• En bref

Du DUT au BUT : quels sont les changements liés à la réforme ?

  • BUT / DUT
BUT (bachelor universitaire de technologie)

A partir de la rentrée 2021, les IUT pourront proposer un parcours en 3 ans, conférant le grade de licence aux étudiants qui seraient diplômés d'un BUT (bachelor universitaire de technologie). 

Une réforme de la licence professionnelle a été engagée par le ministère de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation. Publiée au JO (journal officiel) en décembre 2019, cette réforme créé une nouvelle licence professionnelle qui sera dispensée dans les IUT (instituts universitaires de technologie). Appelé bachelor universitaire de technologie (BUT), ce nouveau diplôme conférera un niveau bac + 3 aux étudiants des IUT.

Les contours du BUT

A partir de la rentrée 2021, les IUT devront proposer un parcours de formation en 3 ans, conférant aux étudiants 180 crédits ECTS. Mais attention la création de ce nouveau diplôme ne supprime pas le DUT. Les étudiants de ce nouveau parcours de licence professionnelle pourront également être sanctionnés au niveau intermédiaire de 120 crédits (niveau bac + 2) avec la délivrance du DUT

Ce nouveau parcours en 3 ans permet d'obtenir le grade de licence avec la possibilité de se réorienter dès la 2e année grâce au jeu des passerelles prévues dans l'arrêté qui rappelle que "l'établissement assure la flexibilité des parcours et (...) la réorientation des étudiants par l'organisation de passerelles entre formations".

En première année de BUT, au moins 50% de bacheliers technologiques devraient être accueillis. Les spécialités existantes déjà dans le cadre du DUT devraient être conservées. L'arrêté prévoit le suivi de 2 000 heures d'enseignements encadrés pour les spécialités du secteur "production" et 1 800 heures pour les spécialités du secteur d'activités "services". Une place serait faite au travail en mode projet et les étudiants suivraient 600 heures de projet tutoré ainsi que 22 à 26 semaines de stage.

Le bachelor universitaire de technologie s'appuiera, pour deux tiers du volume d'heures, sur un programme national et pour un tiers sur des adaptations locales permettant ainsi de prendre en compte l'environnement local et la réalité du monde professionnel.

Vers la fin du DUT ?

L'assemblée des directeurs d'IUT, réunie en septembre 2019, a émis un avis favorable à l'évolution de la formation en IUT avec la création d'un parcours de licence professionnelle nommé bachelor universitaire de technologie. Mais cette réforme inquiète aussi  et une tribune a recueilli plus de 2 600 signatures dont des personnels d'IUT

L'une des premières inquiétude concerne la possible disparition du DUT. Officiellement, le diplôme ne disparaîtra pas puisqu'une qualification intermédiaire, au bout de 2 ans, sera toujours possible. En revanche, certains professionnels d'IUT craignent tout de même une disparition progressive de ce diplôme. Le DUT pourrait, petit à petit, être oublié, non seulement des étudiants qui ne demanderaient pas la certification intermédiaire, mais aussi des recruteurs. Or, aujourd'hui ce diplôme bénéficie d'une grande reconnaissance dans le monde professionnel. 

Autre inquiétude : la baisse du volume d'heures d'enseignement suivi par les futurs étudiants en BUT. Le volume d'heures global d'enseignement diminue avec le BUT, par rapport au nombre d'heures suivies en DUT. En effet, actuellement, en 2 ans, les étudiants suivent 1 620 à 1 800 heures de cours. Avec le BUT, ils suivraient, en 3 ans, de 1 800 à 2 000 heures soit le passage de 810 ou 900 heures de cours par an dans le cadre du DUT, à 600 ou 666 heures annuelles avec le BUT.

Dernier point sensible de la réforme : le niveau du BUT sera-t-il moins élevé que celui du DUT ? Actuellement, les bacheliers technologiques représentent 32% des étudiants de première année de DUT, contre 63% de bacheliers généraux. La réforme entend imposer 50% de bacheliers technologiques en BUT pour donner davantage la chance à ces profils d'intégrer la filière.

Pourtant, en regardant les chiffres officiels, les bacheliers technologiques semblent moins bien préparés à poursuivre en études supérieures . Ils réussissent moins bien en IUT que les bacheliers généraux. D'après les chiffres du ministère, 74% des bacheliers généraux sont diplômés d'un DUT en 2 ans contre 51% des bacheliers technologiques. Pour permettre aux 50% de bacheliers technologiques de réussir leurs études, les personnels des IUT craignent de voir une diminution du niveau dans la filière. 

Marine Ilario © CIDJ
Article mis à jour le 29-01-2020 / créé le 31-10-2019