Études de santé Pass et L.AS : quelques conseils pour réussir

La réforme de l’accès aux études de santé a été mise en place en septembre 2020. Elle a créé le Parcours accès santé, dit Pass et la licence accès santé appelée L.AS, deux voies pour intégrer une deuxième année en filière MMOPK (médecine, maïeutique, odontologie, pharmacie, kinésithérapie). « C'est une réforme majeure qui a changé beaucoup de choses et qui a pu faire perdre un peu leurs repères aux étudiants. La fin du numerus clausus a pu faire croire que les portes allaient largement s'ouvrir. Mais les capacités de formation des universités restent limitées », explique Nicolas Lerolle, doyen de la faculté d’Angers. 

Que ce soit après un Pass ou une L.AS 1, intégrer une filière en santé est en effet difficile. « Ce sont des études très exigeantes en termes de volume de travail, de capacité d'organisation et d'autonomie », analyse Vincent Deramecourt, assesseur auprès du doyen de la faculté de médecine de Lille. Si votre projet est de devenir médecin, sage-femme, chirurgien-dentiste, kiné ou pharmacien, vous devrez gérer, tout au long de cette année post-bac, une importante charge de travail pour mettre toutes les chances de votre côté de réussir les examens classants et être admis en filière de santé. 

« Il n'y a pas une voie considérée comme meilleure pour entrer en études de santé. Il ne faut pas considérer la L.AS comme une voie annexe », rappelle Nicolas Lerolle. 

Au moment de faire vos choix sur Parcoursup, tenez compte des spécificité et différences entre les deux parcours pour identifier le cursus qui vous convient le mieux. En Pass, vous suivrez une majeure en santé et une mineure hors-santé. En L.AS, c'est l'inverse : vous suivrez une majeure dans une discipline hors santé, par exemple en droit ou gestion, et une mineure en santé. « Un étudiant qui hésite entre des études de santé et une autre discipline et qui souhaite avoir un rythme plus proche de celui d'une licence avec des cours en présentiel, des travaux pratiques et des travaux dirigés devrait plutôt s'orienter vers une L.AS », précise Anita Gelfi, vice-présidente chargée de l'enseignement supérieur à l'Anemf (Association nationale des étudiants en médecine de France).

Si par contre, vous avez une très forte appétence pour le médical, le Pass peut être une bonne option. « En Pass, il y a généralement beaucoup de notions médicales, d’anatomie, etc. qui sont un peut moins vues en L.AS. Ces différences peuvent donc créer un écart entre les étudiants », souligne Lucas Chauvel, président de la FNEK (Fédération nationale des étudiant·e·s en kinésithérapie). 
Écart qui doit donc être rattrapé en deuxième année.

Que vous optiez pour un PASS ou une L.AS 1, il est important de bien choisir la mineure en PASS ou la majeure en L.AS en fonction de vos affinités. « Faites votre choix parmi des disciplines que vous appréciez. Passer un an à suivre des cours qui ne vous intéressent pas, c'est difficile. On ne choisit pas un PASS option philosophie si on n'aime pas la philo ! », rappelle Vincent Deramecourt. 

Pour faire votre choix, vous devez vous référer à votre projet professionnel car dans certains métiers de la santé, le fait d'étudier une autre discipline peut être un plus. L'informatique, par exemple, est de plus en plus utilisé dans le domaine médical et peut ouvrir vers des débouchés en bioinformatique.

Le choix de la mineure en PASS ou de la majeure en L.AS doit être réfléchi car il conditionne la suite de vos études en cas d’échec pour intégrer les études de santé. « Il est malheureusement important d’envisager un plan B puisque statistiquement, moins d’un étudiant sur 2 passe en 2e année de santé », souligne Nicolas Lerolle. Il est donc important de bien réfléchir en amont à la discipline hors santé que vous allez sélectionner, car vous pourrez être amené à l'étudier pendant les 3 années de licence accès santé. Dans le cadre d'un PASS, c'est votre mineure hors santé qui détermine la discipline que vous suivrez en 2e année de L.AS si vous validez votre PASS, mais n'avez pas d'assez bons résultats pour être admis en études de santé. 

Quelle que soit l'option choisie, cette première année en PASS ou en L.AS, nécessite beaucoup de travail, endurance et persévérance. Pour faire face au rythme intensif, il faut être organisé et ce, même avant la rentrée. « Pendant l'été, préparez-vous mentalement à l’ambiance de travail intensif dans laquelle vous allez être plongé pendant un an. Demandez-vous comment vous allez organiser votre vie sociale, quel va être votre logement, qui va s'occuper de la préparation des repas, quelle activité vous allez conserver…», conseille Nicolas Lerolle.

Même s’il peut être intéressant de réviser le programme en maths, physique et SVT pour bien commencer l’année de PASS, pas question de passer tout votre été la tête dans vos livres. Profitez aussi de ce temps pour prendre des vacances, vous reposer et vous distraire afin d'attaquer cette année post-bac en pleine forme.

Mais dès que les cours débutent, lancez-vous à fond : organisez votre planning de travail et de révisions dès le mois de septembre tout en prévoyant des temps de repos. « N’attendez pas pour commencer à travailler régulièrement. Le but est que vous ne preniez pas de retard, mais préservez-vous des temps de récupération et libérez-vous quelques heures par semaine pour faire autre chose. Nous voyons en effet des étudiants qui travaillent beaucoup et performent au premier semestre, mais qui s'effondrent au second », précise Vincent Deramecourt. 

Essayez aussi de prendre du recul et de ne pas trop vous mettre la pression. « Dites-vous que vous n'arriverez pas à travailler de manière extrêmement intense dès le 1er jour. Vous allez augmenter progressivement votre charge de travail. Soyez à l'écoute de ce que vous êtes en capacité de faire. Le but n'est pas de tenir 3 semaines et de vous effondrer à la suivante. L'objectif est de tenir toute l'année » rappelle Nicolas Lerolle.

« Pour aider les étudiants en première année d'études de santé, les universités proposent des dispositifs de tutorat. Ils permettent à des étudiants inscrits en études supérieures de MMOPK d'accompagner les étudiants en PASS et en L.AS », explique Anita Gelfi. Ce soutien peut prendre diverses formes : cours, fiches, entraînement, accompagnement à l'oral, soutien moral... « Le tutorat est un accompagnement méthodologique, mais il permet aussi l'organisation d'épreuves blanches, propose des résumés de cours, des trucs et astuces pour résoudre un problème de physique ou de chimie, par exemple... » détaille Vincent Deramecourt. 
Pour connaître les modalités d'accompagnement et de tutorat, n'hésitez pas à contacter l'université où vous envisagez de suivre des études de santé. « Un des premiers conseils à suivre quand on est en terminale et que l'on souhaite s'orienter vers une filière MMOPK est de participer aux salons d’orientation, aux forums des métiers et d'aller aux journées portes ouvertes de son université pour voir ce qu'elle propose, car les PASS et les L.as s’articulent différemment selon les académies », prévient Anita Gelfi.

N'oubliez pas aussi que si vous ne parvenez pas à accéder à des études en médecine ou odontologie au terme de votre PASS ou L.AS, il existe des passerelles qui permettent d'accéder à une filière en santé avec un master, un titre d'ingénieur ou un diplôme dans le secteur paramédical.