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Le projet de transition professionnelle, quoi de mieux pour se réorienter ?

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Le projet de transition professionnelle, quoi de mieux pour se réorienter ?

Ce dispositif permet de suivre une formation rémunérée pour se reconvertir. En 2022, les organismes Transitions pro ont financé 18 806 projets de transition professionnelle, soit les 2/3 des dossiers déposés. À la lecture du rapport sur l’usage des fonds de la formation professionnelle, il ressort que le PTP représente une aubaine pour les moins qualifiés. 

Une des modalités du compte personnel de formation

La promesse des organismes de Transitions pro est claire : avec les projets de transition professionnelle (PTP), il s’agit de « vous former pour changer de métier ». Le PTP autorise les salariés à s’absenter de leur entreprise pour suivre une formation certifiante dans le but de changer de métier. Ce dispositif fait partie du compte personnel de formation (CPF) et accorde le droit de demander un financement complémentaire si les droits ouverts au CPF ne suffisent pas. Si l’organisme Transitions pro accepte le dossier, le salarié bénéficie d’un maintien de salaire pendant sa formation, dans la limite toutefois de deux fois le SMIC. 

En fonction de la durée et des modalités de formation, le salarié doit formuler une demande écrite 60 ou 120 jours avant son départ. L’employeur ne peut pas refuser la demande du salarié si celui-ci remplit les conditions d’ancienneté ou a formulé sa demande dans les délais prévus. En revanche, il peut différer l’entrée en formation de neuf mois maximum s’il juge que l’absence du salarié engendre des conséquences préjudiciables à la bonne marche de l’entreprise ou en cas de dépassement des règles des effectifs absents. À noter qu’au retour du salarié, l’employeur n’est pas obligé de tenir compte de ses nouvelles compétences.  

Un dispositif au bénéfice des employés peu qualifiés

Ainsi, les organismes Transitions pro acceptent de financer les projets selon des priorités nationales. Les salariés les moins qualifiés (niveau bac ou inférieur) ou ceux reconnus inaptes ou en voie de l’être possèdent plus de chances de voir leur dossier validé. Idem, si la formation dure moins d’un an (ou 1 200 heures) ou si le salarié travaille dans une entreprise de moins de 50 salariés. Créé en 2019, France Compétences vient de publier son Rapport sur l’usage des fonds de la formation professionnelle avec un volet spécifique sur le PTP en forme de bilan intermédiaire. Il en ressort, sans surprise, que les PTP pris en charge concernent particulièrement des employés (60 %) de niveau bac ou inférieur (69 %) visant une formation d’une durée de moins de 1 200 heures. Les organismes Transitions pro se révèlent par ailleurs plus enclins à financer une formation de niveau égal ou inférieur à bac + 2. Le projet de reconversion semble se dérouler à la moitié de la vie active puisque, en moyenne, 21 ans s’écoulent entre le début de la carrière et le PTP. La quasi-totalité des demandeurs (96 %) travaille dans le cadre d’un CDI. 

Chaque organisme Transitions pro s’attache à respecter des priorités régionales, liées au secteur d’activité, aux emplois recherchés sur le territoire ou au profil du demandeur. L’organisme d’Île-de-France priorise, par exemple, les projets dans la métallurgie tandis que celui de la région Paca acceptera plus facilement un projet dans la collecte des déchets dangereux. Du côté des salariés, ils privilégient les domaines du transport ou de la santé. Les deux formations les plus demandées concernent le diplôme d’État d’aide-soignant et le titre professionnel conducteur du transport routier de marchandises.

Et après la formation, que se passe-t-il ? 

La première des motivations avancées par les demandeurs révèle une « envie réelle de changer de métier » (93 %), devant les risques de licenciements, les conditions de travail ou les problèmes de santé. Cette volonté de reconversion se retrouve dans la continuité du parcours des salariés ayant bénéficié d’un PTP. Six mois après leur PTP, plus de 6 sortants sur 10 occupent un poste en lien avec leur formation. Parmi eux, 80 % ont quitté leur entreprise pour réaliser leur reconversion, les autres occupent un nouveau poste dans leur entreprise ou créent leur entreprise (8 %). Pour autant, ne pas avoir réalisé de transition professionnelle ne signifie pas avoir abandonné son idée de reconversion. Un petit tiers des sortants de formations affirment que leur projet demeure en cours. Certains domaines nécessitent davantage de temps, à l’instar de l’agriculture où les créations ou reprises d’exploitation représentent la majeure partie des projets. 

Le CPF, ça se resserre.
Dans l’objectif de faire des économies, le gouvernement souhaite mettre en place une participation forfaitaire pour chaque formation suivie dans le cadre du CPF. Les droits possédés ne pourront donc plus financer l’intégralité de la formation et les salariés devraient débourser la somme de 100 euros pour chaque formation entreprise, sauf si l’employeur participe aux frais. Les demandeurs d’emploi ne devraient pas être concernés par cette mesure.

Fiona Simoens © CIDJ
Actu mise à jour le 22-03-2024 / créée le 22-03-2024

Crédit photo : Paperkites - iStock