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Maître-chien sapeur-pompier : témoignage sur le métier

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maître-chien sapeur-pompier

Marc Courtois, adjudant-chef au sein du Service départemental d'incendie et de secours de l'Essonne (Sdis 91), et son chien Gibbs s'entraînent chaque mardi avec les maîtres-chiens de son groupe opérationnel spécialisé cynotechnique. On vous enmène à l'une de ces séances. Interview.

Il est 8h30, les conducteurs cynotechniques se rejoignent au centre d'incendie et de secours, accompagnés de leurs chiens. Sur place, ils troquent leur tenue de sapeur-pompier contre les habits militaires qu'ils utilisent pour pouvoir se camoufler lors de l'entraînement.

La séance va durer toute la journée, sur un terrain rempli de pneus et de palettes, en forêt et dans un champ aménagé de décombres. Objectif : faire travailler aux chiens leurs aboiements pour prévenir efficacement les sapeurs-pompiers lorsqu'ils repèrent une victime.

24 heures avec Marc Courtois, maître-chien sapeur-pompier

Le témoignage de l'adjudant-chef Marc Courtois en images.

Pourquoi avoir choisi cette spécialité au sein des sapeurs-pompiers ?

“En partie par amour des animaux ! Je vis entouré d'animaux depuis tout petit, puisque j'habitais dans une ferme. Depuis, je me suis marié avec une vétérinaire en faune sauvage qui accueille régulièrement à la maison des animaux insolites : des dromadaires, des lamas, quelquefois des ours… D'ailleurs, comme nous avons tous les deux des métiers prenants, nous essayons de faire un vrai break pendant quinze jours chaque année en partant en vacances loin de nos animaux. Mais nous sommes toujours contents de rentrer, parce que nous avons quand même hâte de les retrouver !

Cela dit, au-delà de l'amour des chiens, il y a des vies en jeu ! Et, comme pour tous les sapeurs-pompiers, c'est ma première motivation.

Comment devient-on maître-chien chez les sapeurs-pompiers ?

Avant d'être maître-chien, je suis avant tout sapeur-pompier. Si vous voulez en faire votre métier, vous devrez choisir l'option conducteur cynotechnique : c'est le terme exact au sein des sapeurs-pompiers. Par exemple, mon équipe est constituée de sapeurs-pompiers qui font du service incendie, qui portent secours aux personnes sans chien, mais qui ont acquis les compétences de maître-chien.

Une chose est sûre : il faut avoir un mental d'acier pour faire ce métier ! Partir parfois à la recherche de quelqu'un en sachant qu'on a de fortes chances de le retrouver mort, c'est difficile. Comme les chiens ressentent les émotions des humains, pas question de se laisser submerger : il faut gérer, quelles ques soient les circonstances.

Pourriez-vous envisager de faire un autre métier que maître-chien ?

J'ai 49 ans, je fais ça depuis des années, et franchement je n'ai pas envie d'arrêter ! Je suis d'ailleurs en train de monter un centre de formation pour les équipes cynotechniques près de Massy-Palaiseau (91). L'objectif est de reproduire des terrains de décombres avec différents matériaux pour que les chiens puissent s'entraîner en étant au plus près des conditions de recherches lors d'un tremblement de terre ou d'un effondrement. Vous voyez, je ne suis pas encore prêt pour la retraite !

Propos recueillis en 2012.

La rédaction © CIDJ
Article mis à jour le 21-05-2018 / créé le 11-07-2012