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Connaissez-vous les prix Nobel de l’Absurde ?

Jury des IG Nobel

Lécher des cailloux, compter les poils des cadavres, voilà un échantillon des idées récompensées lors de la cérémonie des IG Nobel. La compétition entre chercheurs scientifiques se révèle parfois très rude. Certains experts ont donc créé cette remise de prix parodique pour récompenser les inventions les plus dingues. Retour sur les idées “remarquables” de 2023.

En 1990, un groupe de scientifiques décide de créer les IG Nobel (se traduisant “ignobles-Nobel”) : une dizaine de trouvailles complètement inutiles récompensées pour l’effort fourni. Le prix s’élève à un milliard de dollars zimbabwéens, soit 2600 euros. Si cela sonne d’abord comme une blague entre savants, l’évènement fêtait tout de même ses 33 ans le 14 septembre dernier. 

Bien que délirant, tout le monde ne décroche pas un IG Nobel. Soutenu par la Harvard-Radcliffe Science Fiction Association et la Harvard-Radcliffe Society of Physics Students, le jury examine près de 9 000 propositions. Les organisateurs affirment qu’entre 10 et 20 % des dossiers seraient déposés par les auteurs eux-mêmes. Comme quoi, un prix reste un prix. 

Les récompenses de 2023 

Cette année, les cadavres en tous genres ont visiblement inspiré les scientifiques de la compétition. Tout d’abord, dans la catégorie médicale. Une équipe de chercheurs s’est découvert une passion pour la pilosité des cadavres. Plus précisément, pour le nombre de poils se trouvant dans chaque narine. À l’origine, la recherche consistait à étudier l’impact de la pelade sur les hommes et surtout l’impact de l’absence de poils dans le nez. Bilan, la narine gauche semble battre haut la main la narine droite avec 120 poils contre 112.

Toujours dans le morbide, une équipe s’est penchée sur la réanimation des araignées. La nécrobiotique est une discipline scientifique où l’on se sert d’animaux ou d’une partie de leur corps pour la conception de robots. Des chercheurs américains ont ramené des tarentules à la vie afin de transformer leurs pattes en pinces. 

La vie sexuelle des anchois a-t-elle un impact sur la composition de l’océan ? Si le sujet ne réveille pas de vif débat, il a au moins amusé les examinateurs. L’un des récompensés l’a lui-même reconnu avec regrets : « Je crois qu’il y a un consensus sur le fait que ça n’a pas d’importance »

Pour le IG-Nobel d’éducation, des scientifiques se sont penchés sur l’effet de l’ennui en classe. Plus exactement de la conséquence de l’ennui du professeur sur ses élèves. Après de longues semaines d’études, ils sont arrivés à la conclusion suivante : « Nous avons découvert que si les étudiants pensaient que leurs profs s’ennuyaient en donnant leurs cours, alors ils s’ennuyaient encore plus »

Dans la catégorie géologie, des scientifiques ont résolu un mystère qui perdurait depuis trop longtemps : pourquoi les scientifiques aiment lécher des cailloux ? Contre toute attente, il semblerait que cette technique permette de mieux étudier les minéraux : "L'humidification de la surface permet aux textures des fossiles et des minéraux de ressortir nettement, au lieu d'être perdues dans le flou des microreflets et des microréfractions qui s'entrecroisent sur une surface sèche”. 

En attendant les véritables prix Nobel, décernés en décembre, la cérémonie des IG Nobel, aussi farfelue que les recherches récompensées, est disponible en replay sur YouTube. 

Les lauréats historiques

Le réveil qui s’enfuit, la communication des harengs par le pet, ou encore la Bombe gay de l’armée américaine : chaque année, les récompensés surprennent le jury. Par exemple, l’an dernier, une étude brésilienne prouvait que la constipation chez les scorpions avait un impact sur leur reproduction.

En 1999, le directeur de l’institut du Piment au Nouveau-Mexique, Paul Bosland, a mis au point un piment qui ne pique pas. Une invention tout aussi inutile qu’inédite.

En 2015, au Chili, des paléontologues ont prouvé que les dinosaures avaient la même démarche que les poulets. Pour arriver à cette conclusion, les chercheurs ont mis une queue à plusieurs volailles afin d’étudier leur allure.

En 2017, six chercheurs se sont rassemblés pour étudier le vaudou dans le monde du travail. L’objectif était d’essayer d’utiliser une poupée et de vérifier son efficacité dans une situation où le patron est abusif. À la fin de l’expérience, les employés se sentaient soulagés sans pour autant avoir blessé leur directeur.

Alicia Trotin © CIDJ
Actu mise à jour le 29-09-2023 / créée le 29-09-2023

Crédit photo : Cérémonie des IG Nobels 2023