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Travailler dans la maroquinerie : Il faut être passionné pour faire ce métier

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Maroquinerie

Héléna Granado est apprentie maroquinière. C'est lors de son stage de troisième qu'elle a découvert ce métier, pour lequel elle a eu immédiatement un coup de cœur. Aujourd’hui en terminale bac pro maroquinerie, en alternance dans une entreprise de renom, elle nous raconte son parcours.

En troisième, comme beaucoup de jeunes collégiens, Héléna ne sait pas encore ce qu'elle veut faire plus tard. Pour elle, le stage de 3e est un casse-tête. Où aller ? Ses parents sont selliers dans une grande entreprise de luxe, alors pourquoi ne pas découvrir leur métier, qu’elle ne connaît pas vraiment ? “J’ai fait ma semaine de stage chez un sous-traitant de l’entreprise de mes parents. Là, j’ai eu un vrai coup de cœur pour le métier de maroquinier”, confie-t-elle.

Les entreprises sélectionnent les meilleurs apprentis

Après sont stage de 3e, Héléna hésite à entrer immédiatement en CAP. Elle ne se sent pas encore totalement sûre de ce choix, alors elle préfère suivre une seconde option art plastique. “Mais, dès les premiers mois, j’ai compris que je préférais la maroquinerie.”

À la fin de la seconde, elle quitte donc le cycle général pour faire un CAP. Malgré une sélection sévère, elle passe les tests haut la main et est accepté aux ateliers Grégoire, à Paris. En deuxième année de CAP, elle fait partie des quatre élèves sélectionnés pour faire leur apprentissage dans l'une des plus célèbres maisons de sellerie française.

“La sélection a été difficile ! Il a fallu passer un premier test à l’école, seuls 6 élèves sur 18 ont été retenus. Nous avons ensuite passé des tests dans les ateliers de l’entreprise, suivis d’un entretien de motivation. Au bout du compte, quatre seulement ont été gardés”, explique Héléna.

Lauréate du concours “Un des meilleurs apprentis de France”

La même année, Héléna est lauréate du concours “Un des meilleurs apprentis de France”. “Il fallait faire un sac en forme de cactus ! C’était un gros challenge. Il faut réussir le sac du premier coup, on n’a pas droit à l’erreur. Mais c’est important de participer à ce genre de concours, cela permet de se comparer aux autres, de voir à quel niveau on est, de mieux connaître ses lacunes. Et si on gagne, c’est un vrai plus sur le CV.”

Maroquinier, un métier passion

À 17 ans, cette élève brillante décide de continuer vers un bac pro maroquinerie : “Je ne me voyais pas signer tout de suite un CDI, c’était trop tôt.” Avec son CAP en poche, elle passe directement en première et change d’entreprise pour s’ouvrir à d’autres techniques, découvrir un autre environnement. “J’aime la diversité du travail. Vu de l’extérieur, on peut penser que tous les cuirs se ressemblent. Mais, en réalité, iI en existe une variété infinie, et nous ne travaillons jamais sur les mêmes sacs.”

“Mais c'est un métier difficile, prévient Héléna. Il y a beaucoup de choses à retenir. Il faut vraiment être passionné. Aujourd’hui, je travaille ‘à la table’, c'est-à-dire que j’assemble les différentes pièces d’un sac. Il faut aller vite pour tenir les délais de livraison, tout en restant minutieux pour rendre un travail sans défaut. Dans cette nouvelle maison, il y a six collections par an ! On ne chôme pas !”

La maroquinerie offre beaucoup d'emplois

Avant de se lancer dans la vie active et de devenir prototypiste, le métier de ses rêves, Héléna aimerait partir en Australie pour améliorer son anglais. “Les cuirs de crocodile viennent en grande majorité de ce pays. Cela pourrait être intéressant de voir une autre facette du métier.” À son retour, elle cherchera du travail. “Dans la maroquinerie, il y a beaucoup d'offres. Et si je ne trouve pas, je continuerai mes études en BTS, pour continuer à apprendre.”

Valérie François © CIDJ
Article mis à jour le 21-05-2018 / créé le 22-03-2013