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Arnaques au logement : 5 conseils pour les éviter

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5 conseils pour éviter les arnaques au logement

Avec la rentrée, de nombreux étudiants sont à la recherche de la perle rare pour se loger. Mais que vous soyez pressé ou non, ne vous précipitez jamais pour louer un bien immobilier. Voici quelques points de vigilance pour éviter de tomber dans une arnaque.

« J’ai perdu du temps et de l’argent ». Jason* a subi deux tentatives d’arnaques au logement, coup sur coup. Pris en alternance dans une entreprise à Paris, le jeune bordelais cherche désespérément un logement pour la rentrée. Et il n’est pas le seul. À cette période de l’année, les étudiants, souvent pressés pour trouver une location, sont une cible privilégiée des arnaques. Voici 5 conseils pour apprendre à les repérer et éviter de tomber dans les pièges.

Gare aux annonces de logement trop alléchantes

S'il y a bien une situation qui doit attirer l'attention, c'est ce tiercé alléchant : une offre parfaite, un appartement de rêve et un loyer en dessous du prix du marché. Un studio de 25m2 refait à neuf avec terrasse à 550 € par mois charges comprises en plein centre de Paris. Il y a de fortes chances pour que cette annonce soit une arnaque.

« Il est difficile de donner des critères pour distinguer une bonne annonce, d’une mauvaise », concède Romain Bonny, juriste à l’Anil (l’agence nationale pour l'information sur le logement). « La seule chose à relever, c'est la présence des mentions obligatoires dans une annonce comme le montant des charges et du loyer, la surface… ». Une petite annonce qui ne présente pas toutes ces mentions, où un certain flou est entretenu doit vous alerter.

N’hésitez pas à consulter plusieurs sites de location pour vous donner une idée du prix du marché dans la ville concernée. Vous serez alors plus à même de repérer les « bonnes affaires » et les offres bien trop alléchantes pour être honnêtes.

Pour éviter les arnaques : ne jamais verser d’argent avant de signer

Sur Leboncoin, Jason déniche une annonce de sous-location. « Le locataire m’a assuré que la sous-location serait déclarée, car le propriétaire est d’accord ». Le jeune homme obtient un rendez-vous pour visiter le logement et paye en liquide une partie du 1er mois de loyer contre remise des clés. Aucun document officiel de sous-location n’est alors signé. Mais « il m’a rapidement recontacté pour me signifier qu’il ne pouvait plus tenir ses engagements et que je devais lui rendre les clés ». Le locataire ne lui remet alors qu’une partie de l’argent versé. « Je ne me suis pas laissé faire. Je ne lui ai évidemment pas rendu les clés ». Et ce n’est que quelques jours plus tard que Jason récupérera l'intégralité de ses sous.

Pour faire simple, dites-vous qu'il ne faut jamais verser une somme d’argent, peu importe le montant, avant de signer un contrat de bail : que ce soit pour réserver un logement ou pour accéder à une visite. On ne peut pas non plus vous demander de payer la caution ou un ou plusieurs mois de loyer avant la signature du bail.

En 2015, Alicia* a évité une arnaque de justesse grâce à la vigilance de son postier. « J’étais dans l’urgence pour trouver un logement. Le propriétaire me demandait de payer la caution en mandat cash, près de 1 500 €. Je ne connaissais pas ce mode de paiement. Quand je me suis rendue au bureau de poste pour effectuer le mandat, le postier s'est montré réticent et m'a posé beaucoup de questions sur l’identité du bénéficiaire du paiement. Une fois rentrée chez moi, j’ai effectué des recherches sur le mandat cash et j'ai découvert des centaines de témoignages d’arnaques. J’ai alors tout arrêté ».

Aujourd’hui les mandats cash ne sont plus délivrés en bureau de poste et sont rarement demandés dans le cadre d’une location de logement. Pour autant, si on vous demande un mode de paiement particulier comme un paiement en liquide, via Western Union, Ticket TransCash ou encore PCS (carte de paiement prépayée) : fuyez !

Pour une location, ne pas donner plus de documents que nécessaire

Pour louer un bien, vous devrez constituer un dossier de location. Sachez qu’il existe une liste des documents exigibles par un propriétaire. Toute demande de documents non inscrits dans cette liste s'avère illégale et « sanctionnée par des amendes administratives » précise Louis du Merle, directeur juridique à l’Anil. Pour vous aider à constituer votre dossier, vous pouvez vous rendre sur le site "dossier facile". « Il s’agit d’une plateforme pilotée par l’État qui permet d’envoyer et de faire vérifier les pièces demandées pour votre dossier de candidature locative. La plateforme délivre un visa qui permet de faciliter l’entrée en relation avec les bailleurs » indique Louis du Merle.

De manière générale, sachez qu'un bailleur peut exiger une pièce justificative dans seulement 4 situations : « Un document pour justifier de votre identité, un autre pour attester de votre domicile, une pièce qui justifie de vos activités professionnelles ou de votre statut d’étudiant et enfin une dernière pour préciser vos ressources » rappelle Romain Bonny. Vous n’avez donc pas à fournir d’extrait de vos comptes bancaires, de copie de votre dossier médical ou encore un extrait de casier judiciaire.

Il est important d'être vigilant sur ce point, car les documents que vous fournissez sont des données personnelles sensibles qui, placées entre de mauvaises mains, peuvent vous nuire. Pour ne retenir qu'une arnaque fâcheuse, l'usurpation d'identité peut avoir des conséquences désastreuses.

Le conseil en plus : privilégiez la remise en main propre de votre dossier de location et évitez, autant que possible, les envois par mail.

Arnaque au logement : pressé ou pas, prenez votre temps

La plupart du temps, les escrocs joueront sur votre besoin urgent de vous loger pour vous contraindre à baisser la garde. « Le jour de notre rendez-vous, le locataire qui voulait me sous-louer son appartement semblait pressé, en me précisant d'emblée que je n’étais pas le seul à être intéressé. Je me suis trouvé dans une posture où je devais absolument saisir l’opportunité, au risque que cette opportunité me passe sous le nez. Vu ma situation, j’ai mordu à l’hameçon et j’ai accepté de prendre le logement » raconte Jason. C'est comme ça qu'il a versé une somme rondelette en guise d'avance sur le premier mois de loyer. 

Aussi la précipitation n'est jamais bonne conseillère. Pour éviter les arnaques au logement, prenez bien le temps d’analyser l’annonce avant de prendre contact avec le propriétaire pour faire une visite, rédiger l’état des lieux et signer un contrat de bail.

Vérifier l’origine des photos d’une annonce

Souvent les annonces frauduleuses affichent de très belles photos capables d'attirer l’œil des locataires qui pensent avoir trouvé la perle rare. Ces photos sont en réalité très souvent volées sur internet et ne représentent évidemment pas le bien en question, si tant est qu’il y en ait un.
Il est possible de repérer l’origine d’une image en utilisant l’onglet « images » sur Google. Pour cela vous pouvez soit inscrite l’adresse URL de l’annonce, soit effectuer une recherche par image (l’icône de l’appareil photo) en important la photo directement dans le moteur de recherche. Cela vous permet de voir l’ensemble des utilisations faites d'une même photo.

Être accompagné pendant sa recherche de logement

Louer un appartement n’est pas chose facile, surtout quand c’est la première fois que l’on s’y colle. Autant que possible, faites-vous accompagner dans vos démarches pour éviter les arnaques. Vous pouvez être aidé et conseillé par un membre de votre famille ou par un ami. Mais vous pouvez aussi vous rapprocher du réseau des Adil (agences départementales d’information sur le logement). Il existe près de 1 500 permanences, partout en France. Au sein des Adil, vous trouvez « des juristes indépendants et autonomes, qui peuvent vous conseiller gratuitement », explique Louis du Merle. Vous pouvez solliciter une Adil en amont de votre recherche, pendant ou après. « Les Adil peuvent aussi vous conseiller sur les aides, les subventions auxquelles vous pourriez prétendre et les types de location qui pourraient vous convenir », précise Romain Bonny.

Pour prendre rendez-vous avec un juriste, nous vous conseillons de contacter par téléphone l’Adil de la ville où vous souhaitez louer.

Vous pouvez aussi vous rapprocher des Centres régionaux d'information jeunesse (Crij) qui proposent un accueil gratuit et anonyme. Certains disposent d'un service logement. Pour trouver le centre le plus proche de chez vous, rendez-vous ici.

Ne faites pas l’impasse sur la visite

Il peut être tentant de louer sans visiter, surtout si vous habitez loin de votre futur logement et qu’une visite implique des frais de transport conséquents. Pour autant, avant d’accepter, ne faites pas l'impasse sur la visite car « les photos ne suffisent pas ! », alerte Romain Bonny de l’Anil. « On ne peut que recommander d’aller sur place pour se rendre compte de l’environnement et de l’état réel du logement ».
Mais attention, visiter ne signifie pas accepter. Méfiez-vous des propriétaires qui insistent pour conditionner la visite à la signature des papiers de location le même jour. Ils prétendent systématiquement avoir des difficultés pour se déplacer car ils se trouvent loin du logement à louer. C'est un signe fort d’une probable arnaque.

*Les prénoms ont été changés.

Marine Ilario © CIDJ
Article mis à jour le 05-09-2022 / créé le 05-09-2022