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De 18 à 24 ans, un jeune sur six croit que la Terre est plate

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Un jeune de 11 à 24 ans sur six croit que la Terre est… plate

Le consensus scientifique prend cher. Une partie des jeunes Français semble perméable aux « vérités alternatives » véhiculées sur les réseaux sociaux, Tik Tok en tête. Une tendance en hausse.

Pas persuadés de la rotondité de la Terre. 16 % des jeunes interrogés dans un récent sondage pensent qu’on leur ment à propos de la forme de notre planète. Cela pourrait prêter à sourire. En réalité cette réponse révèle la défiance ambiante envers la science parmi une frange de la jeunesse.

Consensus scientifique : qu’est-ce que c’est ?

Un certain nombre d’idées, de principes ou de concepts font consensus. Et notamment que la Terre est tout sauf...plate. Sauf pour quelques-uns. Et dans une époque où les scientifiques eux-mêmes ne sont pas à une contradiction pour ce qui concerne le Covid-19 ou le réchauffement climatique, cela facilite la tâche aux diffuseurs de "vérités alternatives" et autres "complotistes".

Les 18-24 ans scotchés aux réseaux sociaux forment alors une cible de choix. C'est ainsi qu'un jeune sur trois déclare avoir confiance dans les réseaux sociaux de partage (Facebook, Instagram, Tik Tok, Snapchat…). L’étude commandée par la Fondation Jean Jaurès et la Fondation Reboot a pour objectif d’évaluer leur adhésion à un certain nombre de thèses fallacieuses circulant sur internet. Résultat ? La mésinformation scientifique progresse.

Platisme et créationnisme

Ceux qui pensent que la Terre est plate sont surreprésentés parmi les gros utilisateurs de plateformes de vidéos en ligne comme Youtube, d’applications de messagerie comme Télégram ou de Tik Tok, utilisé comme un moteur de recherche pour s’informer. Autre enseignement de l’étude : près de 30 % des répondants adhèrent aux thèses créationnistes. Pour eux « les êtres humains ne sont pas le fruit d’une longue évolution d’autres espèces […] mais ont été créés par une force spirituelle (exemple : Dieu). »

Pas étonnant que les sondés se disant religieux soutiennent en masse cette théorie. Le succès de ces croyances auprès des jeunes dénote avec le moindre écho qu’elles rencontrent chez les séniors, moins présents sur les réseaux sociaux. Ces derniers rejettent très peu la rotondité de la Terre (3 %) et croient moins au créationnisme (18 %). Autre fait notable : la progression des croyances occultes (esprit, mauvais œil, réincarnation…) chez les 18-24 ans. Près de la moitié des sondés estiment que « l’astrologie est une science », contre 43 % en 1999.

Les bienfaits de la science mal perçus

Le monde progresse notamment à partir des avancées produites par la science. Un fait qu’on peut difficilement nier. La vaccination a permis ainsi d’éradiquer des maladies contagieuses et mortelles. Cette vérité scientifique n’agit pas pour autant comme un rempart à l’idéologie antivaccin très présente en France. Particulièrement depuis la pandémie du Covid-19. 32 % des jeunes sondés croient que les « vaccins à ARNm […] causent des dommages irréversibles dans les organes vitaux des enfants ».

Même l’avortement, sujet qui fait l’actualité depuis quelques mois (allongement du délai légal pour accéder à l'IVG, son inscription dans la constitution, sa remise en cause dans plusieurs pays…), fait l’objet de fake news. Un quart des jeunes interrogés pensent « qu’on peut avorter sans risque avec des produits à base de plantes ».

Une donnée mise en avant par l’étude pourrait expliquer la progression des idées « alternatives » : 33 % seulement des jeunes estiment que « la science apporte à l’homme plus de bien que de mal ». Il y a cinquante ans, ils étaient 55 % à le penser. Internet n'existait pas encore. Ceci explique cela ?

Odile Gnanaprégassame © CIDJ
Actu mise à jour le 18-01-2023 / créée le 18-01-2023

Crédit photo : Varun Gaba - Unsplash