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Plus d’un jeune Français sur dix éprouvent des difficultés pour lire

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Plus d’un jeune Français sur dix éprouvent des difficultés pour lire

11,2 % des Français de 16 à 25 ans présentent un niveau de lecture et de compréhension écrite alarmant. La moitié est en situation d’illettrisme.

Chaque année, les participants à la Journée défense et citoyenneté passent un test d’évaluation de la lecture. En 2022, ils étaient plus de 750 000 à prendre part à cette étape obligatoire pour les 16-25 ans de nationalité française. Une note du ministère de l’Éducation nationale en dévoile les résultats. Si près de 80 % des jeunes sont « des lecteurs efficaces », une part non négligeable manifeste de grandes lacunes.

5 % des jeunes en situation d’illettrisme

Selon les critères de l’Agence nationale de lutte contre l’illettrisme (ANLCI), 37 500 participants se trouvent en situation d’illettrisme. Tous présentent un déficit important de vocabulaire et, pour une partie, l’automaticité de la lecture n’est pas acquise. La compréhension reste « très faible voire inexistante ».

Un autre profil ressort : les jeunes qui s'inscrivent dans un entre-deux. Ils représentent 10 % des évalués dont on considère les « acquis limités ». Ceux-ci semblent user de mécanismes de compensation pour parvenir à comprendre ce qu’ils lisent. Les auteurs de la note supposent que leur stratégie consiste à élaborer des hypothèses à partir du vocabulaire qu’ils maîtrisent. Or, leur compétence lexicale demeure insuffisante. Dans l’un des exercices proposés, ces jeunes reconnaissent une dizaine de mots parmi les vingt présents dans une liste mélangeant des termes existants et inventés. Quand les « lecteurs efficaces » en comptabilisent seize.

Disparités selon les territoires et le genre

Dans l’ensemble, 13 % des garçons peinent à lire contre 9 % de filles. L’écart est prononcé dans les niveaux de scolarité moins élevés comme le collège ou le CAP. Il s’amenuise fortement et logiquement à partir du lycée. Une inégalité persiste cependant à l’échelle du territoire. En France métropolitaine, le nombre de jeunes en difficulté dépasse 15 % en Seine-St-Denis et dans l’Aisne. Il se situe à moins de 8 % à Paris, dans les Hauts-de-Seine, les Yvelines, les Hautes-Alpes, l’Ille-et-Vilaine, Loire-Atlantique, Pyrénées-Atlantiques ou la Haute-Savoie. Les départements d’outre-mer concentrent les taux les plus élevés : de 26,4 % à La Réunion à 55,7 % à Mayotte.

Sur les 750 000 répondants, 65 % ont réussi les trois tests d’évaluation. « Leur compétence devrait évoluer positivement », peut-on lire dans la note. Mais parmi les lecteurs « efficaces », près de 14 % présentent tout de même des risques d’érosion de la compétence due à des mécanismes de base insuffisamment automatisés. Ils lisent efficacement, mais plus lentement. Pour cette part de jeunes Français, l’éloignement des pratiques de lecture et d’écriture pourrait s’avérer délétère affirme la note. Sans doute que des exercices comme la dictée quotidienne préconisée par le ministère de l’Éducation dans les classes élémentaires pourraient se révéler bénéfiques à d’autres publics. Une manière ludique d’entretenir et d’élargir ses acquis en matière de vocabulaire, d’orthographe, de grammaire, de conjugaison et de compréhension écrite. Se challenger, un excellent moteur pour l’apprentissage. Ce ne sont pas les 5 000 participants à la dictée géante organisée le 4 juin dernier sur les Champs-Élysées qui diront le contraire.

 

Odile Gnanaprégassame © CIDJ
Actu mise à jour le 14-06-2023 / créée le 14-06-2023

Crédit photo : Gaelle Marcel - Unsplash