S’engager et militer avec Facebook et Twitter

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S’engager et militer avec Facebook et Twitter

Manuel, 26 ans, milite dans une organisation politique depuis 9 ans. Lorsqu’il s’est engagé comme militant, les réseaux sociaux n’existaient pas. Aujourd'hui, ils sont les outils indispensables du militantisme : "Twitter sert à informer, Facebook permet de rassembler."

Smartphone toujours connecté, prêt à tweeter ou à consulter son compte Facebook, Manuel maîtrise l’art de mobiliser sans battre le pavé. Ce jeune militant politique vous explique comment tirer parti des réseaux sociaux. Quelques astuces à suivre et erreurs à éviter...

Qu’apportent les réseaux sociaux au militantisme traditionnel ?

"Les réseaux sociaux permettent de toucher très vite beaucoup de monde. Avec 1 tweet, publié en 20 secondes, je touche au moins 500 personnes.

L’autre intérêt du tweet, c’est qu’il peut être rediffusé de nombreuses fois grâce aux followers. Plusieurs milliers d’internautes peuvent ainsi lire mon message militant et je peux savoir combien de fois un message a été retweeté.

Le tweet est instantané. Il permet de réagir tout de suite à l’actualité. Le tract, de sa conception à sa diffusion, prend au moins 4 à 5 jours de délai.

Les réseaux sociaux permettent aussi de corriger l’image du parti que renvoient les médias."

Les limites du tweet par rapport au tract ?

"Twitter permet d’avoir des discussions en ligne. Mais ces conversations virtuelles ont tendance à dégénérer plus vite. Sans contact humain, on ne sait pas comment les autres vont réagir, et surtout, le dialogue est moins approfondi que dans l’échange que l’on peut avoir lors d’une distribution de tracts.

Sur Internet, l’échange perd en qualité, même si le fait de ne pas forcément avoir à répondre dans la seconde donne aussi la possibilité de "muscler" son argumentaire. Il est cependant difficile, en 140 caractères sur Twitter, d’avoir une expression militante construite. Sur un tract, on peut développer beaucoup plus, avec des chiffres, des faits."

Comment te sers-tu concrètement de Facebook et Twitter
pour promouvoir une action militante ?

"Lorsque nous organisons des assemblées citoyennes, réunions publiques ouvertes à tous, j'annonce d’abord la date, l’heure et l’endroit du rendez-vous sur Twitter : je fais du teasing. Une fois que nous avons construit l’événement et invité les intervenants, je crée un événement Facebook. Ainsi, le jour de l’événement, un rappel s’affichera sur la page Facebook des internautes qui se sont inscrits. En même temps, je continue à donner régulièrement des précisions sur Twitter pour créer du buzz."

Utilisez-vous les réseaux sociaux pendant une action militante ?

"Oui. Des militants publient sur Facebook ou Twitter des photos de l’assemblée citoyenne et postent des commentaires sur ce qu’il s’y passe. Il y a aussi toujours des personnes qui ne s’expriment pas pendant la réunion mais qui critiquent ouvertement l’événement sur les réseaux sociaux.

Lorsque nous faisons venir un intervenant célèbre, nous retranscrivons en live des extraits de son discours, pour que tous les militants qui n’ont pas pu venir puissent aussi en profiter."

Que faut-il absolument éviter de faire sur les réseaux sociaux ?

"Ne pas utiliser les réseaux sociaux pour les débats internes. Dans toute organisation, il y a des désaccords. Se servir des réseaux sociaux pour les traiter amènera à des débats interminables et nuisibles pour l’image de votre organisation. Les membres risquent de se "taper dessus" en ligne et les militants d’autres partis ou organisations peuvent en profiter pour mettre de l’huile sur le feu."

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Article mis à jour le 03/07/2018 / créé le 31-10-2012