L'intérêt d’une expérience de terrain pour bien démarrer son activité dans l'ESS

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Un projet de création d’entreprise naît d’une idée. Mais c’est en se confrontant à la réalité que l’on peut vérifier sa viabilité. Pour tester son idée, Simon Laisney n'a pas hésité à créer une association et à débuter par de petits projets. Plateau Urbain met en relation des propriétaires d'espaces vacants et des artistes, associations ou entrepreneurs qui ont besoin d'un local pour travailler.

Simon Laisney, 28 ans, nous explique son projet d'entreprise dans l'économie sociale et solidaire (ESS) et revient sur son expérience. Son conseil : aller sur le terrain et ne pas hésiter à se lancer.

Qu’est-ce que Plateau Urbain ? 

Plateau Urbain met en relation des porteurs de projets dans le domaine de l’art, de la culture et de l'ESS et des propriétaires d'espaces vacants, notamment des collectivités locales. Nous négocions des baux précaires à tarifs réduits pour des surfaces vides ou destinées à être détruites afin qu’elles puissent bénéficier à des artistes ou des associations du secteur de l’ESS.
Cette idée est née au cours de mon expérience professionnelle en qualité d'urbaniste et d'analyste qui m’a permis de comprendre les problématiques liées aux espaces vacants. Pour concrétiser mon projet, j’ai créé une association le 1er août 2013.

Quels conseils donnerais-tu à un jeune qui souhaite créer une entreprise dans le secteur de l'ESS ?

Je lui conseillerais de ne pas avoir peur de se lancer et de commencer par tester son projet en allant sur le terrain. Créer une association est une bonne chose car c’est une structure qui est très simple à monter et qui donne une existence juridique. Ensuite, il me semble impératif de discuter de son idée, de faire le tour des collaborateurs, partenaires et utilisateurs potentiels pour vérifier l’intérêt du projet. Dans mon cas, il s’agissait de rencontrer des élus et des personnes en recherche de surfaces pour leur demander ce qu’ils pensaient de ma démarche.

À quel moment doit-on se lancer selon toi ?

Il me paraît important de ne pas attendre d’avoir des accords ou des fonds avant de se lancer, quitte à commencer par un petit projet. J’ai parlé de mon idée au Syndicat d’action foncière du Val-de-Marne. Ils m’ont fait visiter différents espaces qu’ils pouvaient mettre à ma disposition. J’ai commencé à travailler avec un espace de 150 m2 et je leur ai trouvé un collectif d’artistes comme locataire. Grâce à cette expérience, je me suis confronté à la réalité de mon projet. J’ai également pu mettre en avant cette réalisation auprès des personnes que je démarchais.
En vivant une expérience concrète, on identifie mieux les difficultés qu'on pourra rencontrer. On est également plus crédible devant des partenaires ou financeurs potentiels.

Est-il nécessaire de se faire accompagner ?

Cela dépend du secteur d’activité et du niveau de compétence du porteur de projet. Personnellement, j’ai été capable de réaliser mon business plan seul car j’ai étudié la finance dans l’immobilier. On n’a pas forcément besoin de passer par un incubateur mais il faut savoir s’entourer, se faire conseiller. Un incubateur c’est d’abord une machine à réseau qui permet des mises en relation mais on peut rencontrer des collaborateurs ou partenaires par d’autres moyens.
Répondre à des appels d’offres, participer à des concours peut également apporter de la visibilité. J’ai, par exemple, participé au concours CréaRîF organisé par l'Atelier, le Centre de ressources de l'économie sociale et solidaire d'Ile-de-France et j’ai gagné le prix de l’Atelier dans la catégorie « Immobilier solidaire ». Grâce à cela, la Fondation Macif s’intéresse aujourd’hui à mon projet.

Laura El Feky © CIDJ
Article mis à jour le 21/05/2018 / créé le 14-04-2015