Professeur de FLE, l'expérience de Kenza

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Depuis qu'elle est étudiante, Kenza enseigne le français à l'étranger. Passionnée par son métier, elle a déjà travaillé aux quatre coins du monde. Âgée de 26 ans, elle exerce aujourd'hui à Budapest, en Hongrie. Mais elle reconnaît que les conditions restent précaires et que le salaire est assez bas.

Kenza rêvait de devenir enseignante. Pour mener à bien son projet, elle entame une licence de lettres. En parallèle, elle s’inscrit également en licence d’anglais. Mais après une grève de l’enseignement en 2009, elle fait une pause et s’éloigne de France. Elle part comme assistante de français en Grande-Bretagne. L’expérience est si riche professionnellement et humainement qu’elle pense s’orienter vers des études de FLE (français langue étrangère).

Master FLE : la voie royale pour enseigner à l'étranger

De retour en France pour finir sa licence d’anglais, Kenza prend l’option FLE en L3. Ses 2 licences en poche, elle décide d'intégrer le M1 FLE. Elle postule en présentiel mais aussi à distance car elle rêve de repartir.

Parallèlement, elle répond à une annonce pour être assistante de français dans une école de l’Alliance française à Jersey. Elle est prise. Là encore, l’année est passionnante.

"Je travaillais la journée à l’école avec des adolescents, le soir j’étais à l’Alliance française où je donnais des cours, à de jeunes enfants et à des adultes. C’était passionnant et très varié." En parallèle, elle valide son M1.

Après deux ans à Jersey, elle revient en France avec toujours en tête l’envie de repartir. Elle vise et obtient cette fois un poste dans une université canadienne. Elle y finalise son mémoire de M2 puis enchaîne sur l’Australie où elle reste un an.

Aujourd’hui, elle vit à Budapest où elle enseigne le français dans une école hongroise.

Un master FLE très théorique

"Il ne faut pas croire qu'il soit facile de trouver un poste. Nous sommes en concurrence avec des Français expatriés déjà présents dans le pays. Il n’y a pas beaucoup d’annonces. La différence entre mon CV et un autre est sans doute que je n’ai cessé de travailler tout au long de mes études. Mon conseil : cumuler les stages pendant ses études car le master est très théorique. Il faut mettre en pratique ses cours dès que possible. En France, il est possible de trouver des heures dans des associations, par exemple."

Un métier précaire

L’avenir ? Kenza le voit quelque part dans le monde mais ne sait pas encore où.

"C’est un métier très précaire. Les contrats durent 1 ou 2 ans, rarement plus, et nous sommes toujours payés en contrat local. Nous n’avons donc ni retraite ni chômage et, selon le pays, le salaire peut être très bas. On fait ce métier quand on est jeune. En ce qui me concerne, je veux continuer à vivre à l’étranger. Reste à trouver où ! Une fois sur place, si l’on veut continuer à enseigner, on peut essayer de se faire embaucher par l’Éducation nationale du pays, monter sa petite école, donner des cours particuliers ou encore travailler dans une faculté."

Valérie François © CIDJ
Article mis à jour le 12/06/2018 / créé le 16-12-2015