit donc de s’organiser ! On peut commencer plus tôt le matin, par exemple, ou bien passer aux quatre cinquièmes, ou faire du télétravail…”

Valérie François © CIDJ
Article mis à jour le 21/05/2018 / créé le 22-11-2012