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Un escape game pour ressortir vivant de soirée, ça vous dit ?  

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Un escape game pour ressortir vivant de soirée, ça vous dit ?  

Le service de santé étudiante (SSE) de l’université Paris Cité organise un escape game centré sur les risques rencontrés en soirée. Pendant près de 2h, j’ai suivi la participation d’un groupe de 4 étudiants en chimie. Objectif : retracer la soirée d’un étudiant disparu après une fête bien arrosée et comprendre ce qu'il s'est passé.

Lors de mon arrivée à l’escape game « Fête sans risque », des souvenirs de soirées étudiantes remontent à la surface. À cette époque (pas si lointaine), j’avais déjà acquis quelques réflexes : prendre garde à ma consommation d’alcool, garder mon verre à l’œil, rester en groupe... mais je ne possédais pas toutes les clés pour passer des soirées responsables. C’est l’objectif affiché du SSE : informer et conseiller les jeunes, sans être moralisateur, sur les différents risques présents en soirée.

Il faut sauver l’étudiant Maxime

Animée par deux infirmières du SSE, l’expérience commence par un court questionnaire numérique présentant des affirmations, vraies ou fausses comme « manger en consommant de l’alcool permet de ne pas être en état d’ébriété » ou encore « je me sens bien, ça veut dire que mon taux d’alcool dans le sang est inférieur à 0,5g/L ». Les étudiants y répondent par l’affirmative ou la négative, histoire de faire le point sur leurs connaissances préalables.

Le jeu à proprement parler débute alors. Les participants disposent d’une heure pour retracer les événements qu’a vécus Maxime lors de la soirée de la veille afin de le retrouver. Munis d’une mallette remplie de documents, ils se retrouvent dans le décor de la chambre de Maxime. Comme dans tout escape game, l’observation est de mise pour résoudre les énigmes, trouver les codes et poursuivre le jeu.  

De l’avis des infirmières, le groupe d’étudiants que j’observe avance plutôt rapidement. C’est vrai qu’ils semblent à l’aise dans le décor, s’écoutent et manipulent les supports et objets sans discussion houleuse. Grâce à leur perspicacité, ils accèdent au deuxième décor : le bar choisi par Maxime et ses amis pour continuer la soirée. Là, les énigmes se complexifient quelque peu et la progression ralentit. Je suivais le fil jusqu’alors, mais je dois dire que les calculs commencent à me larguer. Les infirmières interviennent et distillent des conseils pour débloquer la situation : « Lisez bien tout... tous les côtés ! ». Rapide retour dans la chambre de l’étudiant pour terminer le jeu. Maxime est retrouvé ! Tout est bien qui finit bien.

Pour que la soirée ne tourne pas au cauchemar

Le jeu exploite de multiples thèmes, comme l’altération des capacités motrices, les effets cocktail (interactions de l’alcool avec les médicaments ou les drogues), les violences sexistes et sexuelles... Ces informations restent toutefois assez générales pendant le temps du jeu. C’est pourquoi, pour évaluer la compréhension des informations délivrées pendant l’escape game, les participants sont invités à répondre à nouveau au questionnaire du début. La discussion s’engage ensuite avec les infirmières qui démystifient certaines idées reçues et légendes urbaines. Non, ce n’est pas sexiste de dire que, à taille et corpulence égales, les femmes tiennent moins bien l’alcool que les hommes : leur foie est plus petit. De même, d’un point de vue scientifique, boire plusieurs alcools différents au cours de la même soirée n’a aucun impact sur les « dégâts du lendemain ».

Les étudiants se sentent également libres d’évoquer des expériences personnelles de soirées ou de poser des questions plus techniques : « Quand on parle de polyconsommation, c’est quand on boit plusieurs alcools ? ». Ils affirment également que le jeu demeure très pédagogique, qu’il leur a permis d’apprendre des choses et surtout de faire le point sur leurs propres comportements. L’objectif semble donc atteint.

Quelques infos supplémentaires 
L’escape game est totalement gratuit et ouvert à tous. Il est financé en partie par la contribution de vie étudiante et de campus (CVEC). Pour s’inscrire, le plus facile est de passer par le site du service de santé étudiante de l’université Paris Cité. Vous pouvez vous présenter en groupe de 2 à 4 joueurs. Plusieurs créneaux sont disponibles : ceux de 14h30 à 16h30 sont animés par des infirmiers du SSE tandis que des étudiants relais santé s’occupent généralement des créneaux plus tardifs.

Fiona Simoens © CIDJ
Actu mise à jour le 13-12-2023 / créée le 13-12-2023

Crédit photo : Fiona Simoens - CIDJ.com