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Jusqu'en 2030, une tension accrue dans les recrutements dans le Sud et à l'Ouest

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La Dares envisage des difficultés de recrutement jusqu’en 2030 pour certaines régions.

Dans un rapport de janvier 2023, la Dares envisage des difficultés de recrutement jusqu’en 2030 pour certaines régions. Moins marquées au Nord et à l’Est, ces tensions s'établiront de façon notable sur la façade Atlantique et le bassin méditerranéen, en raison de la spécificité économique, géographique et démographique de ces territoires. 

Les seniors qui partent en retraite ne seront pas tous remplacés. Déjà formulée dans un ancien rapport du 10 mars 2022, la Direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares) vient conforter cette idée, en la déclinant cette fois au niveau régional.

Cette nouvelle étude, publiée le 24 janvier 2023, laisse entrevoir de probables difficultés de recrutement jusqu’en 2030, moins marquées au Nord et à l’Est que sur la façade Atlantique et le pourtour méditerranéen.

Si l'on évoque des tensions sur le marché de l’emploi, rappelons qu’elles découlent de l’activité économique habituelle. Des métiers se crééent, d’autres s'effacent. À cela s’ajoute la fin de carrières des baby-boomers, dont les départs seront, pour certains seulement, compensés par l’arrivée de jeunes débutant dans le monde du travail.

Les régions du « U de la croissance » en tension

Le pourcentage de départ de senior demeure plutôt homogène, oscillant entre 26 et 31 % d’une région à une autre. Mais la quantité de jeunes arrivant sur le marché de l’emploi ne suffit pas à remédier à la tendance. Le taux de postes possiblement non comblés diffère selon les territoires. En particulier, les régions Bretagne, Auvergne-Rhône-Alpes, Corse, Occitanie et Pays de la Loire affichent les déficits de mains d’œuvre les plus saisissants : entre 6 et 9 %.

D’après la Dares, le manque de recrues dans ces régions s’explique par le dynamisme de l’emploi qui y est davantage marqué qu’ailleurs. Ces territoires regroupent en partie « le U de la croissance », une zone géographique s’étalant de la côte Atlantique au pourtour méditerranéen tout en remontant vers la vallée du Rhône. Du début des années 80 à aujourd’hui, c’est là que l’emploi a le plus augmenté.

Les régions Auvergne-Rhône-Alpes et Occitanie regroupent par ailleurs davantage de postes de cadres de conception et de recherche (cadres du BTP, ingénieurs et cadres de l’industrie, personnelles d’études et de recherche). On anticipe pour ces postes une croissance du nombre de recrutements du fait du dynamisme de l’industrie dans ces régions et de la localisation de structures européennes.

Pour le cadre de vie, le climat et la prépondérance des grandes métropoles, les régions de ce grand « U » attirent néanmoins de nombreux actifs. Leur venue se ressent particulièrement dans les régions Occitanie, Corse, Nouvelle-Aquitaine, Pays de la Loire et Bretagne où elle pourrait représenter 4 à 6 % de l’emploi local. Ce flux entrant ne permet toutefois pas de compenser la tendance au non-remplacement des seniors.

Fort vivier de jeunes actifs en Île-de-France

Le déséquilibre entre postes à combler et recrutement reste moins marqué dans le Centre-Ouest et du Nord-Est. Une fois leurs études achevées, on estime que de nombreux étudiants de la région Grand Est y débuteront aussi leur vie professionnelle. Les Hauts-de-France constituent de leur côté, juste après l’Île-de-France, la plus jeune région du pays. Du fait du moindre nombre d’emplois à pourvoir dans le Grand Est et les Hauts-de-France, les difficultés à recruter y seront plus limitées.

L’Île-de-France possède quant à elle une démographique singulière dans le paysage hexagonal. Elle possède en effet le vivier de jeunes débutants dans le monde professionnel le plus élevé de la métropole (31%). Parallèlement, les seniors qui devraient partir en retraite y sont les moins nombreux de la France métropolitaine (26% du total de l’emploi en 2019 contre 28% à l’échelle nationale).

Aide à la personne, agriculture et manutention 

Les besoins en recrutement se focaliseront sur plusieurs professions bien spécifiques en fonction des régions. En particulier, de par le vieillissement progressif de la population, les métiers d'aides à domicile, d'assistant maternel, d'infirmiers et d'aides-soignants recruteront abondamment, notamment dans la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, Île-de-France, Auvergne-Rhône-Alpes et Pays de la Loire. 

Dans les deux premières régions agricoles de France, la Bretagne et la Nouvelle-Aquitaine, les besoins en jardiniers, maraîchers et viticulteurs renforceront le déséquilibre recrutement/besoin très élevés (entre 12 et 17 % de l'emploi). Cette dynamique sera également notable dans les régions viticoles comme la Bourgogne-Franche-Comté et le Grand Est. 

Les techniciens de maintenance, en provenance du secteur industriel et commercial, font et feront encore plus partie des métiers en tension à horizon 2030. En Corse, Bretagne, Nouvelle-Aquitaine et Occitanie, l'emploi de ces techniciens sera dynamique en raison de la vigueur du commerce (pour la Corse) et de l'industrie (pour les trois autres régions). 

L'ensemble des métiers en tension jusqu'en 2030, en fonction de votre région, est à retrouver sur le site de la Dares. 

Pour aller plus loin : Les métiers en 2030 | Dares (travail-emploi.gouv.fr)

 

Florian Mestres © CIDJ
Actu mise à jour le 10-02-2023 / créée le 10-02-2023

Crédit photo : Pixabay