Smartphones, tablettes, réseaux sociaux : à consommer avec modération !

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Ordinateur, smartphone, Mp3, réseaux sociaux : à consommer avec modération

C’est en l’honneur de la Saint-Gaston et de la fameuse chanson de Nino Ferrer que le 6 février a été décrété « journée mondiale sans téléphone portable ». À l’origine de cet événement, Phil Marso, écrivain, qui propose de ne pas utiliser son smartphone jusqu'au 8 février. L'objectif ? Prendre de la distance vis-à-vis de cet objet addictif qui peut avoir de fâcheuses conséquences sur le sommeil, les oreilles et même les doigts…


Pas simple de se détacher d'un objet qui a envahi notre quotidien à la maison, au bureau, au lycée ou dans la rue... Contacter ses amis, consulter les réseaux sociaux, regarder une vidéo, lire un article..., les usages sont multiples. « J'ai en permanence mon smartphone dans la main. Je l’utilise principalement pour envoyer des sms à mes amis et consulter Facebook ou Snapchat », résume Leelo, 18 ans.

Un doudou sans fil

« Les adolescents ont un rapport presque adhésif avec leur smartphone. C'est un peu comme un doudou sans fil. Il leur octroie un espace de liberté au sein du foyer », analyse Michaël Stora, psychologue et cofondateur de l'Observatoire des mondes numériques en sciences humaines (OMNSH).

Mais le doudou peut aussi s'avérer nocif...

Branché sur son portable, on peut vite oublier le temps qui passe... « au risque d'abîmer son sommeil », souligne le psychologue. 

Pire, les smartphones peuvent être dangereux pour les neurones, les oreilles et même les doigts. Ils peuvent aussi faciliter une addiction aux réseaux sociaux.
Un maître-mot donc : à consommer avec distance et modération !

Réseaux sociaux : prenez du recul

Snapchat, Instagram, Facebook… Nous sommes de plus en plus nombreux à utiliser les réseaux sociaux pour communiquer avec nos amis, publier des photos ou suivre les dernières tendances en matière de mode vestimentaire ou alimentaire.

Mais il est parfois nécessaire de prendre du recul sur ce qui est diffusé. Certains défis en vogue sur la toile ne sont pas sans danger. Que penser par exemple du A4 challenge qui consiste à prouver que sa taille est plus fine qu’une page A4 ? « Un des principaux problèmes des adolescents, en particulier des filles, en matière d’alimentation, est cette mode du "thin gap" (le fait d'avoir un espace assez large entre les cuisses) qui engendrent des problèmes de carences et de santé », prévient le professeur Patrick Tounian, chef du service nutrition pédiatrique à l’hôpital Trousseau à Paris. 

Attention aussi aux photos que vous publiez sur les réseaux sociaux. Certains clichés peuvent engendrer des réactions et des commentaires pas toujours agréables, comme en témoigne le cyber-harcèlement et le cyber-sexisme dont sont de plus en plus victimes les internautes, en particulier les jeunes filles

Ce type de harcèlement sur Ia toile est d’autant plus redoutable qu’il a une portée publique et peut engendrer une souffrance psychique pouvant mener à la dépression voire au suicide si la victime est isolée. En cas de cyber-harcèlement, il ne faut donc surtout pas hésiter à se confier à une personne de confiance : ami, professeur, infirmière scolaire ou appeler le 3220, numéro dédié à la lutte contre le harcèlement.

« Pour ma part, je n’utilise pas Facebook : ça ne m’intéresse pas de connaître la vie des gens, leur intimité. Je suis plutôt Twitter pour être au courant des dernières infos », témoigne Erwan, 20 ans. « De mon côté, je trouve les réseaux sociaux un peu superficiels, poursuit Ambre, 19 ans. Je préfère communiquer en direct avec mes amis, leur envoyer un message, sans mettre tout le monde au courant ou, encore mieux aller les voir. »

Protégez vos neurones

Smartphone, wifi, bluetooth, le sans-fil est à la mode. Mais pour se connecter, les portables, tablettes et autres Mp3 utilisent des ondes. Et selon plusieurs études, elles pourraient présenter un risque pour la santé. L’Agence de sécurité sanitaire (Anses) évoque notamment une « possible augmentation du risque de tumeur cérébrale, sur le long terme, chez les utilisateurs intensifs de téléphones portables (ceux qui téléphonent plus de 40 minutes par jour). »

Pour limiter les méfaits des ondes, il est donc recommandé d’utiliser son téléphone avec un kit main libre à fil (les oreillettes sans fil dégagent aussi des ondes) et de réduire la durée des conversations. Évitez aussi de téléphoner si la réception n’est pas bonne car les ondes sont alors plus fortes.

La nuit, éteignez votre smartphone, ou à défaut, programmez-le en mode avion. Moins inoffensif qu’un doudou, il ne doit pas se glisser sous l’oreiller ni même rester sur le matelas mais être placé à une bonne longueur de bras !

Au-delà du cerveau, d’autres organes doivent être protégés des ondes, c’est le cas du cœur et des organes génitaux. Le téléphone dans la poche de la chemise ou du jeans, on évite ! 

Et lors de votre prochain achat, privilégiez un téléphone avec un DAS (débit d’absorption spécifique) bas. Le DAS calcule le niveau d'exposition maximal de l’utilisateur aux ondes électromagnétiques, pour une utilisation à l'oreille. La réglementation française impose que le DAS ne dépasse pas 2 W/kg. 

SMS : gare à vos pouces !

Mais l’usage prolongé du téléphone portable peut aussi avoir de fâcheuses conséquences sur… les doigts !

Connaissez-vous la « textonite » ? C’est une nouvelle maladie qui s’est développé en même temps que l’usage des smartphones. Elle se caractérise par une tendinite du pouce et touche les utilisateurs acharnés de SMS qui rédigent des textos à longueur de journée.

Pour limiter les risques de développer une textonite, réduisez la taille de vos SMS, alternez les mains pour rédigez vos messages et faites des pauses  ! 

Regardez devant !

Concentré sur le texto que l’on écrit ou le selfie que l’on est en train de prendre, on en oublie parfois le monde extérieur. Résultat : le nombre d’accidents liés à l’utilisation du téléphone portable ne cesse de grimper.

Collisions avec un passant, un skater, un cycliste ou un panneau de signalisation, les conséquences de l’accident peuvent s’avérer plus graves quand l’utilisateur du téléphone se fait renverser par une voiture du fait de son inattention.

Et évidemment ce sont les jeunes les plus concernés. Selon une étude Opinion Way parue en avril 2016, 95 % des 18-24 ans déclarent utiliser leur smartphone pour téléphoner dans la rue, 92 % pour lire ou envoyer des textos ou mails et 79 % pour écouter de la musique. 

Ménagez vos oreilles ! 

« Avec le développement des supports nomades (smartphone, tablette, mp3…), le temps d’écoute de musique au casque est en augmentation notamment chez les jeunes générations », résume le docteur Anne Tallec. Or, l’écoute prolongée d’une musique au casque peut abîmer les oreilles et provoquer des acouphènes et à plus long terme, la surdité

« Lorsque l’on écoute au casque de la musique même basse, pendant plus d’une heure, on s’expose à des risques auditifs d’autant plus qu’on a tendance à augmenter le volume car les fichiers mp3 sont souvent de mauvaise qualité. Pour protéger ses oreilles, au bout d'une heure d'écoute, il faut faire des pauses », rappelle Johan Terrail, chargé de mission pour le projet risques auditifs, à l’association Avenir santé.

Pour bien dormir, on déconnecte !

Évitez aussi de vous endormir en écoutant votre lecteur Mp3 car si ce n’est pas bon pour vos oreilles, cela impacte aussi votre repos. « Quand on écoute de la musique, le corps sécrète des hormones de plaisir. Le cerveau n’est donc pas au repos et le sommeil n’est pas réparateur », poursuit Johan Terrail. 

Au-delà de son lecteur mp3, pour trouver le sommeil, il est important de se mettre soi-même en « mode off ».
« Les jeunes font souvent plusieurs choses à la fois : ils sont capables de tchatter tout en visionnant une vidéo ou en écoutant de la musique sur leur smartphone. Ces activités sont hyper stimulantes et retardent l’endormissement », analyse Sylvie Royant Parola, psychiatre spécialiste du sommeil. 

Équipés de diode bleues, très actives pour les rétines, les écrans des tablettes, smartphones et ordinateurs ne facilitent pas l’endormissement. Le soir avant d’aller vous coucher, optez plutôt pour un film sur le téléviseur de vos parents, un roman sur une liseuse ou sur un bon vieux livre en papier !

 

Isabelle Fagotat © CIDJ
Article mis à jour le 06-02-2019 / créé le 05-02-2018