L’illectronisme touche 12 % des Franciliens âgés de plus de 15 ans

Une analyse de l’Insee parue fin mai souligne que l’Île-de-France demeure la région du pays qui concentre le plus faible taux d’illectronisme. Soit 12 % contre 17 % en moyenne partout ailleurs. Globalement dans la région-capitale, 81 % de la population disposent d’un équipement pour accéder à Internet et huit personnes sur dix s’y rendent tous les jours. Néanmoins, 1,3 million de Franciliens rencontrent des difficultés devant les outils numériques. Une position susceptible de les marginaliser. À fortiori ceux les plus éloignés de l’emploi.

Les Franciliens moins diplômés face à l’illectronisme

Quelles que soient les générations, le niveau de diplôme impacte considérablement l’aisance avec laquelle les Franciliens abordent le numérique. Les titulaires du baccalauréat ou d’un diplôme d’études supérieures se trouvent quatre fois moins souvent en situation d’illectronisme (5 %) que ceux qui n’en disposent pas (23 %). Ce taux s’élève ainsi à 27 % parmi les personnes sans diplôme ou disposant du brevet et à 16 % parmi les détenteurs d’un BEP-CAP. Plus on avance dans les études, plus on acquiert une agilité numérique.

Chez les personnes inactives (ni en emploi ni au chômage) l’illectronisme atteint 21 %, rapporte l’Insee. Les jeunes décrocheurs qui ont quitté le système scolaire et n’occupent pas d'activité professionnelle, constituent une frange de la population très vulnérable. 7 % d’entre eux vivent éloignés des pratiques numériques. Un frein à leur insertion.

Entre 15 et 29 ans, une forte maîtrise des outils numériques

Si chez les 15-29 ans, 65 % disposent d’une maîtrise des outils numériques, une petite part, 4 %, est en situation d’illectronisme. Cette notion renvoie au fait de ne pas avoir utilisé Internet au cours de l’année ou de ne posséder aucune des quatre compétences du numérique, rappelle l’Insee. C’est-à-dire : la recherche d’information, la communication (envoyer ou recevoir des mails…), la résolution de problèmes (accéder à son compte bancaire, copier des fichiers…), l’usage de logiciels. Sans surprise, les plus de 60 ans restent les plus démunis.

L’illectronisme est à la fois une cause et une conséquence d’inégalités socio-environnementales. Face à la dématérialisation de nombre de démarches administratives, bancaires, professionnelles, scolaires etc., il convient de ne pas laisser au bord de la route une partie de la population. À cette fin, l’Île-de-France propose le Pass numérique, une aide d’un montant de 100 euros pour acquérir des compétences de base. D’autres régions font de même.

Odile Gnanaprégassame © CIDJ
Actu mise à jour le 23-06-2023 / créée le 23-06-2023